Mettre les points sur les I | Tous les chevaliers et écuyers

Lorsque j'étais allé chercher Kesley dans les forêts de Perle, ce n'était pas par envie. Il m'épuisait. Littéralement. Je l'avais toujours su, que mon côté elfique prendrait le dessus sur mon être, et que mes émotions seraient filtrées. Mais jamais je n'aurais cru que mon petit frère deviendrait un fardeau pour moi. Je n'arrivais pas à croire que je l'avais laissé se faire tuer, d'un sens. Mais d'un autre, je savais très bien ce qui s'était passé à ce moment-là. La vie de Kesley ne valait pas la mienne. Je me souvenais très bien qu'avant, je me serais jeté sans même penser aux conséquences dans la gueule du loup pour le sauver. En fait, je l'aurais fait pour tous mes frères et soeurs d'armes, sans l'once d'une hésitation. Maintenant, je ne savais même plus ce que leurs vies représentaient pour moi. Tout avait changé. Tout. Et je pouvais mettre le doigt à quel moment cela s'était produit. C'était lorsque j'étais allé chercher Annabelle. Je m'étais sacrifié pour l'un de mes hommes, j'avais pris son mal en moi pour le guérir. Mais lorsque je m'étais réveillé, c'était comme si je n'étais plus le même. Comme si on m'avait enlevé mon humanité. Je le savais très bien. Je le sentais. Même ma femme ne me faisait plus rien ressentir. Il n'y avait que la vie de ma fille qui m'importait réellement, et je savais que ce n'était pas de la bonne façon. Ça en était maladif.

Je marchais lentement vers les portes du château, Aliénor à mes côtés. C'est alors qu'une lame arrêta mon chemin, et je haussai un sourcil, avant de remonter le bras du propriétaire. Il s'agissait de Tristan, sourire malicieux aux lèvres. Il faisait souvent cela, pour se battre contre moi. Ça m'avait toujours amusé. Mais ces facéties d'humain ne m'amusaient plus désormais. Avec un air dédaigneux, je repoussai sa lame du bout de mon doigt.

« Ce n'était pas comme si tu avais des chances de me battre, sifflais-je entre mes dents. »

Je vis la surprise sur son visage, mais je m'en fichais bien. Si lui me laissa continuer mon chemin, sa femme, par contre, n'en fis rien. Arya se tenait devant moi, visiblement en colère. Un rapide examen magique de sa personne me confirma qu'elle n'avait pas aimé mon attitude envers son doux Prince. Et envers plusieurs autres chevaliers au cours des dernières années.

« Arya, j'ai pas le temps pour tes enfantillages, l'avertis-je. »

Je sentis alors la main d'Aliénor contre mon épaule, et une puissante vague d'apaisement m'envahir. Je me craquai doucement le cou, avant de poser mes yeux noisettes sur ma bouillante soldate.

« Je suis épuisé, me repris-je d'un ton beaucoup plus doux. Plus tard. »

Je la contournai, tout simplement, afin de continuer ma route jusqu'aux portes du château. Rapidement, une flèche siffla tout près de mon oreille, et je me retournai brusquement, la colère m'emplissant totalement. Ma vision d'Elfe me permit de repérer tout de suite qui avait laissé partir cette flèche: Kesley. Je le foudroyai du regard, mais il me regardait, armé d'un petit sourire provocateur. Il me faisait beaucoup plus penser au jeune écuyer de seize ans en ce moment qu'au chevalier qu'il était devenu. Je descendis rapidement le peu de marches que j'avais monté, franchissant la distance qui me séparait de mon petit frère. À ma plus grande surprise, il encocha une seconde flèche, comme pour me garder à distance. Il n'avait plus aucun pouvoir magique. Il pensait vraiment pouvoir me battre ?

« Ça suffit Kesley, lui dis-je sèchement.

- Et si on mettait ton poste de Chef aux enchères ? me nargua-t-il. Le meilleur combattant l'emporte.

- Quoi? lui répondis-je, moqueur. Tu crois que tu as la trempe d'un Chef, car tu m'as déjà battu une fois en combat singulier? Tu es né paysan, Kesley, et c'est ainsi que tu vas mourir. »

Les pensées dans sa tête commencèrent à défiler à une vitesse effarante. Mon frère n'avait jamais pu marier Emerick d'Argent en raison de son titre, et je savais que c'était un point très sensible pour lui. Je pensais qu'il allait baisser son arc, mais il n'en fit rien. Au contraire, la corde était encore plus tendue, et je savais pertinemment qu'il visait mon coeur, et il ne manquait jamais sa cible. Je vis alors dans ses pensées qu'il ne désirait même pas être Chef. Mais il ne désirait pas plus que je le sois.

« T'es ridicule, arrête ça, l'intimais-je. »

Je levai ma main pour l'obliger à baisser son arme, mais il leva rapidement son arme et fit partir sa flèche, qui entailla la peau de mon cou. Je portai ma main à ma blessure, regardant Kesley avec incompréhension. Mon regard se porta alors sur les autres soldats. Certains était prêts à dégainer leur épée, tandis que d'autres étaient en position de combat. Je poussai alors un petit soupir, avant de me tourner vers Elros.

« Sois gentil et va le calmer, lui demandais-je alors. Deux ou trois coups de bassin devraient suffire. »

Il n'en fallut pas plus pour que mon frère lâche son arc et dégaine son épée. Voilà. C'était ce que je voulais. Tant qu'il avait son arc, je ne pouvais pas le battre. Mais en combat singulier ? J'allais lui donner la raclée de sa vie, il aurait une leçon, il serait humilié. Cependant, il ne fut pas le seul à le faire. Bien des Chevaliers de sa génération le firent, les homosexuels en premier. Ils n'avaient pas aimer mon commentaire...

« Renonce toi-même à ton titre, ou on te l'enlève de force! cria une voix féminine. »

Ali? Il se passe quoi? lui demandais-je télépathiquement, à elle seule.

Chevalier d'Émeraude Messages : 18 Date d'inscription : 19/04/2016

Je marchais à côté de Nathan, en silence, je vis les regards durs de mes frères et soeurs d'armes. Je sentis une vague de haine m'envahir, ça ne parvenait pas de moi. Je fus presque prise de nausées tellement ce sentiment était lourd, Nathan marchait toujours vers le château, avant de s'arrêter devant Tristan. Mon frère d'armes tenait une épée pointée sur mon Chef. Nat repoussa la lame, sans flancher, avant de dire à Tristan qu'il ne pourrait pas le battre. Avant de continuer son chemin, Arya se plaça devant lui les sourcils froncés.

- Arya, j'ai pas le temps pour tes enfantillages, cracha mon frère d'armes.

Pour lui faire éviter de commencer une scène, je posai une main douce sur l'épaule de Nathan et lui transmis une bonne vague d'apaisement. Nat fit craquer les os de son cou, avant de regarder Arya, plus calme.

- Je suis épuisé, dit-il, plus doucement. Plus tard.

Je lançai un regard implorant à ma soeur d'armes, Nathan la contourna pour se diriger vers le château, je le suivis. J'avais pris soin de ne pas regarder ma fiancée. Le sifflement d'une flèche me fit m'arrêter dans mes pas, cette dernière passa si près de l'oreille de Nathan que j'eus peur qu'elle lui arrache. Je me retournai sur moi-même pour voir Kesley, fier de son coup. Ça allait barder. Nathan me dépassa en se dirigeant avec rage vers son frère.

- Ça suffit Kesley, ordonna-t-il.

Ce ton qui normalement inspirait le respect, fit sourire le reste de la cour. Un sourire moqueur flottait sur toutes les lèvres, même celles des Chevaliers de ma génération. Horrifiée, je ne savais pas quoi faire. Je voyais Nathan et Kesley tenter de dominer l'autre, je voyais le reste de l'armée les entourer pour soutenir Kes. Personne n'épaulait Nathan. Kesley tenait son frère en joue, lorsque ce dernier leva la main pour l'obliger à se désarmer, le jeune laissa partir sa flèche qui entailla la peau du cou de Nathan. Le reste des Chevaliers se plaçaient en position de combat, comme mon Chef posait sa main sur sa blessure.

- Sois gentil et va le calmer, nargua Nathan à Elros. Deux ou trois coups de bassin devraient suffire.

Cela suffit à enrager Kesley, qui dégaina son épée, après avoir lâché son arc. Beaucoup de jeunes Chevaliers firent de même, Nathan ne pourrait pas tous les battre à la fois. Son commentaire était horrible, mais il était leur Chef et le reste lui devait respect. Je levai les yeux, avant de voir Delnya en position d'attaque, je secouai la tête.

- Renonce toi-même à ton titre, ou on te l'enlève de force, cracha Jessamine, qui tenait son fils derrière elle.

Je descendis les marches à la course, pour arrêter tout ce bordel. Je fus arrêtée dans ma course, par une paire de bras solides, je me retournai vers la personne qui me retenait. Cléo. Je tentai de me défaire de son emprise, mais il était plus grand, plus fort et bâti que moi. Je fronçai les sourcils, alors que je levais les yeux vers Delnya, elle m'écouterait.

- Delly, la suppliai-je. Arrête, s'il-te-plaît...

- Aliénor devrait mener l'armée, dit Arya, bien fort.

Son commentaire fut appuyé de toutes parts. Nathan était un bon Chef, il avait pris de mauvaises décisions, mais il ne méritait pas ce traitement. Le Roi n'accepterait pas cela. Je me mis à me débattre dans les bras de Cléo, qui me retenait. Je tentais de lui donner des coups de pieds, mais rien à faire.

- Il a laissé mon âme soeur pour morte sur Irianeth, Ali, tu n'aurais jamais fait cela, cracha Alix.

Je secouais la tête, il n'avait pas fait exprès. Il avait pris le mal d'Alaric, il avait sauvé Annabelle. Anna qui était la seule, qui n'avait pas dégainé, mais qui le regardait avec un regard noir. Anna qui était l'autre lieutenante, qui aurait dû m'appuyer.

- Il a absorbé le mal d'Alaric, il a sauvé ta vie Anna, hurlai-je. NON, hurlai-je, lorsque je vis Cassia se glisser dans le dos de Nathan, dague sortie.

De toute mes forces, je fis chauffer mes bracelets dans mes mains de Cléo, qui me lâcha. Je fonçai sur sa femme, que je plaquai au sol, avant de me relever et armer mes paumes de chaque côtés de Nathan.

- TOUT LE MONDE DANS LE HALL, MAINTENANT, beuglai-je. NE ME FAÎTES PAS RÉPÉTER!

Lentement, les armes s'abaissèrent, alors que l'armée entra dans le Hall, sans dire un mot. Je posai une main sur l'épaule de Nathan et nouer mes doigts avec les siens. Je lui lançai une vague de courage, avant de l'entraîner vers le Hall. Tous les Chevaliers étaient assis à leurs tables, je poussais Nathan au bout de ces dernières.

- JE N'AI JAMAIS EU AUSSI HONTE DE VOTRE COMPORTEMENT, éclatai-je. CE N'EST PAS CE QUE L'ON NOUS APPRENDS ET CE QUE NOUS DEVONS APPRENDRE À NOS ÉCUYERS! Vous avez des problèmes avec le commandement, on le fait selon les règles. Chacun votre tour, vous vous entretiendrez avec moi et Nathan, nous allons vous écouter. Après nous élirons un nouveau Chef si cela doit avoir lieu.

Chevalier d'Émeraude Messages : 13 Date d'inscription : 21/06/2016

Je ne pouvais pas croire qu'il osait encore marcher la tête haute, si oui, j'avais combattu à ses côtés pendant la bataille de Cristal, Nathan n'était plus rien pour moi. Nous avions grandis ensembles, joué ensemble, combattu ensemble et en un instant, il avait pris la décision qui avait brisé notre relation. Il avait laissé Mykaëlle sur Irianeth, elle avait vécu un enfer, sans que je puisse faire quoi que ce soit pour la sauver. Par sa faute, l'Empereur d'Irianeth avait violé la femme que j'aimais à répétition avant de lui faire un enfant...

J'entraînais Santo, alors qu'il passait devant moi, la tête haute, sans même croiser un seul regard. Ali suivait, la tête basse, comme un chien de poche. Elle qui avait toutes les qualités pour être Cheffe, se voyait reléguée au rang de lieutenant. Ma soeur d'armes méritait tellement mieux, mon amante méritait mieux, Enkidiev méritait mieux. Je fis signe à mon écuyer d'attendre, en fronçant les yeux, je reçus le signal que j'attendais. Une flèche traversa la cour et alla frôler l'oreille de Nathan, cela eut pour effet d'enrager notre soit disant chef qui se retourna vers Kesley. Ce dernier tenait son arc et encocha lorsque son frère avança vers lui.

- Ça suffit Kesley, lança Nathan d'un ton sévère.

C'était un ton qui avant aujourd'hui, faisait baisser toutes les têtes. Mais personne ne le fit, au contraire, une foule de sourires moqueurs apparut sur les visages de mes frères et soeurs d'armes. J'avançai lentement vers eux, suivis de Santo, tout le monde en avait assez de Nathan. Lorsque ce dernier leva la main pour désarmer son petit frère, le jeune Chevalier laissa partir sa flèche qui érafla le cou du plus vieux. Nathan porta sa main à sa plaie, je posai ma main sur la garde de mon épée, alors que le reste des gens faisait de même.

- Sois gentil et va le calmer, dit l'hybride à l'amant de Kesley. Deux ou trois coups de bassin devraient suffire.

Elros fronça les sourcils, mais ne dit rien. Kesley lança son arc au sol, avant de sortir son épée, je fis de même suivis d'une bonne partie de mes frères et soeurs d'armes. Je me retournai vers Ali que Cléo retenait, clairement, elle était trop fidèle à notre frère d'armes.

- Renonce toi-même à ton titre, ou on te l'enlève de force, dit Jessa.

Oui. Plus personne ne voulait obéir à Nathan, son petit règne était terminé. Je pouvais voir Aliénor se débattre dans les bras de Cléo, alors qu'elle priait son amante de ne pas attaquer. Dely était d'accord avec nous, elle était la première à avoir des problèmes avec Nathan. Depuis la dernière bataille, toute l'armée avait perdu foi en le demi-elfe.

- Il a laissé mon âme soeur pour morte sur Irianeth, Ali, tu n'aurais jamais fait cela, crachai-je, hors de moi.

À cause de lui, Mykaëlle avait vécu l'enfer, elle m'était revenue complétement brisée. Lorsque Arya clama qu'Ali devrait mener l'Ordre, ce fut reçu avec une foule d'approbation, je fis signe à Cassia de se glisser dans le dos de Nathan. Je la vis tirer doucement une dague, ce qui provoqua un éclat de panique de la part de notre doyenne jadoise. En quelques secondes, Ali se trouvait derrière Nathan, les paumes armées de rayons incandescents.

- TOUT LE MONDE DANS LE HALL, MAINTENANT, explosa-t-elle. NE ME FAÎTES PAS RÉPÉTER.

Je rangeai ma lame à contrecoeur, avant de faire signe à mon écuyer de me suivre. Je me rendis dans le Hall, avant de m'asseoir à une table, les bras croisés sur ma poitrine. Peu à peu, le reste de l'Ordre suivit, avant s'installer. Lorsque tout le monde fut présent, Aliénor et Nathan entrèrent, main dans la main. Elle positionna Nat face à nous.

- JE N'AI JAMAIS EU AUSSI HONTE DE VOTRE COMPORTEMENT, hurla-t-elle. CE N'EST PAS CE QUE L'ON NOUS APPRENDS ET CE QUE NOUS DEVONS APPRENDRE À NOS ÉCUYERS! Vous avez des problèmes avec le commandement, on le fait selon les règles. Chacun votre tour, vous vous entretiendrez avec moi et Nathan, nous allons vous écouter. Après nous élirons un nouveau Chef si cela doit avoir lieu.

J'éclatai de rire, cette situation n'était pas comme les autres. Le commandement n'était pas un problème, c'était la personne derrière celui-ci. Nathan et ses décisions qui allaient seulement en fonction de ce que lui voulait et pas en fonction du bien de tous. Je me levai d'un bond, avant de me diriger vers mon Chef, mon regard plongé dans le sien. Si avant, j'avais le respect de baisser les yeux et l'écouter, c'était fini maintenant.

- Tu ne pense qu'à toi, ton petit bonheur et tes enfants, crachai-je. Tu es un égoïste doublé d'un hypocrite, Nathan. Tu as réussis à perdre le respect de tes frères et soeurs d'armes, en ne pensant qu'à ton petit nombril, le petit cul de ta femme et ton putain de bâtard. Tu crois que tu es le seul parent ici? Regarde autour de toi, comment ton égoïsme blesse les gens.

Je ne lui aurais jamais dit cela avant. C'était fini. Il avait trop merdé. Le Hall complet était silencieux, les gens retenaient leur souffle, alors que je sentais des larmes envahir mes yeux. Nathan avait toujours été comme un frère pour moi et aujourd'hui, c'était un étranger à sa place.

- Tu as délibérément laissé la femme que j'aimais sur Irianeth, alors qu'elle t'y a emmené pour sauver Annabelle, dis-je, la voix rauque. Tu l'as laissé à sa mort, tu n'as même pas essayé de l'attendre... Quel genre de Chevalier, de frère d'armes es-tu?

Sur ces mots, je retournai m'asseoir, avant de regarder les autres. Personne ne bougeait. Ils parlaient haut et fort lorsque Nathan n'était pas là, mais lorsque venait le moment d'agir, personne ne se levait. J'abattis mon poing sur la table avec fracas.

- VRAIMENT!? lançai-je. Dois-je vraiment énumérer tout ce qu'il a fait ou vous allez vous trouver une forme de courage pour le faire?

Chevalier d'Émeraude Messages : 83 Date d'inscription : 17/04/2016

La dernière fois que j'avais éprouvé de haine à l'égard de quelqu'un, c'était lors de mon retour de la Forêt Interdite, et c'était envers Nathan. Ça n'avait pas changé. La première fois, par contre, j'étais sous une emprise maléfique. Là, c'était de mon plein gré. Malgré tout, je n'avais pas la même vision du Chef des Chevaliers d'Émeraude que mes frères et soeurs d'armes. Je savais que la Reine avait comme mission de mettre fin aux jours de mon frère. En fait, elle l'avait tellement rempli de haine, qu'elle avait réussi à le faire changer. Nathan avait toujours été un pacifique, un négociateur, un héros... Maintenant, il était à l'inverse de tout cela. La violence ne le dérangeait plus. Lors des combats amicaux, il ne se gênait pas pour blesser volontairement un autre Chevalier. Et puis, il y avait eu toutes sortes d'incidents. Avant la bataille de Cristal, ça avait déjà commencé à murmurer; l'Ordre avait besoin d'un nouveau Chef. Je ne voulais pas faire de mal à mon frère, mais je n'avais pas le choix. J'étais le signal. J'étais celui qui déciderait du moment que Nathan serait mis à nu. Et tandis qu'Aëlys me présentait sa nouvelle amie, Yselda, et que j'avais vu mon frère marcher vers les portes comme si rien n'était arrivé, je lui avais tiré une flèche. Rapidement, les autres soldats m'avaient appuyé. Je voulais utiliser la manière douce, mais il m'avait, encore une fois, poussé à bout.

J'avais suivi docilement mes frères et soeurs d'armes dans le hall, mais j'étais resté à l'entrée, les bras croisés contre ma poitrine. Elros était près de Ralph, mon écuyer. J'écoutai distraitement Ali, puis Alix. Mon futur époux semblait tellement mal à l'aise, ça me faisait sourire, je devais l'avouer. Lui qui détestais les conflits... Mais je savais pertinemment qu'après ce qui s'était passé à Cristal, il n'allait pas me lâcher d'une semelle pendant plusieurs semaines. Ça ne me dérangeait pas. Je savais que ça pouvait déranger mon écuyer, mais comme il avait enfin commencé à socialiser avec d'autres, j'avais plus de temps libre, et lui aussi. Je savais qu'il ne m'appréciait pas particulièrement de toute façon, alors j'avais appris à le laisser seul.

Je sursautai vivement, tandis qu'Alix abattait son poing contre la table, me sortant de mes pensées. Cette fois, ce fut à Elros de sourire afin de se moquer de moi.

« VRAIMENT? hurla Alix, visiblement hors de lui. Dois-je vraiment énumérer tout ce qu'il a fait ou vous allez vous trouver une forme de courage pour le faire ? »

Un silence de mort régnait dans la salle. Certains regards convergèrent alors vers moi. Il fallait dire que j'étais le dernier « événement ». Je poussai alors un bruyant soupir. Je ne voulais pas vraiment participer à cela, mais j'étais tellement en colère contre l'attitude de Nathan sur le champ de bataille, et même dans la clairière lorsqu'il était venu me chercher, que j'avais simplement envie de lui cracher ses quatre vérités au visage. Je levai alors la main, indiquant que je voulais parler. J'entrai alors dans la pièce, me postant près de Nathan. Je laissai quand même la distance de deux lames d'épée entre nous, au cas...

« Tu le sais peut-être pas, commençais-je d'un ton doux. Mais il fût un temps où je disais que tu étais l'homme de ma vie. L'homme que j'ai devant moi, ce n'est pas celui qui m'a recueilli à Béryl afin de m'apprendre à canaliser mon énergie et mes pouvoirs. Je sais que tu m'as fait beaucoup de faveurs lorsque j'étais un écuyer, mais tu m'as également fait beaucoup de promesses. Que t'as pas su tenir. »

Jamais je n'aurais cru que ce hall serait un jour aussi silencieux. En fait, je me sentais intimidé de devoir raconter mon histoire devant tous ces gens. Même si j'étais tout de même apprécié dans l'Ordre, je ne parlais jamais devant tous ainsi. Je n'étais pas né pour être à la tête d'une armée, ça c'était certain. Ça ne me dérangeait pas de suivre, bien au contraire. Mais je ne voulais pas suivre quelqu'un qui avait perdu tout son honneur. Et c'était le cas avec mon demi-frère.

« Tu avais dit que tu ne scellerais jamais ma magie, continuais-je. Pourtant, tu l'as fait. À cause de toi, Mylena m'a... »

Mon regard parcourut rapidement la pièce. Personne n'était au courant de cela, en fait. Il y avait Elros, bien évidemment, et Aliénor. D'ailleurs, cette dernière avait baissé la tête, visiblement mal à l'aise.

« À cause de tes différents avec la Reine, je me suis fait ensorceler, violer et on a tenté de me tuer, laissais-je tomber. Et à la bataille tu... »

Je déglutis avec difficulté, tandis que je sentais des larmes piquer mes yeux. Je sentais le regard désolé de Tristan sur ma personne. Mais il n'était pas responsable des agissements de sa mère.

« Je peux pas faire ça, murmurais-je. »

Je tournai les talons pour quitter la pièce, mais Elros s'était déjà élancé à ma poursuite, me retenant doucement par le poignet pour me retourner face à lui et me serrer dans ses bras.

« On m'a enlevé, torturé, et on m'a littéralement enlevé la vie, parce que je suis ton frère, continuais-je. Ça, je peux vivre avec ça. »

Je m'étais défait de l'étreinte de mon fiancé, tandis que je sentais la colère monter en flèche en moi. J'avais depuis longtemps fait la paix avec mon passé. Mais pas avec ça.

« MAIS TU M'AS LAISSÉ CREVER COMME SI JE VALAIS RIEN ! hurlais-je alors. JE SUIS TON FRÈRE, LE MÊME SANG COULE DANS NOS VEINES, ET TU AS LAISSÉ CETTE SORCIÈRE M'ASSASSINER, SANS MÊME LEVER LE PETIT DOIGT !

- Calme-toi... me souffla Elros, de manière à ce que moi seul entende.

- À cause de ça, continuais-je en baissant un peu le ton, mais avec la même haine. Je n'ai plus aucun pouvoir magique. Plus aucun flux. Ma rune a disparu. Tu m'avais promis que je garderais toujours ma magie, et plus d'une fois, t'as failli à la tâche. T'es qu'un lâche Nathan. Un menteur. Une fraude. J'envie tous les autres Chevaliers autour de cette table. Ils sont tous tes frères, mais c'est symbolique. Ils peuvent décider de te balayer de leur vie. Moi, t'es mon frère de sang, et j'aimerais vraiment que ce ne soit pas le cas. »

Aucune réaction. Il ne me regardait même pas, en fait.

« T'as fini? demanda-t-il platement. »

J'écarquillai le regard, tandis que je sentais que mes jambes devenaient molles. C'était comme s'il était dénué de toutes émotions. Je jetai un regard désespéré à Aëlys, et je pouvais voir les larmes couler le long de ses joues. Il y avait des parties de mon histoire qu'elle ne connaissait pas, car je ne voulais pas en parler. Je pouvais voir à son regard qu'elle se sentait mal, mais elle n'aurait jamais pu empêcher tout ça.

« Je vote pour Aliénor, dis-je faiblement. »

Un dernier regard à Markus, Toma et Aëlys, avant de quitter le hall à la course. Je savais qu'Elros me suivrait. Il le faisait toujours. Je me rendis rapidement aux écuries, avant de trouver la stalle de Thym, mon cheval. Je sautai habilement par-dessus la porte, avant de me laisser glisser contre cette dernière, mes larmes obstruant ma vue. Je remarquai rapidement deux pieds nus de chaque côté de mon visage, et je me relevai aussitôt, avant de me retourner pour me blottir contre le torse de mon amoureux, qui était assis sur le dessus de la porte.

HJ/ PARTI !

Chevalier d'Émeraude Messages : 24 Date d'inscription : 08/02/2019

Je n’avais pas dormi aussi bien depuis longtemps, je me sentais comme libéré, Ivy m’avait écouté cette nuit-là, avec attention et patience. Et je lui avais dit ce que j’avais sur le cœur, mon souvenir qui m’était réapparu lors de la bataille, cette sensation étrange que j’avais depuis ce jour, comme-ci d’un moment à l’autre je risquais d’exploser une nouvelle fois. Et bien sûr tous mes questionnements, d’où venait ce poison ? Pourquoi l’avais-je totalement oublié ? Pour résumé qui étais-je réellement ? Ma bien-aimée, ne m’avais pas coupé, elle ne m’avait pas contredit, non elle n’avait rien dit, tentant de me rassurer de tempS à autre. Cette nuit-là je l’avais passé dans ses bras, et je n’avais pas cauchemardé, ça avait était une nuit calme, et apaisante, tout le contraire de la journée qui était à venir.

Le matin nous nous étions réveillées, l’un avec l’autre, heureux de c’être retrouvé. J’avais espéré pouvoir avoir une journée assez tranquille, il ira d’abord voir Nathan et essayer une nouvelle fois de lui parler de ce qui lui arrivait ses derniers temps. A vrai dire je n’avais pas grand espoir non plus, Nathan n’avait fait qu’éviter la discussion ces trois derniers jours, mais bon je devais essayer. J’allais retrouver Ema pour lui présenter mes plus plates excuses, pour mon comportement, un combat ferait l’affaire Ema était une guerrière après tout. Mais Ivy m’avoua que ce n’était peut-être pas le moment le plus opportun, c’est à ce moment-là que je compris ce qu’il se tramer réellement, une rébellion, Nathan aller être destituer de grès ou de force. Au début je ne savais pas quoi en penser, certes, Nathan était ce que à l’époque j’aimais appeler un sale con, mais ça restait notre commandant. Mais quelqu’un devait lui parler quelqu’un de calme, mais ce n’est pas ce qui s’est passé loin de là.

J’étais descendu avec le reste des chevaliers dans la cour, je ne savais pas vraiment ce que j’allais dire, d’un côté mes sentiments envers Nathan étaient de plus en plus sombre, mais de l’autre j’aurais aimé passer plus ou moins inaperçu pendant quelque jours le temps que l’on oublie ma courte disparition. Alors au petit matin après ma discussion avec mon amante, j’avais décidé de rester à l’écart, bien sûr mon soutien irait au chevalier mais il était plus sage de ne pas trop me faire remarquer.

Mais les choses ne se passèrent pas comme je l’eu espérer, Nathan était odieux, d’habitude il faisait preuve de légèrement de tact, cette fois il prit chacun d’entre nous de haut. Surtout son frère Kesley n’était un grand ami pour moi, je n’étais pas proche de lui, tout simplement car je n’étais pas proche de bien grand monde. Mais le mépris avec lequel Nathan le traitait me faisait sortir de mes gonds. A sa première insulte j’arrivai encore à rester encore un peu calme, de ne pas craquer, pour la première fois de ma vie je ne me battais pas pour ce que je trouvais juste, car je craignais trop ce qui pourrait arriver si perdait le contrôle. J’avoue qu’avec du recul je ne sais pas vraiment comment j’ai pu retenir mes sentiments jusqu’au départ de Kesley, mais je pense que la présence d’Ivy aidait beaucoup vague d’apaisement sur vague d’apaisement elle faisait tout pour que je n’éclate pas.

Pourtant, la situation était bien trop révoltante pour moi, comme l’avait voulu le code, comme l’avait voulu Alienor on était rentré pour expliquer nos problèmes pour débattre avec le plus grand calme possible, mais Nathan s’en moquait royalement, je me demandais même si avait au moins écouter. Quand Kesley parla ma gorge se serra, ça commençait la colère montait en moi je la sentais.

« T’as fini »

Je vis mon frère d’arme pâlir, j’étais bien placé pour savoir que les relations familiales pouvait être compliqué, mais Nathan avait tellement de mépris pour son frère. Je ni arrivais plus, je ne supportais pas le comportement de l’homme que j’avais en face de moi, ce commandant. Kesley lui avait quitté la salle, j’aurais peut-être dû en faire autant, dans l’état où j’étais ces derniers temps, peut-être qu’il aurait été plus sage de ne pas m’énerver. Mais il était trop tard, je n’avais plus les idées claires, j’avais perdu mon calme et je n’étais pas près de le retrouver.

« Tu n’as rien de mieux à dire, je fixai mon regard émeraude sur mon commandant, avant de reprendre la voix emplie de mépris. Le grand Nathan d’Osvandalt en aurait-il perdu sa répartie ? »

J’attendais une réponse, mais je n’avais rien, il n’avait aucune considération pour moi, comme pour Alix on n’avait pas le droit à une réponse, il avait dû faire un gros effort pour répondre à son frère « quel crétin ! »

« Tu vas répondre quand on te parle ! Tu n’es pas capable de répondre à ce que Alix te reproche ? Ni de répondre à ce que ton frère te reproche, ce que nous te reprochons ? »

Je respirais un grand coup, je sentais mon corps chauffé comme si mon sang, bouillait de l’intérieur. Ça recommençait. Je devais à tout pris me calmer, si je recommencer ici, je tuerais tout mes frères d’armes. Je respirais un coup, je n’avais plus le choix, je devais me calmer, me calmer c’était la seule chose qui importait. Mais la vérité c’est que j’étais énervé contre Nathan, de nous traiter avec mépris, nous que l’on a enlever à nos familles, éduquer avec de belle parole d’amour et de respect, mais tout cela n’était que du bluff, une blague, dans le simple but de faire de nous de bon petit soldat. Notre commandant, en qui on était censé avoir confiance, était un fou incapable de la moindre compassion. Il ne suivait pas ses propres concepts, ne suivait pas les principes de l’Ordre. Je me posais un moment, avant de lui répondre le rire jaune.

« Peut-être bien que finalement tu n’as pas de mauvaise intention, peut-être que tu deviens simplement un peu con. Regarde-toi on te parle tu ne réponds même pas ? Tu ne comprends plu ce qu’on te dit, on tu es plus capable de former une phrase de plus de trois mots ? »

Je ne voulais pas lui faire son procès, il savait ce qu’il n’allait pas, il s’en foutait juste, non ce que je voulais à ce moment-là, c’était le faire sortir de ses gongs, le faire réagir.

« Tu n’es pas méchant, tu es juste devenue simplet ! incapable de faire autre chose que de se chier dessus pendant les combats. »

Je marquai une pause, j’espérais au fond de moi réussir à le réveiller en quelque sortes, s’il restait dans cet état s’en était fini pour lui.

« On a plus qu’espérer que tu n’as rien transmit à ta fille, elle n’est déjà pas très fine, je n’imagine pas si un jour elle finit comme toi »

Non, bien entendu je ne pensais pas ce que je disais, mais j’avais mit le paquet pour le faire réagir, la colère, était pas le plus beau des sentiments mais au moins c’était un sentiment.

Chevalier d'Émeraude Messages : 16 Date d'inscription : 20/04/2016

Nous étions maintenant dans le Hall, je bouillais de rage. Il avait fallu qu'Aliénor s'en mêle et comme personne ne lui manquait de respect, nous avions obéis à son ordre. Mais l'envie de m'en prendre à Nathan n'était pas nouvelle, elle datait du temps où il avait profité de moi, m'avait fait tomber enceinte et j'avais perdu mon fils. Puis, il m'avait rendu Isaak, mais avait insisté pour faire partie de sa vie et avait utilisé son titre pour me faire plier. Mon fils était à moi, il était ma seule famille, Nathan m'avait jeté comme une vieille chaussette et avais sa famille. Il n'avait pas d'affaire dans la mienne.

Je pouvais entendre Alix exploser et vider son sac sur Nathan. De nous tous, je ne savais pas vraiment qui n'avait pas été victime des stupidités de notre Chef. Nathan avait laissé la femme qu'Alix aimait sur Irianeth, de son plein gré; il tentait de m'enlever Isaak pour le souder à sa famille parfaite; il avait empêché Aden d'adopter Mattias lorsqu'ils l'avaient trouvé à Cristal dans son enfance. Je pouvais continuer encore longtemps.

Je ne levai la tête que lorsque j'entendis la voix de Kesley. Le petit frère de Nathan avait tellement souffert de la nouvelle attitude de son grand frère. Si je n'aimais pas tant le petit air baveux de Kesley, Nathan était encore pire en ce moment. Son témoignage était crève-coeur, je ne pouvais pas concevoir comment le Chef de notre armée avait fait cela à son frère de sang. Kesley finit par se faire interrompre par Nat, avant de se sauver. Ce fut au tour de Darius, je levai un sourcil, n'était-il pas un peu jeune et nouveau pour s'en prendre à Nathan?

- Tu n'es pas méchant, tu es juste devenu simplet! s'exclama Darius. Incapable de faire autre chose que de se chier dessus pendant les combats.

Je dus retenir mon rire. Le jeune Chevalier agissait en enfant. Même si il n'avait pas tort. Je le sentais encore plus enragé que lorsqu'il avait failli perdre Ivy. À côté de lui, la jeune Chevalière gardait les yeux au sol, je ne l'avais jamais connue aussi soumise.

- On a plus qu'à espérer que tu n'as rien transmis à ta fille, elle n'est déjà pas très fine, je n'imagine pas si un jour elle finit comme toi.

Mais quelle horrible chose à dire. On attaquait pas les enfants des autres, pas quand on était pas parents et qu'on ne savait rien de cette vie. Nous avions beau être horriblement en furie contre Nathan, nous n'avions pas besoin de le faire sortir de ses gonds et le pousser à attaquer quelqu'un. Il y avait des façons de faire, Ali avait raison sur ce point. Je sautai sur mes pieds, avant de plonger un regard sérieux sur le jeune Chevalier.

- N'attaque pas sa fille, Darius, dis-je d'un ton sévère. Elle ne t'a rien fait et ne mérite pas d'être mêlée à tout cela. Soit tu vote pour un Chef, ou tu te tais.

Je vis du coin de l'oeil, le petit sourire en coin de Nathan, je retournai un regard meurtrier sur lui. Je posai mes poings sur mes hanches, oui, être mère m'avait adoucit, mais cela ne m'empêcherait pas de lui sauter un plomb.

- Et toi, crachai-je. Ce n'est pas un secret pour personne à quel point tu as traité les femmes de cet ordre comme ton petit harem.

Je ne m'attendais pas à sentir des larmes couler contre mes joues. Il fallait croire que notre histoire me faisait encore mal, que son rejet me brisait encore le coeur. Mais ce qui me faisait le plus mal, c'est qu'il avait acheté mon pardon en me redonnant mon enfant. Mon fils m'avait été rendu, mais à condition que son «père» soit dans sa vie.

- Tu m'as redonné Isaak, dis-je, la voix tremblante. Mais tu t'es infiltré dans ma famille, alors que tu savais très bien que je ne voulais pas que tu sois dans la vie de mon fils. Tu es son père, mais seulement biologiquement, rien de plus. Tu ne l'intégreras pas à ta famille parfaite, tu as ta femme, tu as Alys, tu as ton fils à naître. Laisse-moi, Isaak et je vais voter pour toi. Sois égoïste et tu perdras mon vote.

Mon ton était doux. Mais rien à faire. Il n'y avait qu'un sourire moqueur sur son visage. Je serrai les dents. Très bien, lui dis-je en pensée.

- Je vote pour Aliénor, dis-je clairement.

Chevalier d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 20/04/2016

J'étais assise près de mon amant. J'avais essayé de lui prendre la main, mais il m'avait repoussé. Je détestais notre situation et je détestais celle de l'Ordre en ce moment. Personne n'était d'accord sur rien, les lieutenants faisaient leur possible pour nous garder unis, mais notre Chef prenait des décisions complétement stupides.

Alix avait mené le bal en accusant Nathan d'avoir laissé la femme qu'il aimait sur Irianeth. Ce qui n'était pas fameux. Kesley lui emboîta le pas, mon frère d'armes bouillait déjà de rage contre son frère lorsqu'il lui avait retiré ses pouvoirs lorsqu'il était écuyer. Les différents de notre Chef avec la Reine avaient causé tellement de problèmes à Kes, mais de cela, il s'en était tiré en rencontrant Elros. Et dernièrement, mon ami avait souffert d'une incroyable blessure et son grand frère avait décidé de le laisser pour mort.

C'était littéralement à partir de ce moment que Nathan avait perdu le respect de l'armée. J'avais gardé la tête basse, je ne me sentais jamais à l'aise lors de moment comme celui que nous vivions. Je fermai les yeux lorsque je sentis la colère de Darius à mon côté. Ce fut lorsqu'il se leva que je me sentis perdre le contrôle de mes larmes. Elles coulaient doucement.

- Tu n'as rien de mieux à dire? cria Dar à notre chef. Le grand Nathan d'Osantalt aurait perdu sa répartie.

Darius se lança dans une myriade d'insultes méritées, mais toutes plus cruelles les unes que les autres. L'envie de lui agripper le poignet et le faire asseoir me prit, mais je n'en fis rien. Je devais le laisser donner son avis. Mais lorsque mon amant s'attaqua à la fille de notre chef, je relevai la tête, abasourdie. Comme j'allais me lever et le sortir du Hall, Jessamine se leva et intima Darius d'arrêter. Mon amant reprit place à côté de moi, je ne disais rien, en fixant ma soeur d'armes. Elle vida son sac, Nathan avait été horrible avec les femmes de l'Ordre, avant de trouver Lady Ellana. Jessa était tombé enceinte, mais l'enfant était mort-né, Nathan lui avait rammené son fils d'entre les morts, mais tenait à être son père.

- Je vote pour Aliénor, finit-elle par laisser tomber.

Je fermai les yeux, je voyais mes frères et soeurs d'armes repousser l'un des leurs. Je vis Jessamine se rasseoir, les yeux rougis de larmes. Même si elle était plus vieille et expérimentée que moi, elle n'en restait pas moins qu'une de mes soeurs d'armes et je devais la réconforter. Je lui envoyai une vague d’apaisement, avant de poser une main sur la cuisse de Dar. Je me levai vers Nathan, je n'étais jamais celle qui s'opposait au commandement. Je levai un regard sérieux sur lui et Aliénor. Je me retournai vers mon ancien maître, qui partageait la vie de la Chevalière jadoise.

- Rien ne t'atteint, tu as perdu ce qui te rendait plus fort et honorable que tous, dis-je, doucement. Tu as perdu ton humanité et ta sensibilité. Je sais que ce que je suis en train de dire te passe par une oreille et ressort par l'autre. Tu as été notre héro à tous, aujourd'hui, le reste de l'Ordre a honte de toi.

Son sourire moqueur, comme si il était au-dessus de tout. Je repris une grande respiration. Je me retournai vers mon amant, avant d'expirer.

- Je n'aurais jamais cru un jour voir le Chevalier qui m'inspirait préférer sauver sa vie plutôt que celle de sa famille, crachai-je, en me retournant vers Nathan. Tu as promis à Darius de l'aider avec son pouvoir lorsque nous étions élèves. Aujourd'hui, il est un homme et tu n'as toujours rien fait! Aujourd'hui, il est bien plus que tout ce que tu as été. Aujourd'hui, j'ai honte de porter le même uniforme que toi...

Je retournai vers mon siège, avant de m'asseoir et prendre la main de Darius dans la mienne. Je posai ma tête sur son épaule, avant de lancer un regard blessé à Delnya. Je détestais être méchante et je l'avais été. J'étais celle qui prenait soin de ses frères et soeurs d'armes, pas celle qui hurlait sur les gens.

- Ton vote, Ivy, souffla Aliénor.

- Toi, dis-je. Emmènes-moi chez nous, murmurai-je à Darius.

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