Entraînement

Chevalier d'Émeraude Messages : 23 Date d'inscription : 17/04/2016

Une semaine après le retour de Lady Annabelle à Émeraude et mon retour de la côte, je n'avais pas revu Kes. Depuis tout le temps qu'il avait pris avant de revenir à la maison après Osantalt et maintenant Shola, mon meilleur ami me manquait. Puisque son maître avait déserté, son frère l'avait confié à Sire Alaric, ce dernier s'était enfermé avec sa femme dans ses appartements de la tour des Chevaliers. Kesley était retourné avec eux ou je ne savais trop.

Couchée dans ma petite chambre attenante à celle de mon maître et de sa maîtresse, je rageais dans ma solitude. Kesley avait toujours été comme un frère pour moi, depuis qu'il était revenu de Osantalt, il n'était plus le même. J'avais beau pleurer, être enragée, rien ne semblait le faire venir à moi, lui qui d'habitude dès que j'avais la moindre saute d'humeur arrivait à toute vitesse. Kes, dis-je dans mon esprit, ne m'adressant qu'à lui. Rejoins-moi dans la cour, on va s'entraîner et t'as deux ou trois trucs à te faire pardonner!

Je sautai de mon lit, revêtis une tunique et un pantalon. Je serrai ma ceinture d'arme contre ma taille de guêpe, avant de mettre mes bottes et sortir silencieusement de ma chambre. Je remontai mes cheveux en une haute queue de cheval, alors que je descendais les escaliers vers la cour. D'un coup de vent lancé par le revers de ma main, j'ouvris les grandes portes du palais et sortis dans la cour. Une pluie battante tombait sur le Royaume, je serrai les dents, avant de pousser un grognement. Au même moment, un éclair transperça le ciel, cette météo, c'était moi... Encore... Je pris une grande respiration, avant de calmer ma petite âme enragée. Lentement les nuages d'orage se dissipèrent et je pus me glisser sous les rayons de soleil.

Lentement, je commençai à m'étirer, je tirai ma dague de ma ceinture, avant de me tourner vers les cibles de tir à l'arc. Je craquai mon cou, avant de lancer violemment ma dague vers la cible. La petite épée s'enfonça dans le milieu de la cible de paille. J'allais lancer ma deuxième, alors qu'elle s'envola de ma main et virevolta derrière moi. Je me retournai sur un Kesley moqueur. Je fronçai les sourcils.

- T'en as mis du temps! m'exclamai-je.

Je tirai mon épée de mon fourreau, avant de la faire tournoyer dans mes mains. Il était plus grand et musclé que moi, mais je ne donnais pas ma place en combat singulier. Quoique j'étais meilleure au corps à corps ou à la dague... Je fonçai vers mon frère d'arme, prête à l'attaquer. Ce n'était qu'un entraînement... Oui oui! Bon, je voulais le faire un peu souffrir pour m'avoir abandonnée, mais rapidement tout redeviendrait comme avant!

Chevalier d'Émeraude Messages : 83 Date d'inscription : 17/04/2016

J'étais revenu de Shola au beau milieu de la nuit. Finalement, cette mission n'avait pas été aussi pénible que je l'avais d'abord cru. Avec la présence de Diana, et un bon entraînement avec Yohan, le temps avait passé bien vite. Et puis, l'anneau que m'avait offert mon âme soeur contenait une magie spéciale. Même s'il n'était pas là, j'avais l'impression qu'il était toujours à mes côtés. Je ne pouvais peut-être pas toucher son corps, mais au moins je me sentais rassuré. Ce qui m'énervait, c'était que je ne pouvais pas lui offrir un tel bijou. Ma constitution humaine m'empêchait de fabriquer de telles choses. En fait, je n'avais absolument rien à offrir à mon amant, sauf mon amour, pur et simple. Il était un Elfe, je savais bien qu'il n'était pas matérialiste, mais à part des armes, un arc, je n'avais rien.

Les couleurs de l'aurore commençaient à se pointer lorsque j'enlevais mes vêtements pour me glisser dans les draps de satin avec mon amoureux. Je me blottis dans son dos, posant un doux baiser contre sa nuque. Il grogna un peu, avant de se retourner vers moi et de m'emprisonner dans ses bras. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire avant de me débattre. Ce n'était pas comme s'il faisait le poids contre moi, mais je jouais tout de même le jeu. Je finis par me défaire de son étreinte puis j'embrassai le bout de son nez. Je savais ! Une maison dans la forêt ! C'était ça qu'il lui fallait. Il ne pouvait pas être cloîtré entre les murs d'un château. Mon frère ne serait peut-être pas d'accord, mais j'allais être adoubé sous peu, donc il n'avait rien à y redire. Il pourrait pratiquer son métier en toute quiétude. Sauf s'il préférait rester ici et traîner avec Kaleb, comme il le faisait lorsque j'étais absent.

« Tu m'as manqué, minaudais-je en me blottissant contre son torse. »

J'eus droit à un autre grognement. Il voulait dormir. Moi, je n'avais pas du tout sommeil. Kes, me parvint la voix d'Aëlys dans mon esprit. Rejoins-moi dans la cour, on va s'entraîner et t'as deux ou trois trucs à te faire pardonner ! Enfin ! Elle me parlait ! J'embrassai Elros sur les lèvres, avant de prendre un bain rapide et de revêtir un pantalon et une tunique propres. Je nouai ma ceinture d'armes contre ma taille, arc et carquois dans mon dos. Je jetai un regard adorateur au minois endormi de mon copain avant de quitter mes appartements sur la pointe des pieds.

J'arrivai rapidement dans la cour, et ma meilleure amie lançait un premier couteau dans la cible de paille. Lorsqu'elle se saisit de sa deuxième dague, je la fis voler vers moi. Elle se retourna aussitôt vers moi, les sourcils froncés, tandis que je la regardais avec moquerie.

« T'en as mis du temps ! lança-t-elle. »

Je haussai un sourcil. J'en avais pas vraiment mis du temps... Mais bon, elle était aussi impatiente que moi, sinon plus, donc je en pouvais pas lui en vouloir. Mon amie tira alors son épée de son fourreau, adoptant une position de combat. Je poussai un soupir. Si j'avais développé mes muscles dans la Forêt Interdite, je ne m'étais pas vraiment entraîné, et mon frère m'avait écarté des jeux d'épée pendant un moment. Elle allait me foutre une volée, c'était clair et net. Cependant, comme je n'étais pas quelqu'un qui abandonnait ou qui reculait devant un défi, je dégainai à mon tour mon arme, mais Aëlys fonçait déjà sur moi comme un taureau. Je parai son attaque de justesse, avant de la plaquer dans le ventre pour lui couper le souffle. Mon arme décrivit un grand cercle autour de ma tête avant de s'abattre sur mon amie, mais je reçus le plat de sa botte sur mon torse. Je tombai durement sur le sable de la cour, cherchant mon souffle. Plutôt que de perfectionner mon tir à l'arc, j'aurais peut-être dû m'entraîner à l'épée et à la dague avec Yohan...

Kesley, ça va ? résonna la voix d'Elros dans mon esprit.

Il n'était pas en train de dormir lui?

Oui ça va, répondis-je par la pensée, ne m'adressant qu'à mon amant. Je m'entraîne, c'est tout.

Aëlys apparut au-dessus de moi. Elle me tendit une main amie, et je la saisis afin qu'elle me relève. Je ne serais pas surpris d'avoir une bonne ecchymose. Elle n'y était pas allée de main morte avec son coup de pied. Me prenait-elle pour un soldat insecte ?

« C'est pratiquement injuste, maugréais-je. Ça fait presque un an et demi que je ne fais plus de combat singulier. »

Mon amie posa ses mains sur ses hanches, signe d'agacement chez elle. Je roulai des yeux. Elle était en colère après moi, c'était évident. Mais je ne savais pas quoi lui dire. J'avais essayé de lui parler à plusieurs reprises, mais elle m'évitait. M'avait-elle invité ici simplement pour me foutre une volée ?

« Qu'est-ce que tu veux Aë? demandais-je alors, impatient. Tu m'évites depuis mon retour de Béryl ! J'essaie de te parler, tu m'ignores, et là tu m'invites pour un entraînement, mais t'as plus l'air de vouloir me tuer que t'entraîner. »

Je posai un regard dur au creux de yeux amande de ma meilleure amie. Pouvais-je encore l'appeler ainsi? Je savais bien que je l'avais abandonnée lorsque j'étais parti dans la Forêt Interdite, mais elle savait très bien que c'était la magie de Mylena qui m'avait fait cela. Elle était venue avec moi sur Osantalt, puis mon frère m'avait expédié à Béryl. Je n'avais pas eu mon mot à dire dans tout cela. Puis, j'étais revenu et Nathan avait tenté de me dissimuler aux yeux de tous.

Chevalier d'Émeraude Messages : 23 Date d'inscription : 17/04/2016

J'étais fâchée, il avait encore disparut sans rien me dire. D'Osantalt, il était maintenant à Émeraude. ET depuis combien de temps? Aucune espèce d'idée, ce petit con ne prenait pas la peine de me communiquer qu'il était encore à la maison. Donc oui, d'un côté, j'avais une belle envie de le tuer. Je ne le ferais pas. Simplement parce que je n'aurais personne après. Il me devait des excuses, mais Kes ne s'excusait pas. Il était aussi orgueilleux et fier que moi, mais je le martyriserais jusqu'à ce qu'il me supplie d'arrêter.

Serait-il capable de m'arrêter? Le Kesley que je connaissais et avec qui j'avais grandis, oui. Celui que j’avais devant moi, aucune idée. À la dernière seconde, Kes para mon attaque, avant de me pousser contre le sol dur. Le souffle coupé, je me retournai vers Kesley, son épée tournoyait autour de sa tête, au moment où la lame allait s’abattre sur moi, je donnai un violent coup de pied dans le ventre de mon ami. Kesley revola plus loin que je n'avais prévu, mais cela me donna l'occasion de me relever et prendre mon épée.

Je franchis la distance qui me séparait de lui, avant de lui tendre une main pour se relever. Mon ami d'enfance s'en saisit et je le remis sur pieds. J'étais dans les plus petites écuyères et pourtant j'étais plus forte que d'autres.

- C'est pratiquement injuste, chigna Kes. Ça fait presque un an et demi que je ne fais plus de combat singulier.

Pauvre enfant... Je mis mes mains sur mes hanches, je n'allais certainement pas le prendre en pitié. Ce que compris mon ami, alors qu'il roulait les yeux. Il avait eu beau tenté de me parler après que j'aie eu vent de son retour, mais je n'étais pas prête à l'écouter. Je voulais ruminer ma colère et lui balancer. Car j'étais comme ça. Je lui en voulais et j'en voulais à son frère, mais comme je ne pouvais pas éclater de colère et envoyer promener le Chef de l'Ordre, je me contenterais de mon ami.

- Qu'est-ce que tu veux Aë? demanda Kesley d'un ton pressant. Tu m'évites depuis mon retour de Béryl! J'essaie de te parler, tu m'ignores, et là tu m'invites pour un entraînement, mais t'as plus l'air de vouloir me tuer que t'entraîner.

Je m'entraîne à te tuer, voulais-je répondre. Son regard sévère se planta dans mes amandes. Je me sentis mal quelques secondes. C'était sa faute! Lui et notre Reine! Elle avait fait de sa vie ici un enfer. Lui, il avait fui lâchement. Pour revenir et se faire expédier avec moi sur Osantalt, mais il était parti en catimini avec son frère, sans me dire quoique ce soit. Je savais bien que c'était pour sa protection, mais nous avions un lien, il pouvait me parler qu'à moi avec son esprit. Kes ne l'avait pas fait. Puis, il avait fallu que j'apprenne de mon maître, que mon ami était de retour à Émeraude depuis des semaines. DES SEMAINES!

Je finis par soutenir son regard dur, alors que mes amandes se remplissaient de larmes de rage. J'étais sa meilleure amie, sa petite soeur qu'il disait. Et il avait préféré fuir, plutôt que de me laisser le protéger. Il n'avait jamais répondu à mes messages télépathiques, en un an et demi!

- Je veux t'étriper, Kesley d'Émeraude, hurlai-je, en éclatant en sanglots amers. En un an et demi, sais-tu combien de messages télépathiques je t'ai envoyé et que tu as ignoré? Au moins une centaine! Personne ne pouvait les entendre, sauf toi.

Le tonnerre se mit à gronder. C'était moi ou lui? Peut importe, je n'avais pas fini. Je me mis a frapper contre son torse solide, de mes deux petits poings. J'avais cru qu'il était mort. Puis il était revenu. Sur Osantalt, nous aurions pu nous réconcilier, mais non, il avait suivi son frère. Puis plus rien, aucune réponse à mes messages par l'esprit.

- Sur Osantalt, tu as préféré suivre ton frère, sans me dire que tout allait bien et que tu irais à Béryl, crachai-je. J'ai dû apprendre que tu étais revenu de Tristan, des semaines après ton retour! Et est-ce que j'ai cru que tu étais mort? Oui, bien des fois et est-ce que je t'ai pleuré? Oui plus qu'une fois. Et puis maintenant, t'es revenu et tu passe ton temps dans tes appartements avec un elfe que tu connais à peine!

Mes jambes cessèrent de me soutenir, alors que je m'écrasais au sol.

- J'ai compris que tu voulais plus de moi, qu'il n'y plus de place pour moi dans ta vie, pleurai-je tout bas.

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Je suivais les pensées de ma meilleure amie, qui défilaient à une vitesse effarante. Clairement, il lui manquait des morceaux du casse-tête. Je voulais bien m'asseoir avec elle, une bonne tasse de thé pour discuter de tout cela, mais elle semblait vouloir régler le tout autrement. Elle était bien chanceuse que j'aie appris à contrôler mes émotions depuis un an et demi, sinon, ses cheveux seraient déjà bien rôtis. Elle aussi, je devais bien l'avouer. Mais je n'étais plus le même. Par contre, Aëlys ne semblait pas avoir changé d'un seul poil. Honnêtement, je ne croyais plus pouvoir traîner avec elle si elle agissait comme cela. J'avais désormais besoin de calme dans ma vie, c'était terminé les tempêtes. Sans doute était-ce pour cela que je fuyais sa compagnie. J'avais tenté de lui parler, mais elle ne voulait rien savoir de moi. Elle semblait vouloir se convaincre de quelque chose. J'allais la laisser faire, et je retournerais dans mes appartements.

« Je veux t'étriper, Kesley d'Émeraude ! hurla alors Aë, éclatant en sanglots. En un an et demi, sais-tu combien de messages télépathiques je t'ai envoyé et que tu as ignorés ? Au moins une centaine ! Personne ne pouvait les entendre, sauf toi. »

Là-dessus, elle avait tord. Elle envoyait des messages télépathiques dans le vide, car je n'avais plus de pouvoirs. Je les avais récupérés, vers la fin, c'était tout. Ça ne faisait même pas six mois que je les avais. Et puis, lorsque je les avais eus, je n'avais jamais entendu Aëlys. Elle avait abandonné, sans doute. Et pour ma part, la magie de Mylena m'avait conditionné à revenir à Émeraude afin de tuer mon frère. Je n'avais donné de nouvelles à personne. C'était involontaire. Le tonnerre commença alors à gronder, et je poussai un soupir. Mon amie commença alors à frapper mon torse de ses petits poings.

« Sur Osantalt, tu as préféré suivre ton frère, sans me dire que tout allait bien et que tu irais à Béryl, lâcha-t-elle d'un ton haineux. »

Non. J'avais suivi mon Chef et non mon frère. Elle savait très bien que si Nathan donnait un ordre, je devais m'y plier, comme tous. Si j'étais son frère par le sang, il n'en restait pas moins mon supérieur dans l'Ordre. Non mais elle était devenue stupide en un an et demi ou quoi?

« J'ai dû apprendre que tu étais revenu de Tristan, des semaines après ton retour ! Et est-ce que j'ai cru que tu étais mort? Oui, bien des fois et est-ce que je t'ai pleuré ? Oui plus qu'une fois. Et puis maintenant, t'es revenu et tu passes ton temps dans tes appartements avec un Elfe que tu connais à peine ! »

Les jambes d'Aëlys lâchèrent, et je la laissai tomber au sol sans même la retenir. En fait, j'avais simplement envie d'éclater de rire devant elle, mais je me gardai une gêne. Malheureusement pour elle, elle était allée jouer dans une zone qu'elle n'aurait pas dû. Personne ne parlait d'Elros en mal, et surtout, personne n'avait le droit de critiquer le fait que j'étais toujours avec lui. Il était la personne qui m'avait tenu en morceaux depuis ce qui s'était passé dans l'Auberge à Béryl. Sans lui, je ne savais pas ce que je serais devenu.

« J'ai compris que tu voulais plus de moi, chuchota Aëlys. Qu'il n'y a plus de place pour moi dans ta vie. »

Je pris une grande inspiration, pour j'expirai, pour me calmer. Je n'avais pas été hors de moi depuis un moment déjà, et je ne voulais pas que tout ce travail fait sur moi-même ne soit gâché par une petite crise de princesse. Je m'accroupis afin d'être à la hauteur d'Aë, cherchant les mots qui ne la blesseraient pas. Non. J'allais lui dire la vérité, pure, crue et simple.

« Premièrement, dis-je d'un ton calme. Sache que des pouvoirs magiques, je n'en avais plus pendant plus d'un an. Et ça, tu le savais, en fait. Donc tes foutus messages, c'est n'importe quoi. Sans magie, comment veux-tu que je les reçoive ? Deuxièmement, tu sais très bien que ce n'est pas mon frère que j'ai suivi, mais bien mon Chef. Ma situation dans l'Ordre était assez précaire, je n'avais pas le choix de suivre le moindre commandement qui m'était donné. Cela incluait de ne pas parler à personne. Si tu n'es pas capable de comprendre cela, alors tu n'as pas ta place dans cette armée. »

Mon coeur avait commencé à battre plus vite, alors que je sentais la colère monter en moi. Je me levai d'un bond, avant de faire quelques pas pour me distancer d'Aëlys. Je sentis une vague d'apaisement me frapper de plein fouet, puis l'énergie d'Elros m'emplir. Aussitôt, je repris mon calme, et je retournai près de ma soeur d'armes.

« Je suis désolé, Aëlys, mais toi et moi, c'est terminé, soufflais-je alors. Je ne peux pas avoir quelqu'un d'aussi toxique autour de moi. Je réussis à avoir le contrôle de mes émotions maintenant, mais pas toi. C'était ça, qui nous a si longtemps unis. Mes problèmes, je les règle en discutant autour d'une tasse de thé, pas en me battant. Trouve-toi un autre pantin. »

Je me levai de nouveau pour retourner dans le château, mais je me stoppai net.

« Et cet Elfe que je connais à peine, c'est mon âme soeur, dis-je froidement. Je peux sentir ta haine envers lui, et ça, c'est une autre chose qui fait en sorte que toi et moi, c'est terminé. »

Chevalier d'Émeraude Messages : 23 Date d'inscription : 17/04/2016

J'avais toujours été du genre à dire ce que je pense ou ma façon de voir les choses et ça ne changerait jamais. Kes avait disparu de la carte et lorsque je l'avais retrouvé, je l'avais reperdu tellement vite, que ça m'avait brisé le coeur. Le fait que ce soit un elfe, que oui, il connaissait à peine, le ramène à Émeraude était littéralement insultant. Pourquoi ne m'avait-il pas parlé par la pensé, il avait retrouvé ses pouvoirs avant son retour à Émeraude... Pourquoi ne m'avait-il pas dit cela? Oui, j'avais peut-être agis de façon rude avec lui, mais ça n'empêchait pas que je sois blessée et que je veuille retrouver mon ami d'enfance.

Je voyais bien que je l'exaspérais. Mais qu'est-qui l'avait retenu de me dire de venir le visiter dans les appartements royaux? Rien. Il aurait pu me présenter son petit elfe de compagnie. Il ne savait pas que je faisais mon possible pour me contrôler, je vis Kes s'approcher de moi, avant de se pencher en face de ma personne. Je savais que je l'avais poussé à bout, je le regrettais. Il ne le saurait jamais, il préférait être cru et briser encore plus mon coeur.

- Premièrement, dit-il, calmement, mais d'un ton dur. Sache que des pouvoirs magiques, je n'en avais plus pendant plus d'un an. Et ça, tu le savais, en fait. Donc tes foutus messages, c'est n'importe quoi. Sans magie, comment veux-tu que je les reçoive ? Deuxièmement, tu sais très bien que ce n'est pas mon frère que j'ai suivi, mais bien mon Chef. Ma situation dans l'Ordre était assez précaire, je n'avais pas le choix de suivre le moindre commandement qui m'était donné. Cela incluait de ne pas parler à personne. Si tu n'es pas capable de comprendre cela, alors tu n'as pas ta place dans cette armée.

Je serrai les dents, ma place était ici. Mes parents m'avaient laissé ici, parce que je ne serais jamais Reine de Jade. Parce que même eux ne voulaient d'une petite folle qui créait des tempêtes... Je sentais la colère de mon ami d'enfance. Kes se leva rapidement, avant de faire quelques pas plus loin de moi. Je le sentis redevenir calme et mon meilleur ami revint vers moi.

- Je suis désolé, Aëlys, mais toi et moi, c'est terminé, murmura Kes. Je ne peux pas avoir quelqu'un d'aussi toxique autour de moi. Je réussis à avoir le contrôle de mes émotions maintenant, mais pas toi. C'était ça, qui nous a si longtemps unis. Mes problèmes, je les règle en discutant autour d'une tasse de thé, pas en me battant. Trouve-toi un autre pantin.

Et voilà, ce qui restait de mon coeur venait d'être détruit. Je n'avais pas pu placer un seul mot pour lui dire que je regrettais. Kes se releva, il en avait finit avec moi. Il s'en allait vers le château, mais s'arrêta en plein milieu de son chemin pour se retourner vers moi.

- Et cet Elfe que je connais à peine c'est mon âme soeur, cracha-t-il. Je peux sentir ta haine envers lui, et ça, c'est une autre chose qui fait en sorte que toi et moi, c'est terminé.

Wow, ce n'était pas de la haine, mais de la méfiance avec une once de jalousie. Comment vouliez-vous que je fasse confiance à cet elfe, alors que personne ne le connaissait autre que Kes. Mon ami ne me l'avait jamais présenté... Je me redressai en indien, avant de lever la tête vers Kesley. Mon regard était triste, mais curieux. Son âme soeur... C'était encore une autre chose qui piquait ma curiosité...

- Kes, dis-je, plus calmement. Si ton présent compagnon est ton âme soeur... Emerick et Diana... Ils étaient tes âmes soeurs aussi... Comment un humain peut avoir de multiples âmes soeurs?

Le ton que j'avais emprunté était un ton doux, mais curieux. Je me relevai doucement et franchis la distance qui me séparait de Kes. Je posai une main douce contre son coude, simplement pour le retourner vers moi. Une fois qu'il fut face à moi, je reculai de quelques pas. Je ne savais qu'il était ton âme soeur, murmurai-je dans son esprit. Je baissai honteusement la tête. Mais la relevai lentement vers lui.

- Je veux juste comprendre, dis-je, lentement. Comment d'Emerick, les Dieux ont décidé de changer deux fois ton âme soeur. Et je veux savoir ce qui s'est passé entre Osantalt et ici et comment tu as récupéré tes pouvoirs. Promis, je vais t'écouter.

Si il y avait une seule chose chez moi qu'il fallait savoir, c'était que lorsque je promettais quelque chose, je tenais ma promesse. Toujours. Je fis un petit sourire, tout gentil et honnête. Je travaillais sur ma personne, j'avais énormément de misère à contrôler ma magie et mes émotions. Je voulais être la meilleure Chevalière de cet Ordre, car l'Ordre et Kes étaient tout ce que j'avais.

- Je vais écouter, je ne jugerai pas, dis-je, calmement. Après cela, tu pourras faire ce que tu veux, je comprendrai.

Ma main se noua avec la sienne, alors que j'ouvrais mon esprit et mon être à Kesley. Je voulais qu'il sache que je disais vrai et que j'allais essayer d'être meilleure pour lui et non, que lui. Je voulais que mon meilleur ami voit aussi mes progrès...

Chevalier d'Émeraude Messages : 83 Date d'inscription : 17/04/2016

Pourquoi? Pourquoi est-ce que je restais là? Je lui avais dit tout ce que j'avais à lui dire. Je pouvais partir, la tête légère. Mais j'en étais incapable. Je fronçai les sourcils. Ce n'était pas moi qui était incapable d'avancer, on m'en empêchait ! Vraiment ? Aëlys m'empêchait de m'en aller ? Je serrai les dents, mais je me détendis lorsque je constatai que ce n'était pas un vent magique de Chevalier qui me clouait sur place, mais plutôt une magie bien différente. Je me concentrai, et je fus surpris de constater que la magie de mon anneau se déversait dans la terre afin de m'empêcher de quitter les lieux. Elros... Je savais que cet anneau nous connectait. Je croyais que ça lui permettait de m'envoyer des vagues d'apaisement, et pour moi de ressentir sa présence lorsque je serais sur la côte. Il fallait croire que les bijoux que mon amoureux fabriquait étaient beaucoup plus puissants que je ne me l'étais imaginé. Je reste, relâche-moi maintenant, soufflais-je à Elros par les pensées. Aussitôt je l'eus demandé, aussitôt ce fut fait. Je me retournai donc vers Aëlys, qui était assise en indien et qui me fixait, le regard triste.

« Kes, si ton présent compagnon est ton âme soeur... dit doucement mon amie. Emerick et Diana... Ils étaient tes âmes soeurs aussi... Comment un humain peut avoir de multiples âmes soeurs ? »

Je poussai un petit soupir. Ce n'était pas à son égard, loin de là. C'était toute la situation qui me frustrait. En même temps, si Mylena ne m'avait pas fait subir tout cela, mon frère ne m'aurait jamais caché sur Osantalt et je n'aurais jamais rencontré Elros. Rien n'arrivait jamais pour rien, que Nathan disait.

Lorsqu'Aë se releva, je lui fis de nouveau dos. Mais elle franchit la distance qui nous séparait, pour poser sa main contre mon coude et me retourner face à elle. Ensuite, elle recula, sans que je ne comprenne pourquoi. Je ne savais pas qu'il était ton âme soeur, murmura-t-elle dans mon esprit. À peine eut-elle dit ça qu'elle baissa la tête. Je pouvais ressentir chacune de ses émotions, et en ce moment elle se sentait très mal. Elle était même honteuse. Ce n'était pas digne d'un Chevalier. J'avais envie de lui dire de relever la tête. Tout mon être lui disait de relever la tête et de me fixer dans les yeux, comme elle l'avait toujours fait. Comme si elle m'avait entendu, le regard de mon amie croisa de nouveau le mien.

« Je veux juste comprendre, continua Aëlys de la même voix douce. Comment d'Emerick, les Dieux ont décidé de changer deux fois ton âme soeur. Et je veux savoir ce qui s'est passé entre Osantalt et ici et comment tu as récupéré tes pouvoirs. Promis, je vais t'écouter. »

J'étais très sceptique là-dessus. Aë raillait tout le temps, coupait bien souvent la parole. En fait, elle passait son temps à s'écouter elle-même plutôt qu'à écouter les autres. Plus jeune, elle passait son temps à se foutre de ma gueule plutôt qu'à être une vraie amie. Mais bon, elle était la seule que j'étais, puisque les autres écuyers avaient peur de mes pouvoirs, de mon manque de contrôle et du fait que j'étais le petit frère du Chef de l'Ordre. Par contre, Aëlys avait une très bonne qualité; elle savait tenir ses promesses. Cela, je ne pouvais pas lui enlever. Si elle voulait entendre mon histoire, alors j'allais la lui raconter. Selon sa réaction, je prendrais ma décision à son sujet. Déjà, je pouvais sentir sa haine envers Elros s'être transformée en jalousie, puis en incompréhension. Elle souhaitait même le rencontrer !

« Je vais écouter, je ne jugerai pas, ajouta la Jadoise. Après cela, tu pourras faire ce que tu veux, je comprendrai. »

Aëlys glissa alors sa main dans la mienne, m'ouvrant son esprit. Mais je n'allai pas y fouiller. Je n'en avais pas besoin. Je la connaissais par coeur. Je poussai un petit soupir, avant de l'emmener près du puits. Le soleil commençait à être fort. Nous serions bien près de la petite source d'eau et surtout, à l'ombre. Je pris donc place au sol, le dos contre le mur de pierre, et mon amie m'imita. Je me concentrai, et je cherchai une urne de vin. Mon esprit en effleura une sur la table du roi. Le déjeuner était fini, plus personne n'était dans la pièce, et celle-ci n'avait pas été touchée. Je la fis apparaître devant nous, avant de la tendre à mon amie d'abord.

« En fait, commençais-je. J'ai quitté Osantalt par moi-même. Je... Ma première rencontre avec Elros ne s'est pas très bien passé, et je suis parti, avec l'aide de mes passages. »

Je lui fis un petit clin d'oeil. J'avais tenté de montrer à Aëlys comment les reproduire, mais elle n'avait jamais été capable. En fait, ce n'était pas une méthode que les gens de l'Ordre utilisait. C'était le Chevalier Liam, du deuxième Ordre de Chevaliers d'Émeraude qui l'avait prescrit dans un livre. Je l'avais trouvé dans la section défendue. Ça demandait une bonne quantité d'énergie et surtout, une très bonne connaissance du lieu dans lequel on se trouvait. Je vis les yeux étonnés de mon amie, qui me tendait l'urne de vin. J'en pris une bonne gorgée, avant de la regarder, moqueur.

« M'ouais, c'était stupide. Pas besoin de te dire que je me suis retrouvé dans l'océan. Je n'ai aucune idée du pays dans lequel j'ai atterri, puisque j'ai perdu connaissance, avouais-je. Lorsque je me suis réveillé, j'étais dans la maison de mes parents, à Béryl. »

Je lui racontai alors le mois que j'avais passé là-bas, même si je n'en étais pas très fier. Je finis par lui raconter l'épisode du viol, en omettant de mentionner le rôle d'Elros. Par contre, je lui dis qu'à ma sortie avec Aliénor de l'auberge, il était là.

« À partir de ce moment, j'ai abouti dans les appartements de Sire Tristan, et j'y suis resté depuis, dis-je. »

Chevalier d'Émeraude Messages : 23 Date d'inscription : 17/04/2016

Lorsque je sentais que j'allais perdre quelque chose ou quelqu'un, mon être se mettait en état d'urgence. Car je savais que si on m'abandonnait, je ne récupérais jamais la personne que j'avais perdu. Kesley était plus qu'important pour moi, car il était le seul qui était resté. J'étais la personne la plus honni et je faisais tout en mon possible pour choquer. Mais ce n'était pas pour blesser, mais simplement pour qu'on voit à quel point je me détestais.

Kes finit par pousser un petit soupir, avant de m'entraîner vers le puits. L'air frais de l'ombre caressa ma peau, mon frère d'armes s'assit au sol, dos contre le muret de pierres. Je fis pareil. Kes ferma les yeux et rapidement, une urne de vin apparut dans sa main. Mon meilleur ami me tendit l'urne que je pris dans mes deux mains.

- En fait, dit mon ami. J'ai quitté Osantalt par moi-même. Je... Ma première rencontre avec Elros ne s'est pas très bien passé, et je suis parti, avec l'aide de mes passages.

Kes pouvait utiliser des passages dans l'Univers pour voyager, il avait tellement essayé de me montrer comment, mais je manquais de patience ou je n'étais simplement capable de faire comme lui. Je pris une gorgée de vin, alors que je me demandais comment il avait trouvé un passage d'Osantalt à Émeraude, ses passages n'étaient jamais aussi long... Je tendis l'urne de vin à mon ami d'enfance, avant de le regarder prendre une gorgée.

- M'ouais, c'était stupide. Pas besoin de te dire que je me suis retrouvé dans l'océan, ajouta Kes. Je n'ai aucune du pays dans lequel j'ai atteri, puisque j'ai perdu connaissance. Lorsque je me suis réveillé, j'étais dans la maison de mes parents, à Béryl.

Lentement, mon ami commença à me raconter ce qui s'était passé. Ce n'est que lorsque Kes arriva à son viol dans une auberge de Béryl que mon coeur se serra dans ma poitrine. Comment avais-je pu lui en vouloir alors qu'il avait littéralement vécu l'enfer? Puis, lorsqu'il fut sauvé par lady Aliénor, son amant l'attendait à l'extérieur pour prendre soin de lui. Je compris à ce moment, qu'Elros était la personne pour Kesley et que jamais l'elfe ne le blesserait.

- À partir de ce moment, j'ai abouti dans les appartement de Sire Tristan, et j'y suis resté depuis, finit par dire Kesley.

Je hochai lentement la tête. Ma main se posa sur l'urne de vin, avant de la lui prendre. Je pris une grande gorgée, le regard planté sur l’horizon. Je ne savais que trop quoi dire. Ma main se noua avec celle de mon ami, avant que je ne pose ma petite tête contre son épaule musclée. Je poussai un petit soupir, avant de redonner l'urne de vin à Kes.

- Donc... dis-je d'un ton hésitant. Tu ne sais pas qui t'as emmené chez tes parents?

C'était une question comme cela, en fait, je ne voulais pas aborder ce qu'il m'avait raconté. Je savais qu'au plus profond de moi, je ne ressentais plus aucune animosité pour l'amant de mon ami d'enfance. Mais je resterais protectrice de Kes, peut importe ce qu'il pourrait me dire de grandiose sur Elros. Je levai les yeux sur Kesley.

- Je suis désolée pour ce que j'ai dit sans savoir toute l'histoire, murmurai-je.

Je me blottis contre mon meilleur ami, en lui lançant une profonde vague d'amour. Il était ma famille et il le resterait. Je pris l'urne avant de la vider d'un trait. Nous n'allions plus être des écuyers pour très longtemps, disons que le fait d'être enfin Chevalier me faisait peur. Je ne croyais plus être à la hauteur.

- D'ici un mois, dis-je. Nous allons être Chevaliers et d'ici un autre, toi et moi, allons avoir des écuyers...

Avoir la responsabilité de montrer ce que je ne savais pas être à quelqu'un me rendait plus qu'anxieuse. Kes réussirait, puisqu'il excellait dans tout. Moi, je risquerais de former le pire des Chevaliers...

Chevalier d'Émeraude Messages : 83 Date d'inscription : 17/04/2016

M'ouais. Depuis mes seize ans, j'en avais vécu des choses. Même sans la reine Mylena. J'étais très bon pour me mettre les pieds dans les plats moi-même. J'avais vieilli, depuis, et je faisais attention. Il fallait croire que j'attirais les malchances. Ça ne me dérangeait pas. Je savais que j'étais capable d'y faire face, contrairement à bien des gens qui n'avaient pas été outillés pour faire face au danger. Cependant, j'avais désormais une raison de revenir sain et sauf à la maison. J'avais un petit Elfe qui m'attendait. Et je voulais passer ma vie à le rendre heureux. J'allais donc désormais éviter les ennuis le plus possible. Et si les ennuis me trouvaient, et bien j'allais trouver des solutions non dangereuses afin de retourner dans les bras de mon amoureux.

Je souris moqueusement tandis que ma meilleure amie me volait l'urne de vin des mains. Elle en prit une très grosse gorgée, avant de glisser sa main libre dans la mienne et de poser sa tête contre mon épaule. Je lui souhaitais fortement de trouver quelqu'un avec qui passer sa vie. Même si j'étais son frère, sa famille, l'avenir allait faire en sorte que j'allais passer moins de temps avec elle. Et je ne voulais pas qu'elle se referme sur elle-même. Sans doute le fait d'avoir une écuyère allait l'aider.

« Donc... commença Aëlys. Tu ne sais pas qui t'a emmené chez tes parents ? »

Non. Mais je m'en doutais très bien. En fait, personne ne savait qui était mes parents, excepté Nathan. Donc c'était la seule et unique option. Je n'en avais pas parlé avec lui, d'ailleurs. Il était bien occupé sans que je ne ramène le passé. Même si mon frère avait fait des erreurs dans le passé, je savais très bien que tout ce qu'il voulait, c'était me protéger.

« Je suis désolée pour ce que j'ai dit sans savoir toute l'histoire, laissa tomber Aë, plongeant ses yeux amandes au creux des miens. »

Je lui souris doucement. Elle était sincère. La vague d'amour qu'elle me lança me transperça de plein fouet. Je sentis tous mes muscles se détendre d'un seul coup, alors que je regardais ma meilleure amie caler le reste de l'urne.

« D'ici un mois, lâcha mon amie. Nous allons être Chevaliers et d'ici un autre, toi et moi, allons avoir des écuyers... »

Je pouvais sentir sa peur dans chaque fibre de son être. Elle n'avait pas à avoir peur. Elle avait passé les douze dernières années de sa vie à être formée pour cela. Au contraire, elle devrait être excitée à cette idée ! Je lui transmis une vague d'apaisement.

« Tu vas être le meilleur maître au monde, lui dis-je doucement. T'es puissante en magie, et tu manies très bien toutes les armes. La petite fille qui va t'avoir va être très chanceuse. »

Je lui souris moqueusement, avant de la bousculer légèrement. Ce n'était pas avec une attitude ainsi qu'elle réussirait à être la meilleure. Elle devait croire en elle. C'était la clé.

« Et puis... Elle sera pas perdue, je vais être là pour les choses que tu sais pas, la narguais-je. »

Mon commentaire eut l'effet escompté. Ma meilleure amie me bouscula à son tour avant de se lever, épée en main. J'eus un petit rire, avant de me mettre sur mes pieds et de dégainer ma lame à mon tour. Je haussai un sourcil, moqueur. Les élèves, qui s'amusaient avec un ballon dehors commencèrent à former un cercle autour de nous, rapidement suivis par des écuyers et même certains Chevaliers. La cour s'était bien remplie durant notre jasette... Bien rapidement, tous prirent un parti, alors que j'échauffais mon poignet. Elle allait gagner. Je le savais bien.

« Prête ? lui demandais-je, moqueur. »

Chevalier d'Émeraude Messages : 23 Date d'inscription : 17/04/2016

Je ne savais pas comment j'allais former une jeune fille, alors que je me demandais encore où j'allais. J'avais beaucoup de misère à me contrôler, même si je n'étais pas aussi pire qu'avant. Mon maître faisait tout en son pouvoir pour m'aider, malgré tous ses problèmes avec sa mère. Je ne me voyais pas faire cela, simplement car je ne savais pas comment complétement me contrôler... Kesley, lui, semblait de plus en plus sûr de lui et beaucoup plus mature.

J'avais plus que peur, j'étais effrayée d'avoir un enfant sous ma responsabilité. Peut-être pourrais-je convaincre Nathan de sauter une génération, je pourrais rester écuyère... Je savais que Kesley surveillait mes émotions, je lui en étais tellement reconnaissante. Je sentis une vague d'apaisement m'emplir, Kes.

- Tu vas être le meilleur maître du monde, dit mon ami d'enfance d'un ton doux. T'es puissante en magie, et tu manies très bien toutes les armes. La petite qui va t'avoir va être très chanceuse.

Son sourire moqueur réussit à me faire changer d'idée. Mon ami me bouscula un peu avec son épaule. Longtemps, j'avais clamé haut et fort que j'étais la meilleure, même si je ne l'avais jamais pensé. Je n'avais jamais cru en moi, je croyais en lui, en son frère, mais jamais en moi. Si lui et moi avions été hétérosexuels, je me serais mariée avec lui.

-Et puis... Elle sera pas perdue, je vais être là pour les choses que tu sais pas, rigola mon frère d'armes.

Je souris, avant de le bousculer de mon épaule. Je me levai, avant de prendre mon épée. Kesley poussa un petit rire, avant de se lever après moi. Son épée en main, il haussa un sourcil en me regardant. Alors qu'il se dirigeait vers moi, les élèves qui jouaient dehors, nous entourèrent. Cela attira les Écuyers et quelques Chevaliers. Je pouvais entendre les gens prendre parti. Mon nom était prononcé par bien des gens, mais j'entendais celui de Kes.

- Prête? demanda mon ami.

Son ton moqueur me provoqua, je souris, avant de lui lancer un regard perçant. Je me mis en position de combat, avant de de faire tournoyer mon épée. Je fis signe à Kesley d'attaquer, mais il n'en fit rien, rapidement, je me mis à calculer mes chances. L'attaquer en premier me donnerait un effet de surprise. Je fonçai vers Kes, puis nos lames entrèrent en contact, alors que je l'attaquais.

- Tu sais quoi? dis-je, moqueuse. Je vais te laisser gagner, histoire de ne pas ruiner ta belle réputation.

Je tournai sur moi-même pour l'attaquer de dos, mais son épée m'empêcha de le toucher. Alors que son épée fonçait vers ma tête, je me penchai alors que la lame effleurait presque le bout de mon nez. Sachant que je ne pourrais pas me relever, je me lançai sur le dos, avant de resauter sur mes pieds. Je réattaquai de devant, mon épée heurtait sa lame en produisant des étincelles. Son bras était plus fort que le mien, mais je pouvais être plus rapide. Mon petit bras s'épuisait rapidement, alors que son bras pressait contre le mien, je reculai brusquement, avant de laisser mon épée au sol. L'épée était lourde, mais j'excellais avec les dagues. Je fis tournoyer mes petites lames.

- On va égaliser le jeu, un peu, dis-je, moqueuse.

Je fonçai vers Kes, son épée s'abattait vers moi, je croisai mes dague au-dessus de ma tête, empêchant de me faire fracasser le crâne. Mon pied s'abbattit contre son son estomac, pour le faire reculer, avant de me jeter au sol, pour lui faire une jambette. Kes tomba, mais rapidement, trop rapidement, il se releva. Je me mis à éviter les coups d'épées en roulant sur moi-même. Je serrai les dents.

- Merde, grondai-je, en voyant que je m'étais mise dans de beaux draps.

» Entraînement