Être une bonne épouse chez les Elfes voulait dire se plier aux décisions de son mari. Chez les Fées, c'était vivre de bonheur et d'eau fraîche, littéralement. Et chez les hommes, c'était un mélange des deux, mais la femme avait son mot à dire. Et cela, était quelque chose que j'aimais bien. Être un hybride fée et elfe, signifiait être un mélange imparfait de deux races complétement à l'opposée l'une de l'autre.
Nathan hocha doucement la tête, avant de me prendre dans ses bras. Tout mon être se détendit d'un seul coup, car rien ne pouvait m'atteindre ici. Ses lèvres se posèrent sur le dessus de mon crâne, alors que je le sentais un peu distrait. Je sentis sa nervosité par rapport à Aliss, selon nos calculs, je devais accoucher ce mois-ci. Mais je n'avais aucune contraction...
- Ellana, murmura mon amour. On doit quitter Émeraude. Tous les trois.
Quoi? Avant que je ne puisse dire un seul mot, mon mari croisa ses bracelets magiques et nous fûmes transporté au pied de la Montagne de Cristal. Une fois de plus, Nathan me serra contre lui, puis soudainement mes pieds quittèrent le sol. Mon mari nous avait fait voler jusqu'à la falaise de la Montagne. Toujours aussi confuse des agissements de mon mari, je me laissai entraîner vers la caverne de Cristal.
- Tu vas retourner au château, m'ordonna Nathan. Tu vas réunir les choses qui te sont précieuses, c'est tout. Pas besoins de vêtements. Je veux que tu sois constamment sur tes gardes magiquement, comme je te l'ai montré. Tu me rejoins dans un endroit banal dans une heure, disons, l'écurie. Tu ne dois pas éveiller aucun soupçon.
Je le sentis puiser en mon énergie magique et l'entendis appeler deux de ses lieutenants. Son sentiment d,urgence commençait à me rendre nerveuse. Je levai un regard inquiet sur mon mari, avant de poser une main sur sa joue et baissai son visage vers le mien. Depuis la fameuse journée où la Reine d'Émeraude avait attenté à sa vie, mon amour était devenu extrêmement nerveux, ce qui m'effrayait un brin.
- Nathan, dis-je. Je ne retournerai pas la bas, tant que tu ne me dis pas ce qui se passe avec toi. Il n'est pas question que j'accouche loin de chez moi. Et chez moi sera toujours où tu es.
Je fermai les yeux et fis apparaître ma couronne des elfes et celle des fées. Ce n'était que les deux choses précieuses en ma possession. Derrière moi, un immense tourbillon de lumière apparut et en sortirent Aliénor et Aden. Les deux Chevaliers s'inclinèrent devant moi, avant de lever leur regard sur leur Chef. Je remarquai que les deux soldats étaient vêtus de leur habits de guerre. Je me retournai vers Nathan, les yeux ronds.
- Nathan, pressai-je, mon mari. Qu'est-ce que tu vas faire?
Je détestais la violence. Je détestais la guerre et refusais de penser au fait que ma fille naisse en pleine guerre civile. Moi qui croyait que mon mari et moi allions chercher son frère cadet, pas entrer en guerre contre la Reine la plus cruelle du continent. Je posai une main sur le torse de mon mari, lui envoyant une puissante vague d’apaisement.
- Parle-moi.