Balade nocturne

Impossible de réussir à fermer l’œil, j’avais beau faire ce que je pouvais, je n’arrivais pas à me rendormir, pourtant, je n’étais pas d’un naturel insomniaque, mais ce jour-là, il n’y avait rien à faire. Il est vrai que j’avais récemment entendu dire que ma sœur Lexa venait de se faire bannir par mon abrutie de père, même si je gardais très peu de souvenir de cette époque et que je considérais l’Ordre comme ma famille, cette nouvelle ne me laissait pas indifférent.



« Que se serait-il passé si j’étais resté ? » Pense ai – je.

Sûrement rien, mon père aurait été toujours aussi idiot. »



De toute façon, j’étais à Émeraude maintenant et j’en étais fier, bien plus que d’être prince de Turquoise. Au moins en tant que chevalier d’Émeraude, je deviendrais utile, je pourrais me battre contre l’injustice.



Lassé de broyer du noir, je décidai de me lever. Je ne savais pas quelle heure il était, mais le soleil n’était pas encore levé. J’enfilai ma tunique verte, un pantalon basique et sortie de ma chambre. Celle-ci était juste à côté de celle de mon maître, le chevalier Aden. Au début, nous partagions la même, mais maintenant que j’étais plus vieux, il me laissait plus d’indépendance. J’avançai discrètement, pour ne réveiller personne et me dirigeai vers la bibliothèque. Il n'y avait rien de mieux que quelques livres pour me changer les idées. J’ai toujours aimé lire, où plus particulièrement apprendre et les livres sont une grande source de savoir. 



Quand je suis arrivé à Émeraude pour la première fois, je ne devais pas avoir plus de six ans, mon père le Roi de Turquoise m’avait écarté de lui le plus possible à cause de mes pouvoirs. J’avais d’abord cru que mon envoyé à Émeraude était une punition pour avoir utilisé ma magie, alors au début, je fis mine de ne pas avoir de capacités. Mais mes enseignants n’étaient pas dupes et ne me renvoyèrent pas chez moi comme je l’eu espéré. Voyant que mes efforts étaient vain, je décidai d’arrêter de me cacher et de m’exercer avec les autres élèves. Je me passionnai très vite pour la magie, le fait d’utiliser mes pouvoirs me procurait toujours un sentiment à la fois d’apaisement et de sécurité, comme si ma magie me rendait invincible. Depuis lors, je passais beaucoup de temps à m’exercer et étudier la magie.



Je me rendis donc à la Bibliothèque dans l’espoir de me changer les idées. Le château était encore endormi et le soleil ne s’était pas encore levé, j’avais donc plusieurs heures à ma disposition pour étudier et rentrer avant que mon maître ne se lève. Une fois arrivé à la bibliothèque, je commençai par feuilleté vieux livre sur le contrôle des éléments, je me rendis vite compte que je connaissais déjà une grande partie de son contenu. Je me tournai alors vers la section interdite aux élèves, je n’y avais encore jamais mis les pieds, mais en même temps, je ne m’étais encore jamais aventuré seul en pleine nuit dans la bibliothèque. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi cette partie était interdite, après tout si ces livres étaient vraiment dangereux, ils ne les laisseraient pas exposés là en évidence ? La curiosité était trop forte, faisant fit du règlement, je décidai de m’y aventurais de toute façon tout le monde dormait. Je m’avançai donc et pris un livre au hasard, celui-ci était abîmé et commençait à s’effriter. J’ouvris alors la première page, le livre était rédigé dans une langue que je ne connaissais pas. Je m’installai donc sur une table pris plusieurs parchemins et essayai de le déchiffrer. J’étais tellement absorbé par mon entreprise que je ne sentis pas la présence de mon maître.

Je n’avais encore jamais rien vu de tel. Ces runes étaient vraiment très étranges, aucun des parchemins que j’avais pris n’était écrit dans ce dialecte. J’ai d’abord essayé de croiser différentes langues, de comparer ce livre avec d’autre traité de magie, mais il n’y avait rien à faire ces runes n’avaient aucun sens à mes yeux.


Je commençai à désespérer quand j’eu une idée, il fallait que j’aborde le problème autrement. À la place de me demander qu’est ce que contenait ce livre, je me demandai quelle livre il était. J’étais persuadé que c’était un livre de magie sinon il ne se trouverait pas dans la section interdite, il n’y a pas de raison d’interdire un traité d’histoire. De plus, il était clair que ce livre ne venait pas d’Enkidiev, sinon j’aurais reconnu la langue lorsque je l’avais comparé avec les autres livres. Il ne venait sûrement pas d’Enlikisar vu qu’il n’y avait presque pas de magie sur ce continent, il ne restait plus qu’Iranieth.


J’allais partir à la recherche d’un traité provenant du continent lorsque je fus surpris par mon maître :


- Darius, dit - sévère, mais doux. Tu sais que tu n'as pas le droit de te trouver dans cette section de la Bibliothèque, tant que tu n'as pas été adoubé. 


Je me retournai surpris, je n’avais pas senti sa présence tellement je m’étais laissé absorber par ma réflexion. Heureusement, le Chevalier Aden, n’avait pas l’air énervé contre moi, il me sourit gentiment avant de fermer le livre et de se placer devant moi.

- Darius, ce livre est dangereux, c'est pour cette raison que les Élèves et les Écuyers ne sont pas admis dans cette section. Je ressens que quelque chose te chicote, dis-moi ce qui se passe. Je suis là pour t'aider et te faire devenir le Chevalier que tu dois devenir. 

Je baissai les yeux honteux, car même si je n’étais pas le genre de personne à suivre le règlement à la lettre je n’aimais pas mettre mon maître dans des situations délicates. Le Chevalier Aden illumina ses mains et les passa au-dessus de moi avant de poursuivre.

- Je veux que tu me promette de ne plus revenir ici, dans cette section.

Je n’étais pas heureux à l’idée d’arrêter mes recherches maintenant, alors que j’étais si près du but, mais je n’avais pas vraiment le choix. Je levai les yeux pour m’adresser à lui comme le stipulait le code, avant de lui répondre.


-  Excusez-moi, maître je ne recommencerais plus, vous avez ma parole. 

De plus, mon maître avait vu juste, quelque chose me tracassait, et même si je n’aimais pas parler de mes sentiments, je me devais d’être honnête avec mon maître.

- Je n’arrivais pas à dormir alors j’ai décidé de prendre l’air, j’ai voulu déchirer ce livre pour me distraire. Il vient d’Iranieth pas vrai ? Je ne pus m’empêcher. Je passai ma main dans mes cheveux, gênés, avant de continuer. Il est vrai que je suis un peu perturbé depuis que j’ai appris que mon père avait banni ma sœur, Lexa. Même si je n’ai presque aucun souvenir d’eux, ça me révolte ! Je marquai une pause pour me calmer avant de continuer. Parfois, je me demande ce qui se serait passé si je n’avais pas été envoyé à Émeraude…