Mon mari avait perdu son poste de Chef, il n'était plus le même, il s'était renfermé sur lui-même et ses crises de colère se faisait de plus en plus présentes. Jamais envers moi, ni Alys, mais le reste de l'Ordre en souffrait. Personne n'était heureux de la situation et ça se sentait dans tout le château. Même si je savais que je restais la bienvenue dans le Hall, j'avais cessé de m'y présenter, ne voulant pas rajouter d'huile sur le feu.
Ce matin, ma petite Alys était à ses cours, j'en profitai donc pour dormir plus longtemps. Nathan avait quitté notre lit depuis les premières lueurs de l'aube. Je portais un autre enfant, je l'avais sentis, Nathan l'avait senti et je savais que ma fille qui était le résultat de toutes les races d'Enkidiev l'avait senti aussi. Si Alys savait, elle ne comprenait pas encore tout. Je finis par me lever et passer un peignoir par-dessus ma robe de nuit, avant de me diriger vers les bains. Je les savais déserts à cette heure.
Après être restée une bonne heure dans l'eau chaude, je finis par pousser un soupir et sortir. Je m'enveloppai dans mon peignoir avant de m'asseoir sur un banc dans le corridor, je fermai les yeux pour étendre mes sens magiques, je trouvai Nathan dans la cour et Alys... Alys n'était plus dans sa classe. Je me dirigeai vers mes appartements rapidement, je traversai notre salon, pour ouvrir la porte de ma chambre à la volée. Ma petite princesse était assise sur mon lit, je m'assis près d'elle, avant de l'attirer contre moi et poser un petit baiser sur le dessus de sa tête. Je sentais un tourbillon d'émotions en ma petite fille.
- Alys? demandai-je simplement.
Je relevai le visage de porcelaine de ma fille vers le mien, pour lui faire un doux sourire. Je posai une main douce sur sa joue, pour lui envoyer une petite vague d'apaisement. La sentant plus calme, je lui refis un sourire, avant de tirer sur la longue corde près de mon lit. Une servante entra dans ma chambre.
- Un peu de pain, de miel et de fruits frais, s'il-vous-plaît, dis-je. Et du thé.
La jeune humaine quitta. Je me retournai vers ma belle enfant, avant de prendre sa main.
- Vas-tu me dire ce qui te tracassait, ma libellule?