Je ne suis pas mort, mais pas loin | PV Édouard

Chevalier d'Émeraude Messages : 36 Date d'inscription : 24/06/2017

J'espérais de tout coeur que l'immortel puisse arranger mes yeux. Même s'ils ne ressemblaient pas complètement à des yeux de chats, il n'en restait pas moins qu'ils n'étaient pas humain. Ni humain, ni insecte. J'étais une abomination qui se trouvait entre les deux. Mais mon apparence n'était pas la pire chose. Il y avait également le fait que je ne ressentais plus aucune magie en moi. Plus rien. Je ne sentais plus mes compagnons d'armes. Je ne sentais plus Édouard. Je déglutis avec difficulté, alors que l'Immortel Asthurios me transperçait de son regard.

« Chevalier, écoutez-moi, commença alors le Maître, visiblement très sérieux. Le venin d'insecte vous a coupé du monde des Hommes sans vous faire entrer dans le leur. Vous n'avez plus de pouvoirs magiques, mais les dégâts sont limités à cela. »

Limités à cela ? C'était beaucoup plus que cela ! Je me sentais complètement démuni. Je l'avais bien compris, que je n'avais plus de pouvoir, mais j'avais osé espéré que l'Immortel puisse me les redonner. Me faire dire, aussi froidement, que je n'avais plus ce qui me permettait d'être un Chevalier d'Émeraude, ça me détruisait au plus haut point.

« Vous n'êtes plus en danger de mort et ne risquez pas de contaminer les autres. Du reste, vous pourrez vous habituer. Permettez mais vos compagnons s'interrogent en ce moment même sur votre état je vais devoir les informer. »

Sur ce, l'Immortel disparut, sans plus de tact ou d'empathie. Je poussai un cri de rage, avant de balancer le lit de fortune de l'autre côté de la pièce. Me calmer. Je devais me calmer. Je pris une grande inspiration. En ce moment, je ne voulais voir personne. Personne, sauf mon fiancé. Je me saisis d'une cape qui traînait dans une malle, avant de l'enfiler et ainsi quitter la tour de l'Immortel. Je n'avais aucun moyen de contacter Édouard, sauf par missive, et cela pouvait prendre près d'un mois avant que celle-ci ne se rende. Il devait être dans tous ses états, s'il ne ressentait plus ma présence. J'allais demander à quelqu'un de confiance de lui passer un message. Je rabattis la capuche de la cape sur ma tête, afin que personne ne voit mes yeux. Je me rendis jusqu'à la chambre de Delnya, et je cognai trois petits coups à la porte. J'entendis du mouvement, puis des petits pas.

« N'ouvre pas, Delnya, dis-je pressement. Je... Je veux simplement que tu dises à Édouard que je vais l'attendre dans ma chambre de l'aile des chevaliers. Et... Dis au reste de l'Ordre de ne pas venir me voir. Je... Pas tout de suite. »

Avant qu'il ne prenne l'envie à mon amie téméraire d'ouvrir la porte et ainsi comprendre ce qui se passait avec moi, je me rendis à ma propre chambre à la course, et je barrai rapidement la porte. Je fermai les carreaux de ma fenêtre, puisque mes yeux étaient sensibles à la lumière du jour, et je me lançai face première contre mon matelas de plumes. Il faisait tellement noir dans la pièce, qu'il était impossible d'y voir quoi que ce soit. Qu'est-ce que j'allais devenir ?

Magicien de Béryl Messages : 35 Date d'inscription : 24/09/2017

J'avais reçu le message de la Chevalière Delnya, je ne l'appréciais pas spécialement, mais apprendre que la personne que j'aimais plus que la vie était en vie; m'avait arrêté. J'étais debout, nu dans la chambre à Shola. La voix de la meilleure amie de mon amant résonnait encore dans ma tête. La bile remonta dans ma gorge, alors que ce que je venais d'apprendre me frappait enfin. Mikel était en vie et je venais de le tromper. Je ne savais plus depuis combien de temps Kesley était parti, en fait, je n'en avais presque rien à faire. Mikel, mon amour, il était en vie.

Trois coups furent cognés à la porte, je remis mon pantalon et ma tunique, avant d'ouvrir la porte sur l'autre Chevalier qui restait à Shola. Yohan avait les larmes aux yeux, il avait entendu Delnya aussi? Je le laissai entrer, sans un mot. Ce dernier était en train de faire les cents pas, sans se rendre compte de ce qui venait d'arriver dans cette maudite chambre.

- Pourquoi? demanda-t-il, en larmes. Pourquoi ne veut-il voir personne?

Je haussai les épaules, ce qui dû frustrer le Chevalier, car ce dernier m'agrippa par les épaules et me poussa contre un mur. Mignon comme il était, si je n'étais pas traumatisé par ce que je venais d'apprendre, je l'aurais probablement séduit. Son regard désespéré me fit comprendre que les gens de l'Ordre étaient beaucoup plus proche que je le pensais. Je me téléportai donc tout de suite à Émeraude.

J'apparus devant la chambre de Mikel dans l'aile des Chevaliers. Je sentais sa présence dans la chambre, mais son énergie était différente. Je posai ma main contre la porte et enfin mon front. Étais-je capable de entrer et faire face à la personne que j'aimais, même après ce que je venais de faire. Ma main se posa sur la poignée, pour la lâcher. Je fis demi-tour, m'éloignant de la chambre de Mikel, seulement pour quelques pas. Je m'arrêtai en plein corridor, avant de courir vers l'endroit où Mikel reposait. J'ouvris magiquement la porte à la volée. Mon amant reposait sur son lit, face contre le matelas.

La chambre était plongée dans le noir, mes yeux se remplirent de larmes. Mon coeur se brisa.

- Mikel, murmurai-je.

Je me dirigeai vers le lit, le contournant et m'agenouillai devant le visage de mon amour. Ma main se plongea dans ses boucles blondes. Mes lèvres se posèrent contre le dessus de son crâne. Je pouvais entendre sa respiration, mais pourquoi ne levait-il pas la tête? Doucement, je retournai Mikel, son visage était le même, mais tout son être avait changé. Pas physiquement, mais magiquement.

- Mikel, mon amour, pleurai-je. Parle-moi, regarde-moi. Ouvre les yeux.

Chevalier d'Émeraude Messages : 36 Date d'inscription : 24/06/2017

Je ne sus combien de temps passa. Quelques minutes, des heures, ou même des jours? Je n'en avais pas la moindre idée. C'était comme si le temporel n'était plus pour moi. Comme les insectes. J'étais devenu l'un d'eux. J'étais une abomination. Je ne savais même pas pourquoi j'avais demandé à Delnya de dire à Édouard à mon sujet. Je savais qu'il allait venir ici. Mais je ne voulais pas. Je ne voulais pas lui faire face. Je ne voulais pas qu'il voit que le joli petit prince dont il était tombé amoureux n'était plus. Je ne voulais pas qu'il ait peur de moi. Par-dessus tout, je ne voulais pas voir le dégoût sur son visage lorsqu'il verrait ce que j'étais devenu. Pourquoi moi? Qu'avais-je de particulier pour qu'on veule me faire subir quelque chose du genre. Quel avait été le but de cette sorcière en faisant cela ? Si elle avait voulu me tuer, elle m'aurait tranché la gorge.

La porte s'ouvrit subitement à la volée, mais je ne réagis même pas. Je ne pouvais même plus sentir qui c'était. Mes autres sens semblaient plus aiguisés, par contre. Je pouvais sentir le parfum de la personne qui venait d'entrer dans ma chambre. Il appartenait à Édouard. Je me retins de ne pas éclater en sanglots. J'avais tellement peur de la suite. Cette sorcière qui avait fait de moi une abomination, elle paierait cher pour cela.

« Mikel, souffla mon amant. »

Je fermai les yeux encore plus fort, comme pour retenir mes larmes. Je n'avais plus la force de pleurer de toute façon. Je n'avais plus la force pour rien. Je frissonnai lorsque sa main se glissa dans mes cheveux et que ses lèvres embrassaient mon crâne. J'avais l'impression que je n'étais qu'un corps vide. J'aimais Édouard, mais mon corps ne voulait pas ressentir ce que ma tête et mon coeur voulaient. C'était le pire des châtiments. Avec tendresse, mon amoureux me retourna, mais je gardai les yeux fermés. Il n'était pas question qu'il voit mes yeux.

« Mikel, mon amour, sanglota Ed, à ma plus grande surprise. Parle-moi, regarde-moi. Ouvre les yeux. »

J'en étais tout simplement incapable. Mais je savais très bien qu'un jour ou l'autre, je devrais l'affronter. J'avalai de travers, tentant de rassembler mon courage. Nathan ne voudrait plus de moi dans l'Ordre. J'étais aveugle à la lumière du jour. Et honnêtement, je ne savais pas pour qui mon corps voulait se battre. La seule chose que je ressentais, c'était la peur. Une peur constante et grandissante.

« Ferme la porte, lui dis-je d'une voix rauque. »

Je savais très bien qu'une source de lumière provenait des corridors. J'entendis la porte claquer doucement. La magie... Je n'en possédais plus. Je pris une grande inspiration, avant d'ouvrir mes yeux. J'aperçus aussitôt Édouard. Je détournai cependant le regard, afin de ne pas voir sa réaction face à mes yeux d'insecte.

« Je suis une abomination, sanglotais-je. »

Je cachai mon visage entre mes mains, alors que j'éclatais en sanglots. J'avais tout perdu, déjà. Et j'allais continuer de perdre le peu que je possédais.

« Je sens l'odeur de Kesley partout sur toi, laissais-je tomber au travers mes pleurs. Je le sens comme s'il était collé sur mon nez. Je suis un insecte, Édouard. »

Mais pourquoi est-ce que je sentais l'Écuyer d'Alaric partout sur mon petit copain?

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Je me devais de ravaler mon sentiment de culpabilité, le cacher au plus profond de mon être et le bloquer de l'esprit curieux de Mikel. Parce que je pensais sincèrement que l'homme de ma vie était mort et que je ne le reverrais jamais. Je l'avais devant moi, en ce moment, mais c'était comme si il n'était plus vraiment là. Son énergie différait du Mikel que j'avais connus. Mon Mikel m'aurait sauté dans les bras et nous serions surement en train de faire l'amour passionnément sur son lit. Le Mikel que j'avais devant moi semblait distant.

Je ne sentais que de la peur provenant de la personne que j'aimais plus que tout. Peur que je le rejette, peur que Nathan ne veuille plus de lui dans l'Ordre, peur de tout. Mon coeur était plus que brisé à sentir cela provenant de Mikel, lui qui était courageux et tout de même fier.

- Ferme la porte, dit-il d'un ton rauque.

D'un mouvement de la main, je fermai magiquement la porte, ce qui coupa la seule source de lumière. La chambre baignait dans le noir. Peu à peu, mes yeux s'habituèrent à la noirceur et je pouvais voir les détails de son visage et son corps. Je l'entendis prendre une grande inspiration, comme si il avait un gros secret à avouer... Mais le sien ne pouvait pas me briser autant que le mien le pourrait. Ses yeux finirent par s'ouvrir et je vis leur nouvelle apparence. Mais avant que je ne puisse m'approcher pour les voir de plus près, mon tendre amour ferma ses yeux.

- Je suis une abomination, pleura-t-il.

Ses mains se plaquèrent sur son visage pour le cacher, alors que des sanglots amers s'échappaient de sa personne. Je n'avais aucune idée de comment le rassurer, c'était comme si je ne pouvais le toucher.

- Je sens l'odeur de Kesley partout sur toi, ajouta Mikel. Je le sens comme s'il était collé sur mon nez. Je suis un insecte, Édouard.

Mes yeux s'arrondirent, un quoi? Mes mains se posèrent sur ses poignets, alors que je tirais doucement pour ces derniers. Mon regard se plongea dans ses yeux toujours aussi bleu pâles et froids, mais ses pupilles étaient à verticales. N'importe quel humain aurait trouvé cela effrayant, mais Mikel restait mon Mikel, peut importe son apparence. Ma main glissa sur la joue de mon amant et je m'étendis à son côté. Je posai un doux baiser contre sa joue.

- Tu n'es pas une abomination, murmurai-je. Tu ne le seras jamais à mes yeux et je t'aimerais jusqu'à ce que j'en meurs.

Je grimpai doucement par-dessus mon amant, mon regard toujours dans le sien. Je posai mon front contre le sien, alors que je lui envoyais vague d'amour par-dessus vague d'amour. Je voulais juste l'aimer et lui faire oublier sa souffrance. Mes lèvres se posèrent sur les siennes, alors que j'inversais nos positions, moi en-dessous de lui. Je le pressai contre moi.

- Kesley m'a simplement pris dans ses bras, alors que notre lien d'âme soeur s'est brisé, murmurai-je. Probablement quand tu as vécu ta transformation... J'ai failli en mourir...

Je me relevai en position assise, ma main contre sa nuque. Mes baisers descendirent dans son cou, alors que je cachais mon visage dans le creux de ce dernier. Je poussai un soupir.

- Je t'aime tellement, soufflai-je.

Chevalier d'Émeraude Messages : 36 Date d'inscription : 24/06/2017

Je ne pouvais plus ressentir ses états d'âmes, ses émotions, ses réactions. Je ne sentais tout simplement rien. Je ne m'étais jamais senti aussi démuni de toute ma vie. Non seulement j'étais une abomination, mais j'avais l'impression que j'allais perdre absolument tout. Mon titre de Chevalier d'Émeraude, pour commencer. Pourquoi Nathan garderait un ennemi dans ses rangs ? Ensuite, j'allais clairement perdre mon copain. Même si j'aimais Édouard à la folie, je savais très bien qu'il avait certains défauts. Et qu'il ne voudrait pas sortir avec quelqu'un qui me ressemblait. J'étais tout simplement détruit. Ces sorciers avaient détruit ma vie. J'allais me venger. J'allais non seulement les tuer, mais les torturer. J'allais les démembrer, lentement, puis les égorger comme des porcs. Pourquoi moi? Pourquoi pas les autres ?

Je sursautai lorsque les mains d'Édouard se posèrent sur mes poignets, me forçant à les retirer de mon visage. J'avais une vision parfaite dans le noir désormais. Mon regard croisa celui de mon amant, qui semblait surpris. Surpris, mais pas dégoûté. J'étais surpris. Édouard était tout de même superficiel. Je déglutis avec difficulté, tandis que sa main se posait contre ma joue avec tendresse. Il se coucha ensuite près de moi, avant de poser un petit baiser contre ma joue humide. Je ne comprenais pas.

« Tu n'es pas une abomination, me souffla Ed. Tu ne le seras jamais à mes yeux et je t'aimerai jusqu'à ce que j'en meurs. »

Ed grimpa par-dessus moi, et un drôle de sentiment m'envahit. Comme si j'avais envie de le tuer, ou de lui faire mal. On m'avait vraiment transformé en insecte. Son front se posa contre le mien, et les vagues d'amour qu'il m'envoya à profusion chassa mes idées noires. Je n'allais tout de même pas tuer mon âme soeur. J'étais peut-être désormais un prédateur, mais je n'allais pas tuer les miens. Ils ne réussiraient pas. Lorsque ses lèvres se posèrent contre les miennes, je voulus reculer, mais je ne pouvais pas. C'est alors que mon amant inversa nos positions, pour ensuite me serrer contre son corps. Je me détendis enfin dans ses bras, fermant doucement les yeux.

« Kesley m'a simplement pris dans ses bras, alors que notre lien d'âme soeur s'est brisé, me rassura mon amour. Probablement quand tu as vécu ta transformation... J'ai failli en mourir... »

Je ne répondis rien, mais je savais qu'il était sincère. J'aurais eu la même réaction si les rôles avaient été inversés. Ed prit position assise dans le lit, moi contre ses cuisses. Sa main caressait ma nuque, tandis que ses baisers parsemaient mon cou.

« Je t'aime tellement, souffla-t-il contre ma peau, qui était en permanence froide, désormais. »

J'étais incapable d'arrêter de pleurer. Je me contentais d'exister contre le torse de mon amant, mais sans plus. Je ne savais même plus si je voulais vivre. Même si Édouard disait que je n'étais pas une abomination, j'en étais une. Je tentai de me défaire de son étreinte et descendre de ses cuisses, mais il resserra son emprise, me gardant contre lui. Je baissai honteusement la tête. Je ne savais plus qui j'étais, ou même ce que j'étais.

« Je ne supporte plus la lumière, murmurais-je d'un ton à peine audible. J'ai des envies meurtrières... Et qui sait quoi d'autre. J'ai tellement peur, Édouard... »

Je pris mon courage à deux mains, et je posai mes lèvres froides contre celles bien chaudes de mon amoureux. Même si je ne pouvais plus ressentir quoi que ce soit en lui, une chose était sûr: il était mon âme soeur, et mon futur époux.

« J'ai de la difficulté à tolérer ta peau contre la mienne, avouais-je, la gorge serrée. Je ne sais pas si tu pourras me faire l'amour sans que je ne t'égorge. »

J'avais honte de ce que je venais de dire, mais c'était la vérité.

Magicien de Béryl Messages : 35 Date d'inscription : 24/09/2017

Mon amant était tellement perdu, il avait toujours été nerveux, mais là il était complétement à terre. Je ne savais pas comment le rassurer. Je n'étais pas celui qui rassurait ou qui prenait soin des gens. En fait, je prenais soin de Mikel, mais le rassurer, je ne savais pas comment. J'avais toujours réglé nos problèmes avec le sexe, mais est-ce que cela allait faire? Lui continuait de se voir comme un monstre, mais pour moi, il restait mon tendre prince de Béryl.

Mik était encore pressé contre moi, il n'arrêtait pas de pleurer. Contre moi, mon âme soeur tentait de se défaire de mon étreinte, mais mes bras le retinrent contre moi. Honteux, il baissa la tête, il ne sentait plus à quel point je l'aimais. Je me sentis mal de le voir aussi triste et détruit, il était courageux et parfait.

- Je ne supporte plus la lumière, chuchota Mikel. J'ai des envies meurtrières... Et qui sait quoi d'autre. J'ai tellement peur, Édouard...

Peur. Il ne m'avait jamais dit ça. Son visage se leva vers le mien, avant de poser ses lèvres gelées contre les miennes. Je répondus au baiser de la même façon. Je l'aimais et rien ne changerait cela, même si il changeait physiquement ou mentalement. J'étais amoureux de mon fiancé, j'avais besoins que tout redevienne comme avant.

- J'ai de la difficulté à tolérer ta peau contre la mienne, dit-il. Je ne sais pas si tu pourras me faire l'amour sans que je ne t'égorge.

Par chance, il ne savait pas ce qu'il venait de dire m'avait un brin excité. Je levai un petit sourire, avant de poser un baiser contre ses lèvres. Je n'avais pas peur de lui. Doucement, je me laissai tomber contre le matelas, en attirant Mikel contre moi. Je posai mes lèvres contre les siennes avec passion. Je mordis doucement la lèvre inférieure de mon amant. Mon regard se posa dans le sien.

- Je n'ai pas peur de toi, murmurai-je. Je t'aime et rien ne va changer.

Mes baisers descendirent dans le creux de son cou. Mes mains glissaient contre sa peau sous la tunique qu'il portait. J'inversai nos positions, avant de rouler mon amant contre son ventre après avoir retiré sa tunique. Mes lèvres allèrent se poser contre sa nuque, avant de descendre vers le bas de son dos.

- Je t'aime, Mikel, roucoulai-je.

Doucement, je posai ma bouche contre son intimité. Mes mains agrippèrent ses hanches, pour l'empêcher de se sauver. Rien n'allait changer, nous allions nous aimer. L'une de mes mains alla défaire son pantalon, pour aller entourer son membre de ma main. Doucement, je commençai un lent va et vien, alors que ma langue explorait son intimité.

- Laisse-toi aller, murmurai-je.

-

Chevalier d'Émeraude Messages : 36 Date d'inscription : 24/06/2017

Depuis mon retour à Émeraude, je ne faisais que vivre dans la peur. Je n'avais jamais ressenti cela auparavant. Au contraire ! J'avais toujours été insouciant, j'avais toujours aimé le danger. Maintenant, le danger, c'était moi. J'avais honte de ce que j'étais. J'avais peur de faire mal à l'amour de ma vie. Je ne pouvais même plus réparer mes erreurs. Si je le blessais, je n'avais pas les pouvoirs pour le guérir. Je ne pourrai même pas contacter mes frères et soeurs d'armes. Pouvais-je encore les appeler ainsi? Après tout, je n'avais plus aucun lien avec eux. J'avalai de travers en pensant à cela. Ce n'était pas comme s'ils m'appréciaient. Ma perte ne devrait pas trop les affecter.

Un doux baiser de mon amant me ramena au présent. Je ne pus m'empêcher de sourire l'espace d'un instant. Je savais qu'Édouard était superficiel, il l'avait toujours été. Jamais je n'aurais pensé qu'il veuille rester avec moi après ma transformation. Mais Édouard était également différent avec moi. Il m'aimait. Lentement, mon amant se coucha contre le matelas, avant de m'attirer à lui pour me voler un baiser passionné. Je retins un gémissement alors qu'il mordait doucement ma lèvre inférieure.

« Je n'ai pas peur de toi, me souffla-t-il en plantant son regard au creux du mien. Je t'aime et rien ne va changer. »

Je me sentis fondre sous sa déclaration, mais bien rapidement mes réflexes insectes prirent le dessus. Je me figeai complètement alors que ses lèvres venaient caresser la peau désormais froide de mon cou. J'arrêtai pratiquement de respirer tandis que ses mains glissaient sous ma tunique, pour rapidement me la retirer. Je me retrouvai face contre le matelas, et un baiser d'Édouard caressa ma nuque. Mes mains se saisirent bien rapidement des draps, alors que je luttais entre l'envie de le tuer et le laisser aller.

« Je t'aime Mikel, déclara mon fiancé, tandis que ses lèvres descendaient le long de mon dos jusqu'à mon intimité. »

Je me raidis complètement lorsque je sentis sa bouche au travers mon pantalon titiller mon intimité. Et si je ne pouvais plus aimer le sexe ? Si l'orgasme n'était plus possible ? Édouard me laisserait tomber. Il aimait trop les jeux amoureux pour être avec quelqu'un sans le toucher. Mon pantalon me fut enlevé, et la main de mon amant commença des mouvements contre mon membre tandis que sa bouche explorait mon intimité.

« Laisse-toi aller, m'intima Ed. »

Je secouai négativement la tête, serrant encore plus fort les draps dans mes mains. Mon amant tenait solidement mes hanches, comme pour m'empêcher de me dérober. Cependant, le plaisir eut rapidement raison de mes peurs, et je laissai tomber un premier gémissement, alors que tout mon corps se ramollissait. Mon bassin se releva par lui-même, comme pour donner plus de place à Édouard. En fait, cela ne prit pas de temps que j'eus mon premier orgasme. Je poussai un long gémissement, tout en tentant de contrôler les spasmes de mon corps. Je me retournai sous mon amant, glissant mes mains le long de son torse pour les nouer contre sa nuque. Mon regard se planta au creux du sien. Il n'y avait aucun dégoût dans ses yeux, seulement dans l'amour. Certes, je ne comprenais pas comment il faisait, mais je n'allais certainement pas m'y opposer.

« Je t'aime Édouard, murmurais-je. Merci d'être là. »

Je m'emparai de sa bouche avec passion, et agressivité. Je plantai mes griffes dans son dos et je sentis rapidement son sang couler. Il glissa contre sa clavicule pour tomber sur mon visage. Mon coeur battait la chamade, alors que je ne pensais qu'à arracher son propre organe. Je poussai brusquement mon amant, mais il resta bien planté au-dessus de moi. Ses doigts vinrent même se saisir de mon menton pour m'obliger à le regarder. Il n'avait pas peur. Moi oui. Il ne savait pas tout ce que j'étais prêt à lui faire. Il ne comprenait pas. Malgré tout, sa confiance vint me calmer un brin. Je l'embrassai de nouveau, avant de lécher le sang contre sa clavicule. Un gémissement de contentement s'échappa de ma bouche. Je lui retirai rapidement sa tunique, puis je lui arrachai pratiquement son pantalon. Mes doigts s'enroulèrent autour de son membre pour entamer un mouvement de va-et-vient. Je faisais bien attention à ne pas l'accrocher avec mes griffes. J'inversai brusquement nos positions, avant de descendre mon visage au niveau de son membre bien tendu. Je grafignai alors son torse de mon index, ouvrant sa peau. Je le laissai saigner un peu, prenant son membre en bouche. Je m'appliquai pendant plusieurs minutes à lui faire la fellation de sa vie, mon regard bien encré au creux du sien, comme il aimait. Je le laissai sur le bord de venir, et je pris le sang qui coulait contre son torse et j'en enduisis son sexe. Son sang comme lubrifiant. C'était tellement excitant que le simple fait d'y penser me donnait envie de jouir. Je levai alors le bassin, et je me laissai glisser contre son sexe monstrueux. Mon dos se cambra de lui-même, alors que je gémissais fortement.

« Ed... murmurais-je. »

Je commençai une danse du bassin, d'abord douce et lente, puis je commençai à accélérer la cadence. Tous mes sens étaient amplifiés, il semblerait, incluant ce que je ressentais au lit. C'était quand même génial, si j'oubliais mes envies de tuer mon fiancé. Et le fait que j'utilisais son sang comme lubrifiant. Il était encore bien dur pour le moment, donc ça ne devait pas trop l’écœurer... Si seulement je pouvais encore lire ses pensées et déchiffrer ses émotions ! Lentement, je sentais l'orgasme arriver. Et plus l'orgasme semblait venir, et plus j'avais envie de tuer Ed. J'écarquillai subitement les yeux, avant de me défaire de l'emprise de mon amant et de reculer le plus loin possible de lui. J'étais comme un animal. Vous savez, ceux qui tuent leur partenaire au moment de l'orgasme ? C'était exactement ce que j'allais faire. J'avais la tête basse, j'avais honte. Honte de ce que j'étais, honte de ce que je pouvais bien faire.

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Je le sentais tiraillé, mais tout ce que je voulais, c'était qu'il retrouve ce que nous avions. Il restait le même Mikel pour moi, même si biologiquement il ne l'était plus. Je l'aimais plus que tout et rien ne changerait ce que je ressentais pour mon Bérylois. Je ne l'avais pas sauvé pour rien et je l'aimais pour vrai, même si j'ai failli recoucher avec Kesley alors que je le pensais mort. J'étais fou de lui et je ne sais pas ce que j'aurais fait si je l'avais réellement perdu.

Mes mains maintenaient mon amant en place, alors que ma langue glissait contre l'entrée de son antre et y entrait par moment. Mikel finit par pousser un gémissement de plaisir, alors que son bassin se relevait. Je souris, avant de continuer mon traitement, quelques minutes plus tard, le corps de mon amant était secoué de spasmes après un premier orgasme assez puissant. Il finit par se retourner vers moi, ses mains glissèrent en de lentes caresse sur mon corps. Nos regards se croisèrent, je vis sa surprise, était-il surpris de voir autant d'amour dans le mien?

- Je t'aime Édouard, murmura mon amant. Merci d'être là.

Sa bouche attaqua alors la mienne avec tellement de passion, me prenant par surprise, alors que ses griffes s'enfoncèrent dans la chair de mon dos. La douleur se mélangea à la passion, mon sang glissa sur ma clavicule pour atterir contre le visage de mon amant. Je relevai son menton vers moi, en voyant la peur dans ses yeux. Je n'avais pas peur, j'étais un peu surpris, mais j'aimais l'être. Mon amant finit par se calmer pour venir m'embrasser doucement, il finit par lécher lentement ma clavicule. Je souris alors que Mikel couinait de joie en léchant mon sang. Mon amoureux reprit les rennes en me retirant rapidement ma tunique et m'arrachant pratiquement mon pantalon. Sa main griffue s'enroula autour de mon membre tendu pour entamer un bon va et vien. Moi qui avais toujours été celui qui menait dans notre vie sexuelle, je fus agréablement surpris lorsque Mikel nous renversa, afin d'être sur le dessus. Son visage descendit à la hauteur de mon sexe tendu, son index ouvrit la peau de mon torse au même moment. Alors que mon sang glissait contre mon torse, la bouche de Mikel entoura mon membre et ce dernier entama une fellation plus qu'intense. Son regard ne lâchait pas le mien, alors que sa bouche glissait contre mon sexe. Je me sentis prêt à exploser dans sa bouche, que mon tendre Chevalier quitta mon membre, avant de glisser sa main sur mon torse ensanglanté et enduisit mon sexe de mon propre sang. Étonnement, je n'en fus pas dégoûté, mais encore plus excité. Mikel finit par lever son bassin et se laissa lentement tomber sur mon sexe. Comme je me sentais entrer en lui, mon amant cambra son dos en poussant un gémissement sonore.

- Ed...

Je souris, en le voyant entamer une danse du bassin plus que langoureuse, avant d'accélérer son mouvement sur moi, je sentais ses sens amplifiés par sa nouvelle condition et son désir. C'en était animal et j'adorais ça. Je sentais un orgasme approcher pour lui comme pour moi, c'était étrange comme si en recouchant avec lui, je m'étais connecté à son être et je pouvais savoir certaines choses en même temps que lui. Comme l'orgasme me frappait, Mikel écarquilla les yeux, avant de se retirer et reculer rapidement. Je me relevai en voyant mon amant au fond de la chambre, la tête basse. Je descendis du lit, avant de m'approcher doucement de lui. Je tendis ma main vers lui, avant de prendre sa main dans la mienne et l'attirai doucement contre moi. Je serrai Mikel dans mes bras, quelques secondes, avant de poser un doux bisou sur son front.

- Qu'est-ce-qui se passe? demandai-je doucement. Parle-moi.

Je l'emmenai vers le lit avant de me coucher et le coucher contre moi. Je pressai mon torse contre son dos, nos mains toujours nouées ensemble. Je posai un baiser contre sa nuque, alors que je refermais magiquement mes plaies. Je finis par retourner Mikel vers moi, avant de relever son visage vers le mien. Je lui souris doucement, avant de lui envoyer une vague d’apaisement et d'amour. Je finis par poser doucement mes lèvres contre les siennes.

- Dis-moi ce qui se trame Mikel, dis-je. Où je vais voir ce qui se passe dans ta tête.

Je poussai un soupir devant son silence, je me redressai en position assise, avant de l'aider à faire de même. Je pris ses mains dans les miennes, avant de plonger un regard aimant dans le sien.

- Je t'aime et rien ne va venir changer cela, promis-je.

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