Un juste retour | PV Alaric

Chevalier d'Émeraude Messages : 17 Date d'inscription : 17/04/2016

Cela avait été quelque peu difficile de m'adapter. Premièrement, à mes nouveaux pouvoirs. Je ne ressentais plus du tout les choses comme avant. Heureusement, je pouvais encore ressentir la présence de mes frères et soeurs d'armes, mais je n'étais plus connectée à eux. Ils pouvaient me sentir, je pouvais entendre leurs voix dans ma tête, mais je n'étais plus dans la chaîne. J'avais passé les premières semaines avec Maître Milos, qui m'apprenait absolument tout sur ces nouveaux pouvoirs que je pouvais bien posséder. Je ne pouvais plus transférer mon énergie vitale, puisqu'elle était désormais différente de celle des hommes normaux. Par contre, j'avais des pouvoirs de guérison très puissants. D'ailleurs, j'avais une nouvelle aisance avec l'eau. J'étais capable de la manipuler, de la créer et même d'en contrôler les créatures. Je ne pouvais pas avoir une queue de sirène, comme Joélie, mais j'étais capable de palmer mes mains et mes pieds et me faire apparaître des branchies. Je ne savais pas exactement à quoi cela allait me servir dans la guerre contre l'Empereur, mais je voulais tout apprendre. Mes rayons destructeurs étaient encore plus puissants. Par contre, je n'avais plus aucun contrôle sur le feu, ou la télékinésie. Nathan n'avait pas voulu me réévaluer. Il considérait que peu importe mes pouvoirs, j'avais toujours ma place dans cet Ordre, et que mes frères et soeurs d'armes m'aideraient à combler ce qui me manquait.

Une fois revenue à Émeraude, j'ai passé beaucoup de temps avec mon époux. Nous n'avions aucun secret l'un pour l'autre, donc il m'a avoué son aventure avec mon ancienne Écuyère, Nella. Ils étaient fiancés, et elle était enceinte. J'avais donc voulu me retirer, et les laisser vivre leur amour, mais Nell avait disparu. En fait, le Prince Draco nous avait envoyé une missive, nous disant qu'elle ne désirait pas être contactée, mais qu'elle allait bien. Elle reviendrait lorsqu'elle en sentait la force. J'avais plaidé de longues heures auprès de Nathan et des Magiciens pour ne pas qu'ils en fassent une déserteuse. Elle était jeune, et elle avait besoin de temps.

Ma vie avec Alaric a donc repris normalement. Il pensait souvent à son enfant, qui était désormais né, mais dont Nella masquait l'énergie. Je comprenais sa tristesse, mais je ne pouvais pas aller contre les désirs de Nella pour la retrouver et ramener l'enfant à Alaric. Après à peine un an, je tombai enceinte à mon tour. J'étais très surprise, puisque je n'avais jamais pu avoir d'enfant avec mon époux. En effet, j'étais une Fée, et chez les Fées, c'était les hommes qui portaient les enfants. Même si j'étais hybride, mon système reproducteur était celui des créatures ailées. J'avais donc consulté Édouard, qui était rendu le Magicien de notre Ordre. Il m'a affirmé que mon système reproducteur était en plein changement en raison de mes nouveaux pouvoirs. J'étais surprise, mais très heureuse. Je mis au monde une magnifique petite fille, que nous avons nommée Filane. Deux années plus tard, je mis au monde un nouvel enfant, un petit garçon cette fois. Il s'appelait Ilian. Ces deux petits étaient toute ma vie. Je savais mon époux heureux, mais je savais que son souhait de rencontrer son autre enfant le hantait toujours.

*************

Je battis doucement des paupières, me redressant lentement dans mon lit. Je m'étais endormie, avec Ilian contre la poitrine. Alaric n'était plus dans le lit. Je me levai doucement, tentant de ne pas réveiller mon fils. J'enfilai rapidement une tunique, puis je quittai ma chambre afin de me diriger vers le hall des Chevaliers. Nous avions une petite maison près de la frontière du Royaume des Fées, mais Nathan nous avait récemment appelés. Il semblait que la douce âme soeur de notre frère Alix avait retrouvé son chemin jusqu'à Enkidiev, et qu'elle apportait de mauvaises nouvelles.

Arrivée dans le hall, je vis mon époux en train de donner le repas à notre petite de quatre ans. Plusieurs autres Chevaliers étaient assis autour de la table. Je pris place près d'Alaric, posant un doux baiser contre sa joue. Je reconnus alors Mykaëlle, assise près d'Alix. Elle semblait complètement effrayée, la pauvre. Je la connaissais très bien. Joélie la détestait tellement lorsqu'elle était en moi. Par contre, jamais je n'aurais cru qu'elle serait avec mon frère d'armes. Elle n'était pas vraiment méchante. En fait, sur Irianeth, elle ne savait même pas pourquoi elle élevait des dragons.

« Bonjour mon amour, soufflais-je. »

Je lui remis Ilian, afin de me servir au centre de la table. Je remplis mon assiette d'oeufs brouillés et de petites galettes de riz. Ma petite fille me versa une tasse de café, le sourire aux lèvres.

« Merci ma chérie. »

Chevalier d'Émeraude Messages : 12 Date d'inscription : 20/06/2016

Cinq longues années avaient passées. Nella avait disparue après que l'on aie appris que ma femme était en vie. J'étais fiancée à Nella et elle portait mon enfant, avant que tout cela n'arrive. En cinq années, je n'avais pas toujours pas réussi à localiser ma fiancée après avoir reçu une missive du Prince de Fal, disant qu'elle ne voulait pas être contactée. Je ne m'étais pas opposé à son exclusion de l'Ordre, ordonnée par Édouard et Flora, cette dernière avait donné son accord par télépathie. En fait, c'était Annabelle qui avait plaidé en sa faveur.

Grâce aux sens aiguisés de ma femme, je pus apprendre que mon ex-fiancée avait mise au monde notre enfant. Je n'étais simplement pas capable de retrouver mon fils ou ma fille, ni sa mère. Mais ma vie avait repris de l'avant auprès de mon âme soeur. Même si je n'arrêtais pas de penser à mon enfant, je me laissai retomber amoureux de Anna. Un an après la naissance de mon premier enfant, Anna tombait enceinte et mettait au monde Filane, notre petite fée. Édouard, le nouveau Magicien de l'Ordre, en attendant que Flora se remette de sa grossesse, avait appris à mon épouse que son système reproducteur était en plein changement.

Comme de fait, Annabelle était la seule fée à avoir eu des enfants avec un humain. La naissance du premier petit miracle m'avait redonné un peu plus confiance en moi et en la vie. Donc deux ans après l'arrivée de Filane, Annabelle donnait vie à un petit garçon, Ilian. Mes enfants étaient les amours de ma vie, mais l'idée que l'un d'eux vivait sans savoir que j'existais et que je ne pouvais serrer dans mes bras, me brisait le coeur.

***

Anna dormait encore, avec le petit sur elle. Je pouvais entendre Filane babiller dans le salon. Nous habitions dans un adorable cottage à la frontière du Royaume des Fées. Nathan nous avait rappelé car la femme que mon frère Alix aimait était revenu du continent de l'Empereur. Je m'habillai lentement, alors que Filane dansait dans sa robe de nuit bleue en chantant. J'arrivai avec un sourire, avant de cueillir ma petite fleur et l'habiller d'une petite robe rose avec des soulier assortis. La vie de famille me faisait le plus grand bien et l'idée de retourner au combat me terrifiait. En tenant ma fille dans mes bras, je descendis vers le Hall des Chevaliers. Je vis Alix et sa nouvelle amie et décidai de prendre place près d'eux. La jeune femme ne semblait plus autant effrayée avec la présence de Filane.

J'étais en train de nourrir ma petite fille de fruits et de nectar fruité, quand Annabelle apparut dans le Hall avec Ilian. Elle se dirigea vers moi, avant de poser un petit baiser sur ma joue. Je souris une seconde.

- Bonjour mon amour, murmura Anna.

Elle me mit Ilian dans les bras, que je me mis à bercer, alors qu'elle remplissait son assiette de victuailles. Filane descendit de son banc, avec une tasse de café bien chaud dans les mains. Je la surveillai se rendre près de sa mère pour la lui donner, avec un grand sourire aux lèvres. Elle ressemblait à Annabelle comme deux gouttes d'eau. Ilian me ressemblait un peu, mais partageait bien plus de traits avec sa mère. Lentement, je me mis à penser à mon premier enfant, qui devait avoir cinq ou six ans, me ressemblait-il ou elle?

- Merci ma chérie, dit ma femme doucement.

Je continuais de penser à mon premier enfant, en fixant les deux que j'avais devant moi. Comme toutes les fois que cela arrivait, le regard bleu de ma femme croisa le mien. Elle devait avoir intercepté mes pensées, comme une bonne partie de l'Ordre. Si elle me regardait avec tendresse et un peu sévère, les autres se sentaient mal pour moi, mais il n'y aurait qu'elle qui dirait quelque chose. Et c'était ce que j'aimais de ma femme. Je baissai la tête sur mon assiette vide. Je fis voler quelques fruits et un morceau de pain vers mon plat. Je posai Ilian au creux de mon bras et commençai à manger de mon autre main.

- Désolé, soufflai-je à Anna.

Sans un mot, je continuai de manger, en tentant de ne pas penser à mon premier né. Quelque part, un enfant me ressemblait et cela me hantait. Une tasse de thé apparut dans ma main, je me tournai vers Filane, qui me regardait avec ses grands yeux bleus comme sa maman. Je me penchai pour embrasser sa chevelure brune, humant le dessus de sa tête. Je finis par prendre une gorgée de thé, laissant le liquide brûlant descendre en moi. Je me tournai vers Anna.

- Je dois retrouver mon enfant, murmurai-je. Je veux que cet enfant fasse partie de ma vie, je veux réparer les pots cassés avec Nell. Je ne veux pas qu'elle nous haïsse...

Je ne savais pas si ma femme aimerait ce que je voulais faire. Mais elle n'était pas une femme jalouse. Bien des femmes m'avaient faits des avances, avant et pendant notre premier mariage, elle n'avait pas bronché. Car elle savait que peut importe, j'allais toujours rester avec elle. Anna était la femme de ma vie et rien ne viendrait changer cela. Sous la table, je pris la main de mon épouse la serrant doucement dans la mienne. Je la relevai à la hauteur de mon visage pour poser un doux baiser dessus.

- Toi tu peux les localiser non?

Chevalier d'Émeraude Messages : 17 Date d'inscription : 17/04/2016

Lentement, mes frères et soeurs d'armes commençaient à arriver dans le hall, certains plus endormis que d'autres. Mon écuyère, Gaïa, mangeait après d'Ema, sa meilleure amie. Je n'étais pas très sévère avec elle. La pauvre, elle était si douce, si innocente, elle avait pratiquement peur de son ombre. En fait, je me demandais pourquoi elle n'avait pas été mise comme apprentie magicienne, mais bon. Comme je n'étais plus lieutenant, je ne pouvais participer à l'attribution des écuyers. Souvent, Nathan m'incluait tout de même, mais j'avais l'impression qu'il avait peur de moi. Il n'était plus le même. Je ne reconnaissais plus mon frère d'armes. Il n'était qu'une pâle imitation de lui-même, et ça me désolait. Pour moi, il allait toujours rester mon Chef, mais je sentais qu'il perdait le respect des plus jeunes, et même de certains Chevaliers de sa génération.

Je sentis subitement la tristesse de mon époux. Sans le regarder, je me connectai à son esprit, et je vis qu'il pensait encore à son premier né. J'eus envie de le soupirer, mais je ne le fis pas. Nella avait épousé le Prince Draco. Il était fort possible qu'il avait déjà adopté l'enfant d'Alaric, et à mon avis, c'était mieux ainsi. Je ne voulais pas d'un conflit diplomatique parce que mon mari réclamerait son enfant. Évidemment, c'était son droit. Je ne disais pas que Nella avait bien agi, mais je comprenais pourquoi elle avait fait ça. Si seulement elle m'avait laissé lui parler. Mais je n'en avais même pas eu la chance. Dès mon retour, elle m'avait vue comme étant son ennemie. Pourtant, je l'aurais laissée avec plaisir épouser Alaric. Mon mari était quelqu'un de droit, et de fidèle. Il n'aurait jamais laissé tomber Nell pour moi.

Je tournai mon regard finalement vers Alaric, qui semblait vraiment piteux. Il fit alors voler de la nourriture dans son assiette, tenant Ilian d'un bras et mangeant de l'autre. Je voulais tellement le rassurer, mais il n'y avait rien à dire. Pour le moment, il devait respecter le choix de Nella.

« Désolé, me souffla Ric. »

Je laissai tomber un petit soupir compréhensif, tandis que mon époux continuait de manger son déjeuner, la tête basse. Au même moment, Nathan entra dans le hall, les sourcils froncés. Il me jeta un regard interrogateur, mais je lui fis signe que tout allait bien. Il prit donc place avec son frère et le fiancé de son dernier, afin de manger. Il était très rare qu'il venait ici sans sa femme et sa fille. Cependant, comme lui non plus n'avait pas l'air dans son assiette, je ne fis pas de commentaire.

« Je dois retrouver mon enfant, me lança subitement Alaric, se tournant vers moi. Je veux que cet enfant fasse partie de ma vie, je veux réparer les pots cassés avec Nell. Je ne veux pas qu'elle nous haïsse... »

Ça, j'étais très d'accord. J'étais entièrement d'accord. Seulement, je ne croyais pas qu'Alaric devrait s'interposer dans la famille de mon ancienne écuyère. La connaissant, elle prendrait peur. Cependant, je croyais que mon époux pourrait jouer un rôle de mentor dans la vie de son enfant. Ses mains vinrent se saisir des miennes, tandis qu'il en relevait une pour la baiser. J'entendis des sifflements moqueurs dans la pièce, mais je les ignorai.

« Toi tu peux les localiser non? me demanda Alaric, rempli d'espoir. »

Je me mordis la lèvre inférieure, avant de tourner mon visage vers Nathan. Même s'il était plus loin, je savais qu'il avait suivi la conversation. Se sentant observé, il releva la tête, la hochant positivement. Il croyait que c'était une bonne idée. Un petit coup d'oeil vers Ali finit d'achever mes inquiétudes. Je fermai donc les yeux, lançant mon esprit à la recherche de Nella. N'ayant pas les mêmes pouvoirs que les Chevaliers, je ne me contentais pas de localiser les gens. En fait, c'était comme si je devenais un oiseau. Rapidement, je détectai Nell, qui se trouvait étrangement dans le château d'Émeraude. Je revins brusquement à la réalité, posant un regard sévère sur Nathan, qui me regardait, plus que moqueur.

« Quoi? se moqua-t-il. Tu peux pas me reprocher d'avoir respecté la volonté de Nella. »

Je le foudroyai du regard, avant de me tourner vers mon époux avec un air beaucoup plus doux.

« Elle est ici, lui dis-je avec délicatesse. »

Alaric se leva d'un bond, réveillant le petit Ilian. Je me levai à sa suite, avant de prendre mon enfant dans mes bras et le bercer pour le rendormir. Une fois que ce fut fait, je posai mon bébé dans les bras d'Aliénor. Je savais qu'elle allait en prendre soin. Filane, pour sa part, était en train de s'amuser avec la petite d'Aden tout près de lui. Il me fit un sourire, et je compris qu'il allait s'occuper d'elle. Je tendis donc ma main à mon époux, qui s'en saisit nerveusement. Je quittai le hall avec lui, me dirigeant vers les appartements royaux. C'était exactement là où se trouvait Nella.

« Garde en tête qu'elle ne veut pas te parler mon amour, lui dis-je doucement. Et je te conseille fortement de ne pas réclamer de droit parental sur cet enfant, tu vas leur faire peur. Du moins, pas tout de suite. »

Nous étions rendus près de la porte derrière laquelle se cachait Nella. Je me stoppai net, avant de me mettre au travers le chemin de mon époux. Je me hissai sur la pointe des pieds, embrassant ses lèvres avec amour, comme pour lui donner du courage.

« Est-ce que tu souhaites que je viennes avec toi? lui murmurais-je. »

Chevalier d'Émeraude Messages : 12 Date d'inscription : 20/06/2016

Je n'étais pas prêt d'abandonner mon enfant avec Nella, je serais prêt à rester loin de mon ex fiancée, mais je voulais être dans la vie de mon enfant. La paternité était importante pour moi, surtout avec la naissance de mes deux derniers enfants. Ces derniers avaient aussi le droit de connaître leur frère ou soeur. Je pouvais invoquer le droit parental auprès du Roi, je l'aurais, mais je ne voulais pas en venir à cela, pas avec Nell.

Alors que je gardai le regard sur mon assiette, la main dans celle d'Anna dans la mienne. Je tentais de m'imaginer ce dont aurait l'air l'enfant que j'avais laissé partir avec sa mère. Je ne portais plus attention à ce qui m'entourait et si il ou elle me rejetait parce que sa mère m'en voulait? Ou si sa mère refusait que je le ou la vois?

- Quoi? fit la voix de Nathan. Tu peux pas me reprocher d'avoir respecté la volonté de Nella.

Je levai la tête, Anna se retourna vers moi, le regard doux.

- Elle est ici, dit-elle.

Je me levai rapidement, en réveillant notre fils. Notre enfant se mit à geindre, sa mère le berça doucement, avant de le poser dans les bras d'Aliénor. J'attendis le sourire d'Aden pour qu'il rassure ma femme, qu'il s'occuperait de Filane. Annabelle me tendit une main, que je pris comme si c'était une bouée de sauvetage. Je laissai ma femme me guider dans le château, vers les appartements royaux, dans le plus grand des silences.

- Garde en tête qu'elle ne veut pas te parler mon amour, dit ma femme d'un ton bas. Et je te conseille fortement de ne pas réclamer de droit parental sur cet enfant, tu vas leur faire peur. Du moins, pas tout de suite.

Nous nous étions arrêtés devant une porte. Je sentais la présence de Nell derrière la porte, comme j'allais cogner, Annabelle se plaça entre la porte et moi. Elle se hissa sur la pointe des pieds, pour poser ses lèvres contre les miennes. Je ne voulais pas d'affection, je voulais mon enfant. Mais je restai silencieux.

- Est-ce que tu souhaites que je viennes avec toi? demanda-t-elle.

Toujours en silence, je secouai la tête. Je posai ma main sur l'épaule de mon épouse, avant de poser mon autre main sur la porte de bois. Nell, dis-je dans mes pensées, en m'adressant qu'à elle. Ouvre-moi, je t'en prie. Silence. Elle était là, je la sentais, elle n'était pas seule, il y avait deux enfants et un homme. Je cognai doucement.

- Nella, dis-je doucement. Ouvre-moi, je veux juste parler... Je suis désolé, Nells. Je n'ai jamais voulu te faire mal, tu n'as jamais été une solution de rechange. Je t'ai réellement aimé... Comme j'aime l'enfant que je t'ai donné...

Du coin de l'oeil, je vis Annabelle bouger vers moi, je tendis un bras pour la tenir à distance. Mon poing se défit pour poser ma paume sur la porte. Je posai mon front contre le bois, en retenant mes larmes. Je me concentrai sur les enfants, deux filles.

- Je ne veux pas t'enlever notre fille, Nella, je veux la connaître, je veux qu'elle rencontre son frère et sa soeur, je veux la paix avec toi, dis-je. Ouvre-moi, je t'en prie...

La poignée tourna, je reculai de quelques pas, alors que la porte s'ouvrit sur le Prince Draco de Fal. Je ne sentais pas de haine provenant de sa personne, mais un peu de peur. Il avait élevé ma fille à ma place, il ne voulait pas la perdre. Je suivis les convenances, en m'inclinant, avant de lever un regard suppliant sur lui.

- Élie, Félia, venez ici, dit-il doucement. Il a le droit de connaître sa fille, Nella, ajouta-t-il en regardant derrière la porte. Seulement, si il devine laquelle est sa fille...

Je levai un regard surpris, avant de comprendre. Si je pouvais discerner ma fille entre les deux petites devant moi, c'était que je méritais de la connaître. Sinon, je ne méritais pas d'être son père. Les deux petites filles rousses aux yeux bleus me dévisageaient, l'une semblait légèrement plus vieille que l'autre, mais c'était à peine perceptible. Je fis un petit signe vers elle.

- C'est elle, murmurai-je, brisé.

La porte se referma sur moi, violemment. Je pouvais entendre Draco et Nella se chicaner au travers. Je me retournai vers Annabelle, j'avais trouvé ma fille...

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