Escape | PV Libre, vieillissement

Dompteuse de Dragon Messages : 18 Date d'inscription : 17/04/2016

Je ne savais plus combien d'années avaient passées. Je savais seulement qu'elles étaient remplies de douleur. Comme je tenais tête à l'Empereur, ce dernier avait décidé de me punir. En effet, il avait fait du mal à Tessa. Je lui avais crié de s'enfuir, et c'était exactement ce qu'elle avait fait. Malheureusement, alors qu'elle prenait son envol, elle s'était écrasée dans l'eau. J'avais passé des jours et des jours à attendre son retour sur la plage de galets, mais son corps n'était jamais revenu. Le courant l'avait probablement emmenée ailleurs, ou alors les créatures marines l'avaient mangée. Elle ne savait pas nager. Elle n'avait pas nécessairement peur de l'eau, comme tous les dragons, mais elle n'y était pas habile. J'avais passé de longues semaines à pleurer la perte de ma plus fidèle amie.

Dans la ruche, j'étais prisonnière, mais sans être enchaînée. Tous les membres de la collectivité savaient très bien que si j'essayais de m'enfuir, qu'ils devaient me rapporter à l'Empereur. Ce n'était pas par faute d'avoir essayé. L'Empereur Kristof me violait a répétitions. Plus le temps passait, et plus je m'étais fait une carapace. Mais ma vie prit un tournant drastique lorsque je tombai enceinte. Kristof était bien fier, mais pas sa nouvelle femme, Joélie. Elle avait fait absolument tout pour me faire perdre mon bébé, mais elle n'y était jamais parvenue. Elle était affreusement jalouse. Lorsque mon petit est venu au monde de manière prématurée, j'ai eu terriblement peur que l'Empereur le tue. Il ne gardait pas les enfants qui n'étaient pas en santé. Heureusement, il semblait complètement formé et en santé. Je l'ai prénommé Alix. Mon Alix me manquait terriblement. Étrangement, l'Empereur ne chercha pas à changer son nom, bien au contraire. Il dit que c'était un nom puissant pour un enfant puissant. Cet enfant régnerait sur la terre et dans les cieux. Non. J'allais tout faire pour que cet enfant soit bien.

Plus le temps passait, et plus je sentais que je perdais le contrôle sur l'éducation d'Alix. Joélie se faisait un malin plaisir à lui enseigner la magie noire, chose que je me refusais de lui montrer. De toute façon, je savais à peine me servir de ma propre magie, alors comment apprendre à un petit comment le faire ? Malgré tout, à tous les soirs, il venait me rejoindre dans mon alcôve pour dormir à mes côtés. Je le serrais fort dans mes bras, en me promettant qu'un jour, j'allais le sortir de là. Je devais simplement trouver le plan parfait. Je l'avais. Il m'avait pris quelques années à peaufiner. Mais j'étais prête. J'allais m'enfuir lorsque les dragons sur la plage dormaient, et que les soldats étaient à l'entraînement. À ce moment, habituellement, Kristof était en train d'engrosser ses femelles. Joélie, pour sa part, disparaissait dans la montagne avec mon enfant. Je ne savais pas ce qu'elle y faisait. Il refusait de me le dire. Le temps était venu. Je devais m'enfuir. Je sentais que je perdais mon petit Alix.

La veille, je m'étais rendue chez les Midjins. C'était un territoire que j'avais le droit de fréquenter. Ma mère m'avait fourni des vêtements légers, pour moi et Alix. Je les avais ramenés subtilement à mon alcôve, avec un poison qui allait rendre mon fils malade. Je le lui avais fait boire subtilement. Lorsque Joélie vint donc le chercher pour l'emmener à la montagne, elle poussa un soupir d'agacement, voyant qu'il vomissait et quitta pour la montagne. Je donnai aussitôt l'anti-poison à mon enfant, avant de le serrer contre mon coeur.

« Qu'est-ce que tu fais maman? me demanda innocemment mon fils. »

Je m'accroupis pour être à sa hauteur, posant un baiser contre son front. Si je me fiais à sa grandeur, il avait environ quatre ans. Il avait mes cheveux blonds, presque blancs. Ses yeux ressemblaient à des miroirs. Il n'avait aucun trait de Kristof. En fait, je trouvais même qu'il ressemblait à mon Alix à moi.

« Écoute-moi bien Alix, lui dis-je doucement. Tu dois faire exactement ce que maman va te dire. Sinon, on va mourir. »

Il écarquilla les yeux de peur. Bien. Il tenait à la vie, c'était déjà ça. Je lui retirai ses vêtements fabriqués en peau d'insecte, puis je l'obligeai à revêtir les vêtements légers des Midjins. Il s'exécuta en silence. Je savais très bien que la discipline lui était fortement apprise. Il ferait ce que j'allais lui demander. Je me changeai également, avant d'attacher mes cheveux en une natte dans mon dos. Je ne les attachais jamais, mais ils ne devaient pas me nuire. Je soulevai mon enfant, le collant sur ma poitrine avec un long morceau de tissu bien attaché. Les Midjins attachaient leurs enfants ainsi lorsqu'ils allaient travailler dans les champs. Ma mère m'avait montré comment faire le noeud pour ne pas qu'il se défasse malencontreusement. C'était un plan risqué, mais je savais maintenant que si je mourrais, je travaillerais pour les cieux, et c'était la même chose pour mon fils. Mon but n'était pas cela, évidemment.

Il était temps. Sur la pointe des pieds, je commençai à prendre le chemin pour sortir de la ruche. Je connaissais quels corridors étaient vides à quel moment, puisque les insectes étaient très routiniers. Ils faisaient toujours la même chose, au même moment, sans poser de questions. Je réussis donc à sortir très facilement. Je contournai les dragons endormis sur la plage. Je sentais que j'étais observée. Je tournai la tête vers la montagne, et je vis Joélie sur une corniche. Je déglutis avec difficulté. Elle savait. Mais pourquoi ne m'arrêtait-elle pas ? J'entrai dans l'eau, et je commençai à nager, gardant la tête de mon enfant hors de l'eau. Il n'avait jamais appris à nager, comme tous les gens de la ruche. Moi, je me débrouillais, grâce à Alix. Je savais que la nage était longue jusqu'à Enkidiev, mais je comptais sur nos pouvoirs magiques, mais également sur la voix dans ma tête qui m'aidait constamment. Elle m'avait aidée à établir ce plan. J'avais espoir qu'elle ne me laisserait pas tomber. Jamais, entendis-je dans mon esprit. Je sentis une douleur cuisante dans mon dos. Je poussai un cri.

« Maman? me demanda Alix. »

Joélie. Elle voulait que je meure. Elle était tellement jalouse, qu'elle ne me voulait plus. Elle n'avait pas le droit de me tuer, mais si je tentais de me sauver, elle pouvait inventer une belle histoire à Kristof. J'avais l'impression d'avoir le dos lacéré. Je m'arrêtai quelques secondes, avant de recommencer à nager. Si ce n'était pas pour moi, ce devait être pour mon fils. Je savais très bien que mon sang attirerait des prédateurs par contre.

« Alix, dis-je, haletante. Tu dois aider maman. Tu dois surveiller l'océan. Si une créature s'approche de nous, je veux que tu utilises tes pouvoirs pour la faire partir. »

Je le sentis hocher la tête contre mon épaule. Je réussis à stopper l'hémorragie grâce à ce que mon Chevalier m'avait appris, mais sans plus. Heureusement, je n'allais pas traîner du sang sur toute ma nage.

Les heures passaient, et mes bras ne répondaient plus. J'étais complètement épuisée. Je me contentais de battre des jambes sur place, espérant que le courant fasse le reste. Au loin, je vis un gros morceau de bois. Je trouvai la force de m'y rendre. Je ne voyais ni Irianeth, ni Enkidiev. J'étais au beau milieu de nulle part, et je ne savais même pas si je me dirigeais vers le bon endroit. Je détachai mon enfant pour le poser contre la planche de bois. Pour ma part, je m'y accoudai. Elle n'était pas assez grosse pour que nous y soyons tous les deux. Mon fils me fixait avec ses magnifiques yeux. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il était tellement jeune...

« Tu dois rester sur la planche, mon amour, lui dis-je, à bout de forces. Maman doit se reposer, juste un peu. »

Je fermai les yeux, posant ma tête contre les jambes de mon fils. Alix... tentais-je alors dans mon esprit. Ce fut le noir.

Prince Héritier de Zénor Messages : 10 Date d'inscription : 14/04/2016

J'étais reparti pour Zénor, après que la Reine Mylena avait annulé mes fiançailles avec Désirée. Je n'étais plus le bienvenu à Émeraude, tant que c'était elle qui dirigeait et non pas Allanon. Avant de partir, je m'étais refiancé en secret à ma belle fée, je lui avais promis que je reviendrais l'épouser lorsque la Reine aurait repris sa place. Les larmes aux yeux, j'avais embrassé ma belle amante, avant de partir pour Zénor par le tourbillon de mon frère.

En arrivant sur ma plage de galets, je me tournai vers Aden, complétement détruit. Mon grand frère me prit dans ses bras, avant de me transmettre une vague d'appaisement. Pourtant, je continuais de souffrir de l'absence de Désirée. Et j'en souffrirais jusqu'à ce que je l'aie dans mes bras à nouveau. Une main solide se posa contre mon épaule, je me retournai et vis mon géant de père. Son regard semblait aussi triste que le mien.

Cinq ans passèrent, je tentais de parler avec ma fiancée le plus possible, mais elle était devenue Chevalière et j'allais grimper sur un trône. Mon père se faisait plus vieux et voulait se retirer avec sa femme. Comme Aden avait renoncé à ses droits sur le trône de Zénor, cet honneur me revenait. Malgré cela, je continuais de travailler avec les gens de ma patrie. Je participais aux constructions des maisons et des fermes. J'allais avec les pêcheurs sur leurs grands bateaux. Ma vie était tellement remplie, mais pas heureuse. Il ne manquait que la femme de ma vie à mes côtés.

Alors que je me tenais sur la balustrade du bateau de pêche, les hommes avaient une piste d'un gros banc de poissons et jetaient leurs filets à l'eau, je regardais l'horizon. Je ne faisais que penser à Désirée et mon avenir. Mon père me pressait de me marier, si ma fée ne venait pas c'était parce qu'elle m'avait oublié. Je refusais de croire cela. Il n'y avait qu'elle. Alix... fit une voix dans mon esprit. Je plissai les yeux, en étendant mon esprit autour de nous. Je sentis une présence dans l'eau, de l’autre côté du navire. Je traversai le pont à grand pas. Je vis à quelques mètres de nous, un enfant sur une planche et une femme accrochée aux jambes de l’enfant.

- Un enfant à la mer! criai-je à mes hommes, en pointant les deux.

Mais avant que je ne puisse plonger, je vis un immense dragon voler vers nous. Ce dernier ne nous prêta pas attention et descendis vers les deux personnes. La personne sur le dragon fit flotter l'enfant jusqu'à lui avant de faire retourner sa bête vers leur continent. Une fois le danger bien loin, je grimpai sur la balustrade et plongeai. L'eau me glaça le sang et je commençai à nager vers la dame. Une fois à sa hauteur, je la retournai vers moi et lui transmis une vague de chaleur. Elle vivait encore. Je nageai vers mon navire et fis flotter la dame sur le pont, avant de grimper après elle.

- Qu'on m'apporte des couvertures et des vêtements! exigeai-je.

Je me penchai sur la belle femme, ses traits fins me rappelaient un peu ceux de la femme que j'aimais. Je posai mon index et majeur contre son artère dans son cou, son coeur battait encore, mais faiblement. J'illuminai mes paumes et encourageai son coeur à reprendre un rythme normal. Et je réchauffais son sang, juste assez pour qu'elle n'aie pas froid. Ses yeux gris finirent par se rouvrir, une expression effrayée apparue sur son visage.

- N'ayez pas peur, dis-je doucement. Je suis le Prince Zach de Zénor, vous flottiez dans l'eau, nous allons vous ramener sur Enkidiev. D'où venez-vous?

Dompteuse de Dragon Messages : 18 Date d'inscription : 17/04/2016

Cette femme... Je la voyais sans cesse. Dans mes rêves, dans mes pensées, elle me suivait partout. Souvent, elle tentait de m'aider. D'autres fois, elle ne faisait que me sourire, mais c'était si réconfortant. Ses cheveux étaient argentés, pratiquement transparents. Ils ressemblaient aux miens. Simplement les siens étaient beaucoup plus féeriques. Moi, je tournais plus vers le blond, bien que pratiquement blanc. Ni sur Irianeth, ni sur Enkidiev je n'avais vu de personnes possédant des chevelures comme les nôtres. Parfois, j'aimais m'imaginer que cette femme était ma mère. Je savais désormais que je n'étais pas une Midjin. Je ne savais juste pas à quelle race j'appartenais exactement. Mais ça ne me dérangeait pas.

La femme me regardait. Son visage était beaucoup plus sérieux qu'à l'habitude. Elle semblait vouloir me dire quelque chose, mais j'étais incapable de l'entendre. Je vis alors mon fils caché dans ses jupes. Je me levai lentement, afin d'aller le prendre dans mes bras, mais à chaque fois que je posais mes mains sur lui, il disparaissait. Ce manège se répétait, et se répétait, jusqu'à ce que j'ouvre les yeux brusquement. Je pris une grande inspiration, surprise de me trouver devant un jeune homme blond.

« N'ayez pas peur, me dit-il dans la même langue qu'Alix. Je suis le Prince Zach de Zénor, vous flottiez dans l'eau, nous allons vous ramener sur Enkidiev. D'où venez-vous? »

Je me redressai lentement sur mes coudes. Dans l'eau? Lentement, mes souvenirs me revenaient. Alix ! Où était mon fils? Je me levai d'un bond, malgré les blessures dans mon dos qui avaient été infligées par Joélie. Mon enfant ne semblait nulle part sur ce bateau. Je me rendis donc à la rambarde, balayant l'eau de mon regard. Il n'était nulle part.

« Mon fils ! lançais-je, terrifiée. Où est mon fils? »

J'entendis le cri strident d'un dragon. En fait, pour quelqu'un qui ne connaissait pas ces bêtes, il ne s'agissait que d'un cri d'oiseau lointain. Mais je pouvais le voir. Ce mâle puissant au loin. Je poussai mes pouvoirs magiques à l'horizon, et je reconnus rapidement l'énergie de l'Empereur, et celle de mon petit Alix.

« NON! hurlais-je. »

Je tombai brusquement sur mes genoux, avant d'enfouir mon visage entre mes mains et d'éclater en sanglots. Je me sentis attirée contre un torse. Son énergie me rappelait quelqu'un que je connaissais... Je me laissai donc aller contre lui, jusqu'à ce que je reprenne contenance. Je n'avais pas réussi ma mission, mais j'avais au moins réussi à me rendre jusqu'à Enkidiev. Je n'avais peut-être pas mon fils avec moi, mais au moins je pourrai en informer mon âme soeur. Il m'aiderait à récupérer mon petit, j'en étais certaine. J'essuyai maladroitement mes larmes, avant de relever la tête.

« Je viens de nulle part, soufflais-je. Mais la personne que j'aime se trouve à Émeraude, dans le gros château de pierres. »

Je posai prudemment mes mains sur les tempes de celui qui s'appelait Zach, et je lui envoyai une image du château, et puis d'Alix.

Prince Héritier de Zénor Messages : 10 Date d'inscription : 14/04/2016

Dans ma tête, je ne voyais que le doux visage de ma fée. Devant moi, la femme semblait plus que hors d'elle, mais aussi incroyablement effrayée. Ses traits se rapprochaient tellement de ceux de Désirée, elle avait eu la même expression lorsque nous nous étions rencontrés. Maintenant que nos fiançailles étaient en suspend, je ne savais même plus quoi penser ou si un jour, je la reverrais.

La jeune femme finit par se redresser sur ses coudes, son regard balaya le reste du navire, puis ses yeux s'arrondirent. Malgré le fait qu'elle soit assez blessé, la belle dame se leva rapidement, avant de se lancer vers la rambarde. J'eus soudainement peur qu'elle se lance à l'eau, je la suivis, son regard était fixé sur l'océan en colère.

- Mon fils! s'exclama-t-elle. Où est mon fils?

J'allais lui expliquer, j'allais lui dire qu'avant que je ne puisse sauter à l'eau, on lui avait pris son enfant. Le cri strident d'un dragon répondit à sa question, je sentis ses pouvoirs s'élancer vers l'horizon, je fis de même. Le dragon mâle volait vers Irianeth, l'énergie vitale d'un enfant se faisait sentir entre ses pattes.

- NON, cria la belle blonde.

Je sentis toute sa souffrance dans son cri, l'enfant lui était plus précieux que sa propre vie. Et j'avais refusé de sauter pour sauver l'enfant, afin de sauver ma peau, le dragon fonçait vers eux, avant que je ne puisse sauter. J'étais un couard. La femme, qui m'était encore inconnue, se laissa tomber à genoux, son visage caché entre ses mains. Ses sanglots amers me brisèrent le coeur, je m'approchai doucement d'elle, avant de l'attirer contre moi. Je berçai la mère au coeur brisé, jusqu'à ce qu'elle se calme. Lentement, la belle essuya ses larmes, avant de lever les yeux vers moi.

- Je viens de nulle part, murmura-t-elle. Mais la personne que j'aime se trouve à Émeraude, dans le gros château de pierres.

Ses mains se posèrent en douceur sur mes tempes et ma vision se brouilla, l'espace d'une seconde, ensuite; je vis le château d'Émeraude, la maison de Mylena. Le visage d'un des Chevaliers d'Émeraude prit la place du château, il était un ami de mon frère aîné. Puis l'air salin revint caresser mon visage. Je le baissai vers la dame dans mes bras. Je la remis sur pieds, avant de l'entraîner vers la cabine.

Je l'assis sur mon lit, avant de m'agenouiller devant elle. Je poussai un soupir, avant d'illuminer ma paume, Aden m'avait montré à guérir, je n'étais pas aussi puissant que lui. J'allais tenter quelque chose, je passai ma main contre ses blessures, je pus en refermer certaines et dans un dernier effort, je lui lançai une vague d'appaisement.

- Je ne savais pas que le Chevalier Alix partageait sa vie avec une magnifique femme telle que vous, dis-je d'un ton doux. Quel est votre nom?

Je tenais sa petite main dans la mienne, tout d'elle me rappelait Dési, je baissai les yeux, pris ma tristesse. Ma fiancée me manquait, mais j'étais banni du château, la faute à mon frère d'avoir tenté de tuer la Reine d'Émeraude. Ou plutôt la faute à Mylena d'avoir voulu tuer la femme de mon frère. Malgré cela, je me relevai, avant de me diriger vers les portes de la cabine. Je les ouvris à la volée.

- On retourne vers Zénor, nous avons une femme attendue à Émeraude à bord!

Rapidement, je sentis le navire changer de direction, je me retournai vers la belle. Je lui fis un sourire amical, avant de lui retirer la couverture humide des épaules et la remplacer avec une sèche et plus chaude.

- Nous serons sur Enkidiev dans les six prochaines heures, d'ici deux jours, vous serez à Émeraude, dis-je doucement. Navré, je ne peux pas créer de vortex.

Dompteuse de Dragon Messages : 18 Date d'inscription : 17/04/2016

Je ne m'étais jamais senti aussi désespérée. Mon enfant manquait à l'appel, et j'étais encore très loin de mon âme soeur. Mon coeur de mère souffrait, terriblement. Mon petit garçon était absolument toute ma vie. Je ne pouvais m'imaginer qu'il vieillisse loin de moi. L'Empereur n'avait pas encore réussi à l'emprisonner dans ses filets, mais je savais que c'était ce qui allait arriver sans moi pour le protéger. Avec chance, il se dresserait contre son père, lorsqu'il serait plus vieux. Mais je n'allais pas le laisser se rendre là. J'allais aller chercher l'aide de mon âme soeur et celle des Chevaliers. Après tout, Nathan m'était redevable. C'était grâce à moi si sa Chevalière était de retour au bercail. Il m'avait laissée derrière. L'Empereur disait toujours que la vermine n'avait pas de parole, qu'il ne fallait pas leur faire confiance. Je savais désormais que c'était vrai pour Nathan d'Osantalt. Je me méfierai de lui, mais je savais que je pouvais faire confiance à Alix.

Lentement, Zach m'aida à me diriger vers la cabine intérieure du bateau. Je pris place assise sur le petit lit, tandis que l'homme s'agenouillait devant moi. Je vis ses mains s'illuminer de blanc, tandis qu'il tentait de me guérir. Je sentis certaines de mes blessures se refermer, puis je sentis un puissant soulagement. Une vague d'apaisement... Mon âme soeur m'en envoyait plusieurs lorsque j'étais avec lui, et j'avais appris à faire de même avec mon fils.

« Je ne savais pas que le Chevalier Alix partageait sa vie avec une magnifique femme telle que vous, murmura Zach. Quel est votre nom? »

Entendre le nom de mon fils me donna envie d'éclater en sanglots. Cependant je n'en fis rien. Je devais garder mon courage et le contrôle de mes émotions si je voulais le retrouver. L'homme se leva brusquement, avant de donner ordre à l'équipage de se diriger vers Zénor. Zénor... C'était à cet endroit que j'avais sauvé mon âme soeur. L'homme se retourna vers moi, tentant de me réconforter avec un sourire. Bien rapidement, la couverture humide que j'avais sur les épaules fut remplacée par une bien chaude et sèche. Mais en ce moment, je ne ressentais presque plus rien.

« Nous serons sur Enkidiev dans les six prochaines heures, m'annonça-t-il. D'ici deux jours, vous serez à Émeraude. Navré, je ne peux pas créer de vortex. »

Je ne répondis rien. Nathan était capable d'en créer, et il n'était pas revenu me chercher. Je déglutis avec difficulté. Alix le savait-il ? Ou alors son chef lui avait menti? Je baissai les yeux confuse. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas vu mon âme soeur. Avait-il passé à autre chose ? Avait-il trouvé une autre femme à rendre heureuse ? M'avait-il déjà oubliée? Je me secouai la tête, afin de penser à autre chose.

« Mykaëlle, murmurais-je d'une voix rauque. Mon prénom est Mykaëlle. »

Je levai mes yeux grisâtres sur Zach, qui continuait de sourire doucement. Il avait dit six heures ? Sans doute devrais-je essayer de dormir, car aussitôt que je mettrais pied sur Enkidiev, j'allais tout faire pour arriver le plus rapidement possible auprès d'Alix et mettre un plan à exécution afin de retrouver mon fils. Comprenant mes désirs, Zach m'aida à m'étendre, et je sentis une énergie anesthésiante me parcourir. Je tombai rapidement dans un sommeil réparateur et sans rêve.

Je battis doucement des paupières. J'entendais des oiseaux, et il semblait y avoir beaucoup d'activités à l'extérieur. Je me redressai, en serrant les dents. Zach n'avait pas réussi à refermer toutes mes blessures, et je saignais encore abondamment. Cependant, elles avaient été pansées durant mon sommeil, et mes vêtements avaient été changés. Je me dirigeai vers le pont, pour arriver à hauteur avec Zach. Il semblait perplexe. En fait, tout l'équipage semblait en état de panique. Je regardai par-dessus le rebord, et je fus surprise de voir un dragon mâle mort sur la plage. Je fronçai les sourcils, pour reconnaître la monture de l'Empereur. Alix... Je courus sur la passerelle qui donnait à la plage, et je me rendis à la dépouille du dragon. Il y avait des villageois autour. Je me frayai un chemin parmi eux, et je vis un homme donner des coups de bâton au dragon. Je vis que Zach m'avait suivie.

« Comment le dragon est-il mort ? Qu'est-il arrivé ? demandais-je, essoufflée.

- Le dragon, il est atterrit ici, avec l'Empereur sur son dos. Au début, nous avons cru le pire, commença l'homme. Puis, un petit garçon est descendu. Tout le monde s'est caché, mais nous entendions des bruits. Puis, plus rien. J'ai été le premier à regarder et à m'aventurer. L'Empereur était parti, le dragon était mort et...

- Et le petit garçon? demandais-je pressement, lui coupant la parole.

- Il tenait le coeur du dragon dans ses mains, termina-t-il. »

Je baissai mon regard au sol et je vis du sang. Je commençai à bousculer tous les gens se trouvant sur mon chemin, afin de pister le coeur. Je me rendis rapidement à l'organe, qui se trouvait bel et bien dans les mains d'un petit garçon. Mon petit garçon. Mon Alix.

« Maman ? demanda-t-il, un sanglot dans la voix.

- Maman est là ! lui murmurais-je. »

Je pris le coeur de ses mains, avant de le lancer dans l'océan. Je pris mon fils dans mes bras, avant de le serrer le plus fortement que je le pouvais. Je savais très bien qu'Alix n'avait pas tué le dragon. Il s'agissait d'une ruse de l'Empereur. Je ne savais pas pourquoi, mais j'allais le trouver. De chaudes larmes coulaient le long de mes joues, alors que je serrais mon fils contre moi. Jamais je n'aurais cru que je le tiendrais à nouveau dans mes bras. J'entendais les paysans murmurer autour de moi. Je savais que malgré mon apparence bien humaine, je ne ressemblais toujours pas à eux.

« Une Sholienne, souffla l'un d'eux. »

Je fronçai les sourcils, avant de m'éloigner de la carcasse du dragon, et des paysans. Alix, lançais-je par la télépathie. Viens à Zénor, je t'en prie. Je ne savais pas s'il m'avait entendue. J'espérais seulement que l'un de ses frères d'armes utilise ses bracelets magiques pour l'emmener près de moi. Lorsque je fus loin de la foule, je pris place sur l'un des galets, asseyant mon fils contre mes genoux. Je posai un regard inquiet sur Zach, qui m'avait encore suivie.

« C'est une ruse, c'est certain, lui soufflais-je. »

Prince Héritier de Zénor Messages : 10 Date d'inscription : 14/04/2016

L'envie de sortir sur le pont et me lancer dans l'eau était haute pour moi, voir comment l'Ordre d'Émeraude pouvait jeter aussi facilement les partenaires de leur membres était horrifiant. La Reine d'Émeraude avait facilement brisé mes fiançailles avec Dési, Nathan avait probablement abandonné la pauvre femme devant moi sur Irianeth.

Devant moi, l'étrangère baissa les yeux, mon coeur se serra pour elle. Si l'homme qu'elle aimait n'avait plus le droit de la voir, comme la femme que j'aimais, je lui offrirais refuge à Zénor. Elle secouait la tête, perdue dans ses pensées. Je me retins d'aller y jeter un coup d'oeil par politesse, mais aussi par compassion.

- Mykaëlle, dit-elle en un murmure. Mon prénom est Mykaëlle.

Son regard gris pâle se leva sur moi, alors que je maintenais un sourire doux. Je sentis sa fatigue, mais aussi la hâte de retrouver son fils. J'aidai donc Mykaëlle à se recoucher, avant de lui lancer une vague d’apaisement, chose que m'avait montré Aden. Ses paupières se fermèrent et la belle dame sombra dans un profond sommeil. Je sortis de la cabine sur la pointe des pieds, avant de monter sur le pont. Le vent marin me frappait le visage, alors que je tentais de calmer ma colère. Aden, dis-je dans mon esprit. Parle-moi de la femme que Nathan a abandonné et que j'ai repêché au beau milieu de l'océan. Tout de suite, mon frère me raconta que Nathan avait recruté la femme qui venait d'Irianeth pour aller sauver leur soeur d'armes Annabelle. Tous étaient revenus, sauf cette dernière, personne ne s'était posé de question. Je fermai mon esprit, avant de serrer les poings contre la rambarde.

Les plages de Zénor finirent par se montrer le bout du nez, je descendis dans la cabine, afin de changer les vêtements de mon invitée et panser les plaies que je n'avais pas réussis à guérir. Je remontai sur le pont en entendant les cris de mes hommes. Ce que je vis me glaça le sang. Un dragon de l'empereur, mort sur ma plage. Un petit groupe de paysans s'était formé autour de la dépouille, alors que je regardais le tout, confus. Encore une fois, l'Ordre n'était pas intervenu, Aden m'aurait parlé d'un dragon sur nos terres natales. Je ne remarquai pas Mykaëlle à ma hauteur, mais me rendis compte de sa présence lorsqu'elle s'élança sur la passerelle vers le dragon mort. Je suivis mon invitée, alors que la foule se dispersait sur mon passage.

- Comment le dragon est-il mort? demanda Mykaëlle.

Sa voix semblait lointaine, alors que je me perdais dans mes propres pensées. Étions-nous réellement protégé par l'Ordre? Où cette satanée Mylena ne l'utilisait comme bon lui semblait? Ou Nathan faisait-il semblant de s'en faire pour Enkidiev? Je n'entendais pas la conversation devant moi, je cherchais des réponses à mes questions silencieuses. J'étais sur le point de monter sur le trône et je ne voyais pas comment je pourrais protéger Zénor tout seul.

- Il tenait le coeur du dragon dans ses mains, fit l'homme devant nous, en me tirant de mes pensées.

Beurk. Qui tenait le coeur? Mykaëlle traversa la foule en bousculant les gens, je la suivis en m'excusant pour elle, avant de m'arrêter à ses côtés devant un bambin qui tenait l'organe dans ses mains. Le spectacle en était dégoûtant, l'enfant tout propre sans aucune blessure qui tenait le coeur de ce monstre dans ses mains. Il ne le lâcha pas en reconnaissant ma nouvelle amie.

- Maman? pleura-t-il.

Je n'entendis pas la réponse de sa mère, mais Myka se lança vers son fils, avant de lui arracher le coeur des mains et le lancer dans la mer. Elle prit son fils dans ses bras, le serrant contre elle, alors que des larmes coulaient le long de ses joues. J'étais heureux pour elle, mais mes questions silencieuses me hantaient. Autour de nous, les paysans murmuraient entre eux.

- Une sholienne, souffla l'un d'eux.

Voila! Mykaëlle était l'une des sujettes du pays glacé. Le savait-elle au moins? Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à la princesse Noémia. À côté de moi, Myka fronça les sourcils, elle fixait la dépouille. Se posait-elle les mêmes questions que moi? Puis, elle entraîna son fils avec elle, loin de la foule, avant de s'asseoir sur un gros galet et poser son enfant sur ses genoux. Je la suivis lentement et croisai son regard inquiet.

- C'est une ruse, c'est certain, murmura-t-elle.

Je hochai la tête, avant de m'accroupir devant elle et le petit garçon. Je me rendis compte qu'il était un portrait craché d'Alix. Je lui souris. Afin de ne pas l'effrayer, je défis ma ceinture d'armes et la posai au sol.

- Bonjour toi, dis-je, amicalement. Je m'appelle Zach, je suis un ami de ta maman. Est-ce que tu me permets de passer ma lumière sur toi, c'est pour voir si tu n'as pas de bobo.

Doucement, j'illuminai ma paume d'une lumière blanche, je la passai sur mon bras pour prouver à l'enfant que ça ne faisait pas mal. Le petit finit par hocher la tête, je passai ma lumière sur son corps en entier, il ne souffrait d'aucune blessure interne. Je levai un regard sur la mère. Sa plaie sur ses côtes gauche saignait encore. Je fronçai les soucils.

- Votre plaie saigne encore, c'est au-de-là de mes capacités, dis-je doucement. Comme les gens de mon peuple disent, vous êtes une sholienne, votre Royaume n'est pas loin du mien et ils sont de grands guérisseurs. De plus, il y a un Chevalier en poste là-bas, il peut aller chercher votre amant.

Permettre à la jeune femme de trouver sa place ici était ma priorité, ensuite la réunir avec l'homme de sa vie. Mais mon peuple, même si il était ouvert d'esprit, avait un peu peur des gens de Shola. Ces derniers avaient beau être pacifiques, ils ne se mêlaient que très rarement au reste d'Enkidiev. Cette aura de mystère faisait peur à certains.

- Le chemin vers Shola n'est qu'une demi-journée, nous pouvons partir dès demain matin, dis-je. Je vous y accompagnerai et attendrai Alix avec vous. Entre-temps, ajoutai-je en me retournant vers le gamin. Que dirais-tu si je te montrais une montagne de jouets?

Le petit hocha doucement la tête. Mais sa mère le tenait encore contre elle. Clairement, il n'irait nulle part sans elle, je levais un regard rassurant vers Mykaëlle.

- On doit changer vos pansements, avant que l'infection ne s’installe, Mykaëlle, venez avec moi au château.

Je me levai en lui tendant une main amie.

Chevalier d'Émeraude Messages : 13 Date d'inscription : 21/06/2016

Cinq ans avaient passé depuis le retour de la mission pour sauver ma soeur d'armes Annabelle, Nathan avait laissé la femme que j'aimais sur le continent de l'Empereur. Je me rappelle seulement avoir poussé un cri de désespoir en m'apercevant de son absence. Lorsque mon Chef s'était remis sur pied, je m'étais pointé dans ses appartements pour lui dire ses quatre vérités, avant de simplement partir, sans me retourner. Sans Mykaëlle, je ne voyais pas la raison de vivre, je voulais simplement ne plus être à Émeraude. J'avais agrippé mon écuyer, le jeune Santo, fils d'Adalyne, ma monture et nous étions partis.

Si l'Ordre avait ressenti ma colère et ma peine, personne n'avait tenté de me retenir. Mon écuyer avait communiqué par la pensée à sa mère pour la rassurer et m'avait suivi. Nous passions de village en village, afin de guérir les malades et aider les paysans avec des travaux manuels. Je n'avais pas déserté par simple responsabilité envers Santo, que je voyais presque comme un petit frère. Ce dernier tenait beaucoup de ses parents, qui étaient de bons amis. Parfois, nous passions par leur ferme pour les visiter. Je discutais avec Kaleb, alors que mon écuyer et sa mère s'entraînait ensemble. Mais à chaque fois que nous quittions, mon coeur se brisait encore plus en pensant à Mykaëlle.

Nous dormions dans une petite clairière, lorsque j'entendis la voix douce de la femme que j'avais tant aimé dans mon esprit. Alix, disait Myka. Viens à Zénor, je t'en prie. Je réveillai Santo.

- On part pour Zénor, prépare les chevaux, chuchotai-je à mon écuyer.

Ali, dis-je dans mon esprit. J'attendis la réponse de ma soeur d'armes, qui ne répondit pas, mais apparut en sortant d'un tourbillon de lumière. D'un seul regard, elle comprit.

- Où ? demanda-t-elle.

- Zénor, dis-je, complétement détruit.

Le tourbillon apparut, je pris les rennes de Boréal et fis signe à Santo de me suivre. J'apprus sur la plage du Royaume côtier, le coeur serré, je vis au loin une énorme carcasse. Je laissai ma monture, avant de me mettre à courir vers le dragon mort. J'étendis mes sens magiques et je trouvai la femme que j'aimais. Je contournai la bête, en voyant ma belle assise sur une roche avec un petit garçon, qui était mon portrait tout craché et le Prince Zach. Je ralentis, le souffle court.

- Mykaëlle, lâchai-je, en un souffle.

Elle leva la tête, alors que mon coeur ratait un battement. Myka posa son petit au sol, avant de me sauter dans les bras. Je levai son visage vers le mien, avant de poser mes lèvres contre les siennes avec amour. Des larmes de joie coulaient sur mon visage.

- Comment? demandai-je, en un murmure.

Dompteuse de Dragon Messages : 18 Date d'inscription : 17/04/2016

J'étais perdue. Complètement perdue. Je tentais de comprendre en fait ce qui se tramait. L'Empereur ne m'aurait jamais redonné mon fils, tout simplement. J'avais tellement peur qu'il ne me le prenne, que je ne le perde définitivement. Alix était absolument toute ma vie. J'allais faire tout en mon pouvoir pour ne pas que son père mette la patte sur lui. Même si Nathan d'Osantalt m'avait abandonnée sur l'île, je savais pertinemment qu'il ne laisserait personne faire de mal à un enfant. Surtout un enfant aussi spécial qu'Alix. Non seulement il était magique, mais il avait des capacités que personne sur Enkidiev ne possédait. Probablement parce que ses deux parents n'étaient pas de ce continent. Malgré tout, il avait une apparence entièrement humaine. Plus le temps passait, et plus je me sentais faiblir. Je sentais que mon petit était toujours sur mes genoux, mais ma vision se brouillait, et je n'entendais plus ce qui se passait autour de moi.

« Mykaëlle, laissa subitement tomber une voix que je ne connaissais que trop bien. »

Je levai brusquement la tête, pour voir mon beau Chevalier, celui que j'avais sauvé d'un mort certaine il y avait de cela plusieurs années. Je posai mon petit Alix au sol, avant de prendre les forces qui me restait pour me lever et sauter dans les bras de mon amour. Il m'embrassa aussitôt, tandis que des larmes coulaient le long de ses joues. Je fronçai doucement les sourcils, tandis que l'énergie de mon amant me pénétrait. Elle ressemblait étrangement à celle de mon fils...

« Comment ? murmura-t-il alors. »

Comment ? Comment avais-je fait pour me rendre jusqu'ici ? Il me ferait un plaisir de lui raconter, lorsque je serais plus en forme. Pour l'instant, j'allais m'en tenir à l'essentiel. Mais je ne pouvais pas croire que j'étais enfin dans les bras de mon âme soeur. J'en avais rêvé toutes les nuits alors que j'étais sur Irianeth. Et lorsque l'Empereur me violait, je fermais les yeux et je repensais à la douceur de mon Chevalier. C'était ce qui avait fait en sorte que je n'avais pas perdu la tête. Sinon, je me serais probablement enlevé la vie.

« Alix... soufflais-je difficilement. Il faut protéger mon enfant... L'Empereur le veut. Il... »

Je n'eus pas le temps d'en dire plus que ce fut le noir.

Je battis doucement des paupières, surprise de me retrouver dans un lit moelleux. Lentement, je vis des murs de pierre ainsi qu'un plafond se dessiner. Je me redressai d'un trait, cherchant mon enfant, mais il n'était visible nulle part. C'est alors que je reconnus la chambre de mon âme soeur au château d'Émeraude. Je posai ma main contre mon flanc gauche, surprise d'y trouver des pansements. Les Chevaliers n'étaient pas capable de me guérir ? Pas même Adalyne? Je me levai, avant de trouver une pile de vêtements sur la chaise. Un petit parchemin roulé se trouvait sur le dessus de la pile. J'enfilai rapidement la tunique d'un vert émeraude ainsi que les petits chaussons. J'ouvris alors le parchemin, y découvrant l'écriture d'Alix. Je fronçai les sourcils, tentant de lire ce qui y était écrit, mais les leçons de mon amant étaient trop loin dans ma tête. Je serrai donc le petit papier dans ma main, tentant plutôt de chercher l'énergie des deux Alix. La trace était faible pour moi, mais je pris la direction du hall des Chevaliers. Le Prince Zach était là, avec le Chevalier Aden, si ma mémoire était bonne. Puis, près de l'âtre, Alix amusait mon fils. Je marchai à leur rencontre, et mon enfant courut aussitôt pour se jeter dans mes bras. J'étouffai une plainte sourde, alors que son petit bras serrait ma taille. Je me défis gentiment de son étreinte, avant de le prendre dans mes bras et me relever. Mon doux Chevalier était déjà à mes côtés.

« J'imagine qu'il s'est déjà présenté, mais voici mon fils, Alix, dis-je doucement à mon amant. Mon coeur, voici le Chevalier Alix. »

Un doux sourire éclaira son visage, alors qu'il se rappelait les histoires du Chevalier Alix que je lui racontais avant qu'il ne s'endorme. Je plongeai alors un regard triste dans celui de mon âme soeur. Il avait probablement deviné qu'il s'agissait du fils de l'Empereur.

HJ / Nous sommes rendus à Émeraude !