Fais-moi oublier... | PV Elros

Chevalier d'Émeraude Messages : 83 Date d'inscription : 17/04/2016

La dernière fois que j'avais éprouvé de haine à l'égard de quelqu'un, c'était lors de mon retour de la Forêt Interdite, et c'était envers Nathan. Ça n'avait pas changé. La première fois, par contre, j'étais sous une emprise maléfique. Là, c'était de mon plein gré. Malgré tout, je n'avais pas la même vision du Chef des Chevaliers d'Émeraude que mes frères et soeurs d'armes. Je savais que la Reine avait comme mission de mettre fin aux jours de mon frère. En fait, elle l'avait tellement rempli de haine, qu'elle avait réussi à le faire changer. Nathan avait toujours été un pacifique, un négociateur, un héros... Maintenant, il était à l'inverse de tout cela. La violence ne le dérangeait plus. Lors des combats amicaux, il ne se gênait pas pour blesser volontairement un autre Chevalier. Et puis, il y avait eu toutes sortes d'incidents. Avant la bataille de Cristal, ça avait déjà commencé à murmurer; l'Ordre avait besoin d'un nouveau Chef. Je ne voulais pas faire de mal à mon frère, mais je n'avais pas le choix. J'étais le signal. J'étais celui qui déciderait du moment que Nathan serait mis à nu. Et tandis qu'Aëlys me présentait sa nouvelle amie, Yselda, et que j'avais vu mon frère marcher vers les portes comme si rien n'était arrivé, je lui avais tiré une flèche. Rapidement, les autres soldats m'avaient appuyé. Je voulais utiliser la manière douce, mais il m'avait, encore une fois, poussé à bout.

J'avais suivi docilement mes frères et soeurs d'armes dans le hall, mais j'étais resté à l'entrée, les bras croisés contre ma poitrine. Elros était près de Ralph, mon écuyer. J'écoutai distraitement Ali, puis Alix. Mon futur époux semblait tellement mal à l'aise, ça me faisait sourire, je devais l'avouer. Lui qui détestais les conflits... Mais je savais pertinemment qu'après ce qui s'était passé à Cristal, il n'allait pas me lâcher d'une semelle pendant plusieurs semaines. Ça ne me dérangeait pas. Je savais que ça pouvait déranger mon écuyer, mais comme il avait enfin commencé à socialiser avec d'autres, j'avais plus de temps libre, et lui aussi. Je savais qu'il ne m'appréciait pas particulièrement de toute façon, alors j'avais appris à le laisser seul.

Je sursautai vivement, tandis qu'Alix abattait son poing contre la table, me sortant de mes pensées. Cette fois, ce fut à Elros de sourire afin de se moquer de moi.

« VRAIMENT? hurla Alix, visiblement hors de lui. Dois-je vraiment énumérer tout ce qu'il a fait ou vous allez vous trouver une forme de courage pour le faire ? »

Un silence de mort régnait dans la salle. Certains regards convergèrent alors vers moi. Il fallait dire que j'étais le dernier « événement ». Je poussai alors un bruyant soupir. Je ne voulais pas vraiment participer à cela, mais j'étais tellement en colère contre l'attitude de Nathan sur le champ de bataille, et même dans la clairière lorsqu'il était venu me chercher, que j'avais simplement envie de lui cracher ses quatre vérités au visage. Je levai alors la main, indiquant que je voulais parler. J'entrai alors dans la pièce, me postant près de Nathan. Je laissai quand même la distance de deux lames d'épée entre nous, au cas...

« Tu le sais peut-être pas, commençais-je d'un ton doux. Mais il fût un temps où je disais que tu étais l'homme de ma vie. L'homme que j'ai devant moi, ce n'est pas celui qui m'a recueilli à Béryl afin de m'apprendre à canaliser mon énergie et mes pouvoirs. Je sais que tu m'as fait beaucoup de faveurs lorsque j'étais un écuyer, mais tu m'as également fait beaucoup de promesses. Que t'as pas su tenir. »

Jamais je n'aurais cru que ce hall serait un jour aussi silencieux. En fait, je me sentais intimidé de devoir raconter mon histoire devant tous ces gens. Même si j'étais tout de même apprécié dans l'Ordre, je ne parlais jamais devant tous ainsi. Je n'étais pas né pour être à la tête d'une armée, ça c'était certain. Ça ne me dérangeait pas de suivre, bien au contraire. Mais je ne voulais pas suivre quelqu'un qui avait perdu tout son honneur. Et c'était le cas avec mon demi-frère.

« Tu avais dit que tu ne scellerais jamais ma magie, continuais-je. Pourtant, tu l'as fait. À cause de toi, Mylena m'a... »

Mon regard parcourut rapidement la pièce. Personne n'était au courant de cela, en fait. Il y avait Elros, bien évidemment, et Aliénor. D'ailleurs, cette dernière avait baissé la tête, visiblement mal à l'aise.

« À cause de tes différents avec la Reine, je me suis fait ensorceler, violer et on a tenté de me tuer, laissais-je tomber. Et à la bataille tu... »

Je déglutis avec difficulté, tandis que je sentais des larmes piquer mes yeux. Je sentais le regard désolé de Tristan sur ma personne. Mais il n'était pas responsable des agissements de sa mère.

« Je peux pas faire ça, murmurais-je. »

Je tournai les talons pour quitter la pièce, mais Elros s'était déjà élancé à ma poursuite, me retenant doucement par le poignet pour me retourner face à lui et me serrer dans ses bras.

« On m'a enlevé, torturé, et on m'a littéralement enlevé la vie, parce que je suis ton frère, continuais-je. Ça, je peux vivre avec ça. »

Je m'étais défait de l'étreinte de mon fiancé, tandis que je sentais la colère monter en flèche en moi. J'avais depuis longtemps fait la paix avec mon passé. Mais pas avec ça.

« MAIS TU M'AS LAISSÉ CREVER COMME SI JE VALAIS RIEN ! hurlais-je alors. JE SUIS TON FRÈRE, LE MÊME SANG COULE DANS NOS VEINES, ET TU AS LAISSÉ CETTE SORCIÈRE M'ASSASSINER, SANS MÊME LEVER LE PETIT DOIGT !

- Calme-toi... me souffla Elros, de manière à ce que moi seul entende.

- À cause de ça, continuais-je en baissant un peu le ton, mais avec la même haine. Je n'ai plus aucun pouvoir magique. Plus aucun flux. Ma rune a disparu. Tu m'avais promis que je garderais toujours ma magie, et plus d'une fois, t'as failli à la tâche. T'es qu'un lâche Nathan. Un menteur. Une fraude. J'envie tous les autres Chevaliers autour de cette table. Ils sont tous tes frères, mais c'est symbolique. Ils peuvent décider de te balayer de leur vie. Moi, t'es mon frère de sang, et j'aimerais vraiment que ce ne soit pas le cas. »

Aucune réaction. Il ne me regardait même pas, en fait.

« T'as fini? demanda-t-il platement. »

J'écarquillai le regard, tandis que je sentais que mes jambes devenaient molles. C'était comme s'il était dénué de toutes émotions. Je jetai un regard désespéré à Aëlys, et je pouvais voir les larmes couler le long de ses joues. Il y avait des parties de mon histoire qu'elle ne connaissait pas, car je ne voulais pas en parler. Je pouvais voir à son regard qu'elle se sentait mal, mais elle n'aurait jamais pu empêcher tout ça.

« Je vote pour Aliénor, dis-je faiblement. »

Un dernier regard à Markus, Toma et Aëlys, avant de quitter le hall à la course. Je savais qu'Elros me suivrait. Il le faisait toujours. Je me rendis rapidement aux écuries, avant de trouver la stalle de Thym, mon cheval. Je sautai habilement par-dessus la porte, avant de me laisser glisser contre cette dernière, mes larmes obstruant ma vue. Je remarquai rapidement deux pieds nus de chaque côté de mon visage, et je me relevai aussitôt, avant de me retourner pour me blottir contre le torse de mon amoureux, qui était assis sur le dessus de la porte.

Messages : 42 Date d'inscription : 09/07/2018

J'avais gardé le silence quand Nathan m'avait insulté devant le reste de l'armée, j'avais aussi gardé le silence lorsque Aliénor avait explosé dans la cour. J'avais suivis, toujours muet, mon amour dans le Hall, j'avais aussi gardé le silence lorsque l'un d'eux vidait son sac sur Nathan. Même si l'hybride avait été incroyablement irrespectueux avec moi, je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal pour lui, perdre la confiance et le respect de sa famille pouvait être extrêmement dur pour quelqu'un.

Je sursautai lorsque le premier chevalier, qui avait critiqué leur Chef, cogna sur la table. Les humain pouvaient avoir des comportements tellement barbares, chose que je ne comprenais pas encore. Le silence dans la salle était lourd, mais ce qui pesa le plus fut la foule de regards convergeant vers Kesley et moi. Mon fiancé avait été la dernière «bêtise» de Nathan d'Osantalt. Lorsqu'il l'avait laissé mourir, Nathan avait littéralement tout perdu. Kes se dirigea vers son frère, avant de s'arrêter tout près de ce dernier. Je restai en retrait. J'entendis ce qu'il lui dit, je pouvais sentir sa douleur.

- Tu avais dit que tu ne scellerais jamais ma magie, dit Kes. Pourtant, tu l'as fait. À cause de toi Mylena a....

Il s'interrompit, ses souvenirs lui faisaient trop mal. Je croisai le regard d'Aliénor, qui baissa la tête. Personne ne devait être au courant de ce qui était arrivé à mon amoureux. Ce n'était pas non plus quelque chose de plaisant à discuter. Lorsque j'entendis Kes murmurer qu'il ne pouvait pas continuer, je levai les yeux, mon amant courrait vers la sortie. Je bondis vers lui, avant de l'arrêter doucement et le prendre dans mes bras. Je le serrais contre moi, alors que mon fiancé énumérait tout ce qui lui était arrivé depuis le début, simplement parce que le Chef des Chevaliers était son frère, il était une proie facile. Je sentais sa colère monter en lui, ça n'allait pas être joli.

- MAIS TU M'AS LAISSÉ CREVÉ COMME SI JE VALAIS RIEN, hurla Kesley. JE SUIS TON FRÈRE, LE MÊME SANG COULE DANS NOS VEINES, ET TU AS LAISSÉ CETTE SORCIÈRE M'ASSASSINER, SANS MÊME LEVER LE PETIT DOIGT !

- Calme-toi, murmurai-je.

Son ton baissa, mais il n'arrêta pas pour autant. Il continua de blâmer son frère, il avait raison de le faire. Ce dernier ne le regardait même pas, son visage n'affichant aucune expression.

- T'as fini, demanda Nathan, d'un ton mort.

Kesley en fut blessé, je le sentis dans son être et contre moi. Ses jambes étaient molles, je le sentais triste et je sentis la même tristesse provenant de sa meilleure amie. Je me contentais de serrer mon amant dans mes bras. Je ne pouvais pas lui enlever ce mal, Nathan était sa seule famille. Mais Kes finit par se dégager.

- Je vote pour Aliénor, dit-il avant de se sauver.

Je poussai un soupir, avant de le regarder disparaître, me retourner vers Nathan et lui lancer un regard sérieux. Il aurait pu être ton seul allié, Nathan d'Osantalt, dis-je dans sa tête. Tu n'es pas un mauvais frère ou un mauvais chef, tu es un homme beaucoup trop humain, tu as perdu qui tu es. Sur ces mots, je m'élançai à la poursuite de mon fiancé. Je finis par le retrouver dans les écuries. Je m'y rendis silencieusement, avant de grimper sur la porte de la stalle de Thym. Cela attira son attention, alors qu'il se relevait et se blottissait contre moi. Je le serrai doucement contre mon torse, avant de poser un petit baiser sur le dessus de sa tête. Je finis par me laisser glisser à terre, avant de lever le visage de mon amant vers le mien. Je plongeai mon regard vert tendre dans ses yeux de la couleur d'un océan. Malgré sa peine, une petite flamme sauvage continuait d'y briller.

- Je sais que ce qu'il a fait est inexcusable, murmurai-je. Mais il reste ta famille, même si tu ne le pense pas. Un jour, il va avoir besoin de toi, la meilleure façon de le changer c'est d'être là pour lui.

Je savais qu'il ne voulait pas entendre cela. Je caressai doucement sa joue, il devait penser à plus que Nathan, Ellana et Alys étaient aussi sa famille. La petite et sa mère étaient deux êtres absolument doux et adorables, elles ne méritaient pas l'absence de de Kes. Je posai mon front contre le sien, avant de l'embrasser doucement.

- Je t'aime, je veux que tu le sache, plus que tout,dis-je. Et je veux que l'on commence à bâtir une famille et une vie au plus vite. Je ne veux plus attendre.

Ma main se noua avec la sienne, alors que j'embrassais fiévreusement l'homme de ma vie. Il pouvait compter sur moi et sur mon amour. Jusqu'à mon dernier souffle. Je posai ma main sur la porte, avant d'entraîner doucement mon amant hors de la stalle. Je le plaquai doucement contre le mur, en continuant mes baisers et les faisant descendre dans son cou.

- Je t'aime, répétai-je tout bas.

Chevalier d'Émeraude Messages : 83 Date d'inscription : 17/04/2016

J'avais mal. Mal de ce que Nathan m'avait dit ou fait, mal de son absence, mal de mes souvenirs et mal de ne plus posséder de pouvoirs magiques. Blotti dans les bras d'Elros, je pouvais ressentir son corps, sa peau, mais je ne sentais plus son essence. Ça ne faisait que quelques jours et déjà, ça me manquait. Sentir son énergie, même lorsqu'il était loin de moi. Ressentir ses émotions, son amour, sa voix dans ma tête. Tout cela était terminé à cause de Nathan. Les lèvres de mon fiancé contre ma tête me rassurèrent un brin, mais même Elros ne réussirait jamais à guérir la blessure de la perte de mes pouvoirs. Il se laissa glisser contre la porte, puis il releva mon visage vers le sien. L'espace d'un instant je me noyai dans son regard de feuilles. Je l'aimais tellement...

« Je sais que ce qu'il a fait est inexcusable, me dit doucement mon amant. Mais il reste ta famille, même si tu ne le penses pas. Un jour, il va avoir besoin de toi, la meilleure façon de le changer c'est d'être là pour lui. »

J'en avais honnêtement rien à foutre. Mais Elros était comme ça. Il y avait quelques jours à peine, il était prêt à enfoncer une flèche dans le coeur de mon frère et là, il le défendait, me demandant même de m'allier à lui. Je restai silencieux, profitant de sa caresse contre ma joue. Habituellement, je me serais nourri de son énergie, mais je ne pouvais plus faire cela désormais. Son front se posa alors doucement contre le mien, tandis qu'il venait cueillir un baiser amoureux contre mes lèvres. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine.

« Je t'aime, je veux que tu le saches, plus que tout, ajouta-t-il de sa douce voix. Et je veux que l'on commence à bâtir une famille et une vie au plus vite. Je ne veux plus attendre. »

Il avait eu peur... Et moi aussi. C'était ce que je voulais aussi, surprenamment. Sa main se glissa dans la mienne, et je le suivis hors de la stalle lorsqu'il m'y entraîna. Mon dos percuta doucement le mur, tandis qu'Elros s'emparait de mes lèvres fiévreusement. Je frissonnai, tandis que ses baisers descendaient contre la peau chaude de mon cou. Les yeux mi-clos, je me laissai complètement aller dans son étreinte. Il savait comment me rassurer. Il l'avait toujours su.

« Je t'aime, dit-il à nouveau. »

Je me sentis sourire stupidement à ses paroles, tandis que mes doigts se glissaient sous son menton afin de relever son visage vers le mien. Je me noyai quelques secondes dans son regard, avant de m'emparer langoureusement de ses lèvres. Je voulais qu'il me fasse l'amour, là, maintenant. Je connaissais mon amoureux, et je savais pertinemment qu'une écurie ne lui conviendrait pas. Habituellement, je l'aurais emmené dans la forêt grâce à mes passages, mais ce n'était plus possible désormais. Sentant probablement la tristesse m'envahir de nouveau, mon copain resserra son emprise sur mon corps, et je sentis l'air ambiant changer. Je restai accroché contre mon elfe, et lorsque j'ouvris les yeux, nous étions dans une belle clairière. Si je me fiais à la végétation, la rivière Mardall devait passer non loin d'ici. Je volai un dernier baiser à mon copain, avant de m'éclipser dans la forêt. Je commençai alors à ramasser des pierres, et à les apporter dans la clairière. Je souris moqueusement lorsque je vis le regard interrogateur d'Elros.

« Tu veux bâtir une vie au plus vite, non? me moquais-je doucement. Je commence à construire notre maison. »

Son air ébahi me fit éclater de rire. Je me collai de nouveau contre lui, plongeant mon regard turquoise dans la sien.

« Tu pourrais apporter des pierres magiquement dans la clairière, et moi je pourrais les placer, proposais-je alors. Ensuite, tu me diras si tu es d'accord avec l'emplacement des pièces. »

Je lui volai un bref baiser, avant de commencer à placer les pierres que j'avais apportées. Voyant qu'Elros ne bougeait pas, je retirai ma tunique.

« Pour chaque pierre que tu apportes, j'enlève un vêtement, le narguais-je. Donc... Fais le calcul. »

Je lui fis un petit clin d'oeil, alors qu'il s'enfonçait dans la forêt. Rapidement, des pierres arrivèrent jusqu'à moi, tandis que je les plaçait au fur et à mesure qu'elles arrivaient. Je savais qu'Elros ne voulait pas vivre entre quatre murs de pierres, mais les fondations de la maison seraient beaucoup plus solides ainsi. Le reste, j'allais le faire en bois. C'était moins résistant, mais Elros se sentirait chez lui au moins.

Lorsque mon amant revint, j'étais en train de placer les dernières pierres. J'avais fait une grande pièce principale, puis trois chambres. Je ne savais pas Elros souhaitait avoir combien d'enfants exactement. Il en voulait au moins un, ça c'était certain. Sentant sa présence dans mon dos, je me collai contre lui.

« Tu en penses quoi? minaudais-je. On pourrait faire l'amour dans notre future maison, qu'est-ce que tu en penses ? »

HJ/ On est dans la forêt !

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