Balade à cheval (Libre)

Chevalier d'Émeraude Messages : 13 Date d'inscription : 17/04/2016

Mon fiancé était reparti vers Zénor. La Reine Mylena avait commencé à mettre beaucoup de pression sur lui et avait suspendu notre mariage. Tout ça parce que Zachary était le petit frère d'Aden, qui s'était rebellé contre Sa Majesté. Je vouais beaucoup de respect à ce Chevalier, évidemment, mais je ne prônais pas la violence, les rébellions, et tout ça. En fait, je préférais de loin m'amuser à tous ces jeux d'épée, mais j'étais tout de même une féroce guerrière. Bon, je gagnais tous mes combats singuliers car les autres avaient peur de me brusquer ou d'abîmer mes ailes, et ça me faisait bien rire.

Ce matin-là je m'étais levée dans la petite chambre attenante à celle de mon Maître. Elle partageait désormais la chambre de Lady Delnya et je ne voulais pas m'immiscer dans leur intimité. Et puis désormais, j'avais beaucoup plus de liberté qu'avant. Aliénor me faisait confiance. Lorsque j'arrivai dans le hall, vêtue de ma tunique uniquement, j'y vis Aëlys et Darius dans un coin. Je pris place avec mes anciens camarades de classe. Leurs Maîtres semblaient également absents. Je me servis un petit croissant avec une tasse de thé bien fumant.

« Bon matin ! dis-je avec ma joie habituelle. »

Ils avaient des têtes d'enterrement ces deux-là... Je leur souris doucement, avant d'avaler rapidement mon déjeuner. Je leur fis la conversation sur à peu près tout ce qui me venait en tête. En fait, je faisais plutôt un monologue, mais j'étais habituée. Je faisais toujours des monologues lorsque j'étais très joyeuse. Et comme j'étais toujours joyeuse... M'enfin !

« Envie d'une balade à cheval ? proposais-je alors. »

Je ne leur laissai même pas le temps de répondre que je courus vers les Grandes Portes que les gardes venaient juste d'ouvrir. Je déployai mes ailes afin de virevolter jusqu'à l'écurie. Je grimpai sur un petit banc afin de sceller Lavande, ma belle jument blonde. Je sortis dans la cour en scelle, attendant mes amis.

Chevalier d'Émeraude Messages : 23 Date d'inscription : 17/04/2016

Je m'étais levée aux petites heures du matin, je dormais dans l'ancienne chambre de Lady Arya, qui elle dormait dans la chambre de mon maître. Tristan, ouais je l'appelais par son prénom, car je ne l'aimais pas spécialement, me laissait beaucoup plus de liberté. Donc, je pouvais aller où je voulais aller et faire ce que je voulais faire. Aujourd'hui, je voulais simplement oublier que j'étais une écuyère, je voulais être une fille normale. En même temps, je devais m'entraîner, j'en avais assez de faire attention à mes compagnes. Elles devaient s'endurcir.

Je descendis dans le Hall des Chevaliers, vêtue de ma tunique, mes pantalons et une paire de bottes. Ma petite taille était enserrée de ma ceinture d'armes. Darius était déjà assis à une table. Je pris ma tasse de thé et allai le rejoindre, lui et moi avions tous deux de petits problèmes avec l'obéissance envers nos maîtres. Je fonçai les sourcils, alors que je sentais l'énergie féérique de Désiré qui descendait vers nous. La fée écuyère s'assit près de moi, avant de se prendre une tasse de thé et un croissant.

- Bon matin! s'exclama Dési de sa joie écœurante.

La fée se mit à manger, tout en parlant ici et là. Désiré était l'écuyère la plus proche de ses origines. Elle préférait jouer ou se balader que de s'entraîner. Elle ne perdait aucun combat singulier, parce qu'elle utilisait ses ailes pour faire pitié. Si l'un de nous les abîmait, la belle blonde éclaterait en sanglots amers. Je l'aimais bien de loin, mais lorsqu'on la laissait approcher, elle devenait intensément trop joyeuse.

- Envie d'une balade à cheval? demanda-t-elle d'un ton trop joueur.

Première bonne idée de la journée. Je n'eus pas le temps de dire oui, que Dési se lançait vers les Grandes Portes. Je poussai un soupir, avant de faire signe à Dar de me suivre. Je n'avais pas envie d'avoir la fée collée à mes basques toute la journée, alors autant lui donner ce qu'elle voulait. Je sortis dans la cour, Désiré nous attendait assise sur sa jument. J'eus un petit sourire en la voyant toute prête, méchante et amère comme j'étais, l'envie ne manquait pas de faire demi tour. Mais comme elle devrait être ma soeur d'armes plus tard, j'allais lui donner ce moment.

Je la contournai pour aller dans l'écurie, chercher Crépuscule. Ma jument toute noire m'attendait dans son box. Elle était l'une des plus rapides des chevaux de l'Ordre. Je scellai et passai le mors à ma jument. Je grimpai en scelle et allai me placer près de la fée. Je me retournai vers elle, je remarquai que la sangle qui maintenait la scelle en place n'était pas assez serrée.

- La sangle, dis-je à ma soeur d'arme.

Voyant qu'elle ne comprenait pas, je descendis de ma monture pour me rendre près de la sienne. Je posai une main sur le nez de Lavande, la jument de ma soeur. Je caressai doucement le poil blond du cheval, avant de me rendre au côté de ma soeur. Doucement, je défis la sangle, avant de la serrer d'un bon coup. Le cheval eut un petit sursaut, puisqu'il ne devait pas être habitué d'avoir la sangle bien serrée, mais cela était important. Si la sangle n'était pas proprement serrée, la scelle pouvait glisser et la cavalière tomberait du cheval. Je calmai Lavande, en lui donnant un cube de sucre, que j'avais piqué à table.

- T'inquiète pour ta jument, elle n'a pas eu mal, je l'ai surpris simplement, dis-je, doucement. Ta sangle doit toujours être bien serrée, sinon tu vas tomber et te blesser.

Je tentai un petit sourire. Je retournai à ma place, sur le dos de Crépuscule. Mon regard glissa sur la cour, je vis Ivy s'entraîner au tir à l'arc. Ivy était la personne la plus calme et posée que je connaissais. Elle serait la personne parfaite pour contenir ma rage constante et la joie de vivre de Désiré. Je fis un petit sourire à cette dernière, avant de diriger mon cheval vers mon autre soeur d'armes.

- Ivy, t'as envie de venir faire une balade? demandai-je

Ivy me sourit timidement. Avant de hocher la tête. Je lui souris, avant de retourner auprès de Dési. Darius était lent à sceller son cheval, donc Ivy aurait le temps de nous rejoindre. Si elle et Darius étaient là, le temps serait moins long et moins gênant entre nous.

- Ça te va si Ivy vient avec nous?

Chevalier d'Émeraude Messages : 24 Date d'inscription : 08/02/2019

Ce matin était un matin comme les autres, je m’étais levé de bonne heure dans l’espoir de profiter de la quiétude du matin. J’avais besoin de sortir du château ces temps-ci, les bâtiments m'oppressaient. Plus le temps passait plus j’avais l’impression d’être prisonnier d’une routine, je voulais être chevalier pour faire de grandes choses pas pour passer ma vie enfermé dans un château, à répéter toujours le même schéma me lever, manger, m’entraîner et ainsi de suite. Je passais bien sûr beaucoup de temps à la bibliothèque pour exercer ma magie, mais ces derniers même elle me sentait trop habituelle. Donc, ce matin-là, j’étais plutôt d’humeur maussade.

J'enfilais ma tunique d’écuyer ainsi qu’un pantalon basique avant de sortir de ma chambre, voisine à celle de mon maître Aden. Je me rendis alors vers le hall pour déjeuner, prenant du pain et une tasse et s'asseyant seul au bout de la table. Je n’étais pas d’un naturel sociable me retrouver seul le matin pour déjeuner me gêner pas le moins du monde. Je commençai à déjeuner tout en réfléchissant à ce que j’allais pouvoir faire de ma journée quand Aëlys me rejoignit. Ce que j’aimais bien chez Aëlys, c’est que comparé à d’autre Écuyer elle n’étais du genre à être accro aux règlements et tout et tout. Elle se formalisa donc pas quand je la saluai simplement d’un signe de tête.

Nous continuâmes de manger dans le calme, jusqu’à l'arrivée notre de camarade.

« Bon matin ! Déclara t-elle énergiquement. »

Désirée discuta de tout et de rien jusqu’à la fin du repas. Elle était une Écuyère qui sortait de l’ordinaire, bien qu’elle ne soit pas la seule fée de l’Ordre, elle était là à avoir conservé ses ailes et la naïveté des fées. Je m’étais toujours demandé ce qu'une personne aussi douce qu’elle qui n’aimait pas se battre et était contre toute forme de violence en général faisais dans l’Ordre. Je n’avais rien contre les fées ou contre les personnes pacifiques en général, je pensais simplement que leur place n’était pas dans l’armée. Ce qui ne m’empêchait pas d’apprécier Désirée, même si ce n’était pas une grande amie, il est vrai que sa présence pouvait être rafraîchissante.

« Envie d'une balade à cheval ?” Proposa Désirée venant tout juste de finir de manger

Ce n'était pas une mauvaise idée, une balade me permettrait de changer un peu d’air. Je n’eu pas même le temps d’aquiecier que Désirée était déjà partie. Je souris à la réaction de mon amie, cette balade allait être quelque chose. Car Aëlys et Désirée étaient l’opposée l’une de l’autre, j’hésitais quelques secondes à les laisser seules toutes les deux pour m’amuser un peu, mais le regard que me lançait Aëlys ne me laissait pas trop de choix.

Je lui emboîtai le pas, une fois arrivée à l’écurie, je me dirigeai vers le boxe de mon cheval, Ouragan. Je l’avais surnommé ainsi, car c'était sûrement un des chevaux les plus sauvages que je connaissais. Quand j’étais plus jeune Ouragan ne laissait personne montait sur son dos, il mordait, sautait, un vrai danger, à tel point que les dresseurs décidèrent que s'il ne trouvait de maître dans les plus bref délais, ils devraient l’exécuter. Révolté comme l’adolescent de tout juste douze que j’étais, je fis mon possible pour l’adopter. Mon maître refusa d’abord qu’il devienne ma monture disant qu'un chevalier doit pouvoir avoir une totale confiance en son cheval et que pour cela, il fallait qu’il soit totalement discipliné. Mais je n’en fis qu’à ma tête, tout les soirs, je me rendais dans l’enclos dans l’espoir de réussir à le monter. Mais je rendis vite compte qu’il était impossible de lui mettre ne serait ce qu’un harnais. C’est alors que je décidais de le monter à cru, je savais que c’était dangereux, mais je voulais tenter. Les premières fois, je tenais que quelques minutes avant de tomber à terre, mais plus le temps passait plus j’arrivais à le contrôler, lui donnant les ordres par télépathie. Quand je me sentis enfin à l’aise, je décidai d’avouer à mon maître que je lui avais désobéi, il fut d’abord énervé, mais quand il se rendit compte que maîtriser Ouragan, il céda finalement me laissant monter mon cheval.

Petit à petit, je réussissais à sceller mon cheval cela m’avait demandé du travail, car Ouragan aimait la liberté, mais j’arrivais de plus en plus à le faire obéir. Mais ce matin, je ne sais pour quelle raison, il était d’une humeur massacrante, j’avais beau faire ce que je voulais, il m’était impossible de lui mettre quoique ce soit sur le dos. Les joues rougis par la colère, j’hésitai à prendre un autre cheval pour une fois, mais j’étais bien trop orgueilleux pour avouer ma défaite devant mes amis. Je lançai ma selle à terre et lui sauta sur le dos, je m’étais résigné, je montrais à cru cette fois-ci.

Je rejoignais mes amis, encore énervé, mais me repris pour ne rien laisser paraître. Désirée était déjà prête à partir. Quant à Aëlys, elle proposait à une de nos camarades Ivy, de se joindre à nous. Je souris un peu moqueur, elle ne voulait vraiment pas se retrouver seul avec Désirée. Au moins, si elle venait, je ne saurais pas seul avec Aëlys et Désirée, j’aurais, du renfort. De plus, Ivy était une fille très discrète et calme qui aimait la solitude. De ce fait, nous ne nous connaissions pas vraiment, mais il m’arrivait parfois de la croiser à la bibliothèque.

- Ça te va si Ivy vient avec nous? Demanda Aëlys

J’avançai pour que mes amis puissent me voir, avant de répondre à la place de Désirée.

- Moi ça me va, plus on est fou plus on rit, comme on dit.

Chevalier d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 20/04/2016

J'étais debout depuis le petit matin. Rapidement, j'étais descendue aux cuisines, pour y grignoter un morceau de pain et un peu de miel. J'avais bu un peu de jus de fruits et j'étais sortis armée de mon arc et mon carquois. Mes longs cheveux blonds cendrés flottaient dans le vent qui soufflait dans la cour. J'aimais être seule, de plus, Maître Delnya me laissait beaucoup plus de liberté, alors que le moment de mon adoubement approchait.

Je m'approchai d'une table, où je pourrais cirer le bois de mon arc et resserrer la corde. De tous les écuyers, les meilleurs avec l'arc étaient Kesley et moi. Lui parce qu'il était un excellent observateur et moi, avec ma froide logique. Maintenant qu'Alaric l'entraînait, il était encore meilleur qu'avant. Comme il s'améliorait, je voulais faire de même. Je finis par me relever, avant de tirer contre la corde de mon arc. Je sentais que mes frères et soeurs commençaient à se réveiller. Je n'avais pas envie d'aller les rejoindre, je préférais être seule.

Cela devait faire quelques heures que je travaillais sur mon arc, j'étais plus que minutieuse, c'était important pour moi. J'entendis le bourdonnement des ailes de ma soeur Désirée, je ne me retournai pas. Elle devait avoir bien des choses à faire, puisque son maître était l'une des meilleures Chevalières de l'Ordre. Rapidement, je sentis les énergies d'Aëlys et Darius suivre Dési. La petite fée sortit de l'écurie avec Lavande, sa jument. Je me retournai pour la regarder, toute souriante. Elle était mignonne comme tout. Je retournai vivement à mon arc. Je finis par me placer face aux trois cibles et commençai à tirer.

Clairement, mes amis allaient s'amuser en campagne. Je n'allais pas demander de me joindre à eux, ce n'était pas mon genre, mais j'avais envie de penser à autre chose que la guerre et l'entraînement. Maître Delnya me poussait à être une jeune fille aussi dans mes temps libres. Je ne me rappelais pas comment.

- Ivy, fit la voix d'Aë dans mon dos. T'as envie de venir faire une balade?

Je m'étais retournée vers La jadoise et la fée assises sur leur montures. Lavande, blonde et tressée et Crépuscule, aussi noire que l'étalon de Lady Arya, mais avec une étoile blanche entre les deux yeux. Toutes deux de magnifiques bêtes qui allaient bien avec leurs maîtresses. Aëlys demanda à Dési si c'était correct que je me joigne à eux, connaissant Désirée, je serais surprise qu'elle me dise non. Darius arriva sur Ouragan, oui je connaissais les noms de chaque monture, j'aimais m'occuper des chevaux avec Toma.

- Moi, ça me va, dit Darius, sans laisser le temps à mon amie fée de répondre. Plus on est de fou, plus on rit, comme on dit.

Je souris timidement, Darius n'était pas celui avec qui je parlais le plus. Il était gentil, mais j'étais beaucoup plus proche de Toma ou Désirée. Je haussai les épaules, avant de me rendre vers les cibles et décrocher mes flèches, pour les mettre dans mon carquois. Je plaçai mon arc dans mon dos, en bandouilière et me rendis vers l'écurie. Je scellai Avalanche, avant de fixer mon carquois à la scelle. Je grimpai sur ma jument blanche et sortis de l'écurie, près de Désirée et Lavande.

- Par où voulez-vous aller? demandai-je.

Je pris les devants, avant de lancer Avalanche au trot vers le pont-levis et vers les campagnes d'Émeraude. Je m'arrêtai dans le premier village, me tournant vers mes compagnons. Nous allions souvent vers la côte et Argent ou vers Rubis. Je souris gentiment.

- Pourquoi ne pas aller vers Jade? demandai-je. Cela fait combien de temps que tu n'as pas vu tes parents ou ton frère, Aë?

Perle était trop loin. Les Fées étaient trop complexes avec leurs enfants et Turquoise était à l’opposé d'où nous étions. Aë s'inquiétait pour son frère, elle avait ressentit l'inquiétude de ses parents, puisque selon ce qu'elle disait, Noah avait fugué.

- Jade ou Argent?

Chevalier d'Émeraude Messages : 13 Date d'inscription : 17/04/2016

Je savais très bien qu'Aëlys n'avait pas une très bonne opinion de moi. Je n'avais jamais demandé à être envoyée à Émeraude, comme personne ici. Ce n'était pas parce que sa personnalité la rangeait mieux dans la catégorie d'Écuyer que je n'avais pas la même valeur qu'elle. J'étais différente des autres, voilà tout, mais j'étais sa soeur d'armes au même titre que tous. Je ne savais pas comment lui prouver mon point de vue, alors je ne laissais rien paraître. Les gens étaient gentils avec moi, parce qu'il était tout simplement impossible d'agir méchamment à mon égard, mais j'en avais marre. Je ne voulais plus être la petite Fée qui donnait l'impression qu'elle avait besoin de protection. Je voulais devenir une Chevalière aussi farouche que mon Maître. Et si je devais me faire enlever mes ailes pour y arriver, alors soit. De toute façon, je ne pouvais pas retourner chez moi, et je ne pourrai jamais plus regarder mon fiancé en face si je quittais l'Ordre. Ce n'était pas une option.

« La sangle, me dit Aëlys d'un ton neutre, ce qui me fit sursauter. »

La sangle ? Quoi la sangle ? Ma soeur descendit de sa propre monture, afin de venir fixer plus solidement ma sangle. Je ne pus m'empêcher de rouler des yeux devant son explication. Je savais très bien comment seller ma bête, si j'avais laissé la sangle plus lousse, c'était parce que c'était une petite balade, et non un champ de bataille. En fait, si ce n'était que de moi, tout cet équipement serait non nécessaire, mais je ne faisais pas les règlements. Aë proposa alors à Ivy de nous accompagner, et elle se dépêcha dans l'écurie pour seller sa monture. Je poussai un soupir de soulagement. Même si j'essayais d'aimer mes frères et soeurs d'armes tous au même niveau, je m'entendais beaucoup mieux avec Ivy et Toma.

« Moi ça me va, répondit Darius lorsque Aëlys nous demanda si notre soeur pouvait nous accompagner. Plus on est de fous, plus on rit. »

Là-dessus, il n'avait pas tord. Bien rapidement, nous fûmes quatre écuyers à cheval, bien prêts à partir.

« Pourquoi ne pas aller vers Jade ? proposa alors Ivy. Cela fait combien de temps que tu n'as pas vu tes parents ou ton frère, Aë? »

Je haussai un sourcil, incrédule, suivant les pensées de ma soeur. Elle souhaitait se rendre dans l'un de nos royaumes d'enfance. Je poussai un petit soupir, alors qu'elle proposait Jade ou Argent. Je me craquai doucement le cou, avant de poser un regard amical dans celui d'Ivy.

« Ils ne sont plus ses parents, ni son frère, dis-je alors. Nous sommes sa famille maintenant. Tu connais les règlements de l'Ordre, non? »

Je savais très bien qu'Ivy ne m'en voudrait pas de l'avoir ramenée à l'ordre.

« Moi, je propose que nous restions près de la Montagne de Cristal. Il y a plusieurs villages à son pied, nous pourrions mettre nos pouvoirs au service de la population. Soigner les malades... Et puis, en cette saison sèche, je suis certaine que plusieurs aimeraient bien recevoir un peu de pluie de la part d'Aë. »

Je souris à mes compagnons, avant de mettre ma jument au trot. Aller à Jade ou Argent prenait plus d'une journée à cheval, il nous était impossible d'être rentrés pour le repas du soir au château. Si nous avions plus de liberté, désormais, cela ne voulait pas dire que nous étions des Chevaliers en droit de ne pas nous reporter.

Chevalier d'Émeraude Messages : 23 Date d'inscription : 17/04/2016

Je ne savais pas pourquoi j'étais ici, je détestais tellement ma vie et les gens ici. Ivy et Darius étaient les seuls dont je n'avais pas d'opinion. Kes était mon meilleur ami, mais en ce moment notre relation battait de l'aile... J'étais l'une des écuyères des plus puissantes et j'étais coincée avec un Chevalier qui n'avait même pas de pouvoirs magiques. Mon meilleur ami ne me parlait pas, personne ne m'aimait ici. Alors qu'est-ce que je foutais ici?

J'essayais d'être polie, j'avais réussis simplement à recevoir des regards houspilleurs de la part de Dési. Comme je ne voulais pas avoir le reste des écuyers à dos, la fée savait monter les gens contre moi, je lui avais demandé la permission si Ivy pouvait se joindre à nous. Cette dernière était une personne tellement calme et douce qu'elle ferait un bon tampon entre moi et la fée. Bien sûr Darius arriva au moment où la blondinette et moi nous mesurions du regard. Il désamorça la situation en mettant son grain de sel, alors que mon amie se levait et entrait dans l'écurie pour aller sceller sa monture.

Ivy revint avec son cheval et nous sortîmes vers le pont-levis. Elle prit les devants, afin que Désirée ou moi ne piquions pas l'autre.

- Pourquoi ne pas aller vers Jade? proposa Ivy. Cela fait combien de temps que tu n'as pas vu tes parents ou ton frère, Aë?

Longtemps. Même si l'Ordre aimait dire que ce dernier était une famille, que notre vie passée ne faisait pas partie de notre présent, je gardais un magnifique souvenir avec mes parents et Noah. Pour moi, le Roi et la Reine de Jade restaient mes parents, Noah restait mon frère. Même si l'Ordre disait le contraire. Un craquement me sortit de mes pensées, Désirée avançait vers Ivy, un petit regard doux vers elle.

- Ils ne sont plus ses parents, ni son frère, dit-elle de sa voix mielleuse. Nous sommes sa famille maintenant. Tu connais les règlements de l'Ordre, non?

Ivy ne dit rien. Je ressentis qu'elle se sentait mal d'avoir proposé cela. Elle n'en voulait pas à la petite fée, mais moi oui. Elle avait beau avoir raison, je n'étais pas comme les autres. Je refusais de mettre ma famille biologique de côté, je ne les oublierais pas.

- Moi, je propose que nous restions près de la Montagne de Cristal, ajouta la petite fée. Il y a plusieurs villages à son pied, nous pourrions mettre nos pouvoirs au service de la population. Soigner les malades... Et puis en cette saison sèche, je suis certaine que plusieurs aimeraient bien recevoir de la pluie de la part d'Aë.

Je fronçai les sourcils. Son sourire se pointa vers nous, si elle n'était pas aussi jolie, je lui détruirais son petit minois. En fait, si je n'avais pas peur que Kesley et Nathan ne me punissent, je l'aurais fait. Désirée mit sa jument au trot, vers les villages. Elle avait raison, mais ça ne voulait pas dire que ce qu'elle venait de dire sur mes parents ne me blessaient pas.

- Non, dis-je.

Tout le monde arrêta, une larme coula sur ma joue. Je serrai les dents. Je n'avais jamais voulu être ici, mais le Roi avait demandé au reste des Monarques de lui envoyer leurs enfants magiques. J'avais eu la malchance de l'être. Blessée, j'étais blessée. Sans vouloir l'être, Désirée avait été encore plus horrible que Cassia pouvait être. Je fis tomber un éclair directement devant le nez de la jument de la fée, qui hennit de panique avant de cambrer. Désirée poussa un cri de peur, mais ne toucha jamais le sol, alors que je la faisais léviter.

- Aëlys! s'écria Ivy, hors d'elle.

Cette dernière fit signe à Darius, avant de partir au galop derrière la jument de Désirée. Je vis qu'elle avait réussi à rattraper Lavande. Je mis Crépuscule au pas, avant de l'arrêter devant Désirée, alors que je baissais un regard rougie de larmes de rage.

- Ma famille biologique reste ma famille, peut importe ce que l'Ordre peut dire ou nous mettre dans la tête, grondai-je. Tu peux parler pour l'Ordre, mais ne t'avise jamais de parler pour moi. Tu n'as pas ta place ici, tu ne l'as jamais eu. Tu es un poids mort avec tes ailes et ton comportement d'enfant.

Je savais que je frappais où ça faisait mal. Je pensais ce que je lui disais en ce moment. Dési aurait dû mourir sur la plage de Zénor, plus tôt cette année. Si cela n'avait pas été d'Arya et les autres Chevaliers.

- Ma famille est ma motivation de me battre dans cette guerre, quelle est la tienne? continuai-je. Au lieu de t'entraîner sérieusement, tu utilise tes ailes fragiles pour éviter les blessures. On est en guerre! Si tu ne te réveille pas tout de suite, tu vas mourir pour vrai cette fois-ci. Et si tu ne t'es pas fracassé le crâne, il y a quelques minutes, c'est parce que je ne veux pas ton sang de féfée sur mes mains.

Sur ces mots, je mis Crépuscule au pas, croisant Ivy et Darius, qui ramenait Lavande à sa maîtresse. Ivy secoua la tête, en me lançant un regard sévère. Je levai la tête fièrement, en tentant de cacher mes larmes. Je m'arrêtai plus loin, le coeur brisé.

Chevalier d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 20/04/2016

J'étais plutôt du côté des écuyers qui se rappelaient de leurs parents et qui les considéraient comme tel. Par contre, je pensais que l'Ordre faisait aussi partie de ma famille, j'avais une grande famille. Désirée était ma soeur, Aëlys aussi et Dar, il était mon petit frère. Donc oui, il m'arrivait de parler de nos parents biologiques, comme nos parents. Pour d'autres, ces derniers n'étaient rien de plus que des géniteurs, Markus, Cassia et Lerening pensaient comme cela.

Dési se retourna vers moi avec un joli sourire après s'être craqué le cou. Drôle de chose à faire pour une fée, mais ce devait être un trait qu'elle avait pris chez nous. Je l'aimais bien, elle était un mélange parfait d'humanité et de féérie.

- Ils ne sont plus ses parents, ni son frère, me rappela-t-elle doucement. Nous sommes sa famille maintenant. Tu connais les règlements de l'Ordre, non?

Désirée était comme Cassia, ses parents biologiques n'étaient pas ses parents. Peut-être l'avais-je froissée, ce que je ne voulais pas. Je voulais simplement faire sourire notre soeur jadoise. Je n'en voulais simplement pas à Dési, qui avait tout à fait raison. Mais quelques uns d'entre-nous pensaient autrement.

- Moi, je propose que nous restions près de la Montagne de Cristal. Il y a plusieurs villages à son pied, dit Désirée. Nous pourrions mettre nos pouvoirs au service de la population. Soigner les malades... Et puis en cette saison sèche, je suis certaine que plusieurs aimeraient recevoir un peu de pluie de la part d'Aë.

Un autre mignon sourire, auquel je répondis par la même chose. Alors qu'elle mettait Lavande au trot, je suivis avec Darius et Aë. Pourquoi ne pas donner un peu, en nous promenant. Le vent chaud d'Émeraude fit souffler mes cheveux.

- Non, fit la voix d'Aë.

Le reste de la troupe s'arrêta. Je me retournai vers ma soeur d'armes, les sourcils froncés. Elle devait se calmer. Le son d'un éclair frappa mes oreilles, alors que dans ma vision périphérique, je vis Lavande cambrer et Désirée lâcher prise. Comme ma soeur allait tomber au sol, sa chute fut arrêté par de la lévitation. Je vis Aëlys, main levée. Elle avait arrêté la chute de Dési, avant de la laissé se relever.

- Aëlys! criai-je, horrifiée.

Je n'en revenais simplement pas de ce qu'elle venait faire. Aë pouvait se faire expulser de l'Ordre, pour avoir agresser une autre écuyère. Lavande se mit à galoper plus loin, avant que je fasse signe à Darius de me suivre, pour aller chercher la jument blonde. Mon ami glaopait à mon côté, avant que je puisse couper la course du cheval. Lentement, je descendis de Avalanche, avant de prendre les rennes de Lavande et la calmer, en lui envoyant une vague d'appaisement. Aëlys et Désirée devaient régler leur conflit. Je repris place sur Avalanche, les rennes de Lavande dans ma main droite, je fis signe à Dar de revenir avec moi.

- Elles ont des choses à régler, je vais redonner Lavande à Dési, on a qu'à se rendre au premier village et les attendre là-bas, dis-je doucement.

Je croisai Aëlys, alors que je ramenais Lavande au pas avec Dar. Je descendis de ma monture, avant de poser une main amie sur l'épaule de Désirée. Je lui transmis une vague d’apaisement. Je lui tendis les rennes de sa monture, avant de gratter le nez de cette dernière. Je fis un sourire rassurant à Désirée.

- Je ne crois pas qu'elle ait voulu te faire du mal, dis-je doucement. Vous avez beaucoup de choses à vous dire et je crois que vous êtes plus similaires que vous le croyez. Prends ton temps, de reprendre ton souffle et tes moyens, Darius et moi irons dans le premier village, on vous y attendra.

Maternelle, je posai un petit bisous sur le dessus de la tête de mon amie. Je grimpai en scelle, en lançant une dernière vague d'apaisement sur la fée, avant de me retourner avec un grand sourire.

- On vous attends au premier village, dis-je à Dési. On fait la course? demandai-je à Darius, avec une lueur compétitive dans mon regard.

Sur ces mots, je lançai Avalanche au grand galop, dépassant Aëlys. Parle-lui, lui dis-je dans son esprit. Elle va te comprendre. Je vis Darius et Ouragan me dépasser, alors que je le talonnais de près. Nous arrivâmes dans la grande place du premier village, je riais à gorge déployée, j'étais heureuse. Dar était arrivé avant moi. Je lui lançai un sourire, avant de descendre et tirer Avalanche vers un abreuvoir.

- Tu m'as encore battu! lançai-je.

Chevalier d'Émeraude Messages : 13 Date d'inscription : 17/04/2016

Je le sentais. Je pouvais sentir dans toutes les fibres de mon corps, comme probablement tous les écuyers d'ailleurs. Aëlys était hors d'elle. Il fallait bien que quelqu'un la remette à sa place, parfois. Elle se prenait toujours pour la meilleure, mais les talents au combat ne définissaient pas un Chevalier. Le reste était également important, et elle n'était pas capable de respecter le code de l'Ordre. Son Maître ne la remettait jamais à l'ordre. Elle ne serait pas comme ça si elle avait eu Aliénor ou Nathan comme Maître. Mon but n'avait pas été de la mettre en colère, seulement de la ramener sur le droit chemin. Mais Aë étant Aë...

« Non, cracha-t-elle. »

J'arrêtai sec Lavande, avant de me retourner vers ma soeur d'armes. Je n'eus le temps de rien faire, qu'un éclair s'abattit près de ma monture. J'en perdis les rênes tandis que ma jument se cambrait. Je poussai un cri de terreur alors que je me sentais glisser. Je n'avais pas le temps d'ouvrir mes ailes. Je fermai les yeux, mais une main invisible me retint afin de me déposer sur le sol en douceur. Mon coeur battait la chamade, alors que je me retournais vers la Jadoise, les sourcils froncés. Elle venait de m'agresser ! Littéralement ! J'étais tellement sous le choc, que je n'osais plus bouger. J'entendis ma soeur d'armes crier le nom d'Aëlys, mais pour ma part, je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire. Je fixais le vide, alors que j'entendais les sabots de deux chevaux partir à la chasse de Lavande. Je savais très bien que j'étais seule avec celle qui venait de m'agresser. Comment avait-elle pu? Je ne lui avais rien fait ! Je déglutis avec difficulté, tentant de lutter contre mes larmes. J'aurais tout donner pour que Zachary soit à mes côtés en ce moment...

« Ma famille biologique reste ma famille, peu importe ce que l'Ordre peut dire ou nous mettre dans la tête, cracha Aë, hors d'elle. Tu peux parler pour l'Ordre, mais ne t'avise jamais de parler pour moi. Tu n'as pas ta place ici, tu ne l'as jamais eue. Tu es un poids mort avec tes ailes et ton comportement d'enfant. Ma famille est ma motivation de me battre dans cette guerre, quelle est la tienne? continua la Jadoise sur le même ton agressif. Au lieu de t'entraîner sérieusement, tu utilises tes ailes fragiles pour éviter les blessures. On est en guerre ! Si tu ne te réveilles pas tout de suite, tu vas mourir pour de vrai cette fois-ci. Et si tu ne t'es pas fracassé le crâne il y a quelques minutes, c'est parce que je ne veux pas ton sang de féfée sur les mains. »

Je n'en revenais simplement pas. Comment osait-elle me dire quelque chose pareil ? Et surtout, comment osait-elle avouer qu'elle avait voulu me tuer ? J'étais tellement sidérée, tellement abasourdie que je sentis à peine la vague d'apaisement que tentait de me transmettre Ivy. Je ne l'entendis même pas lorsqu'elle me parlait. J'entendais le son de sa voix, mais pas les mots. Les rennes de ma jument se retrouvèrent dans ma main, alors que je sentais les esprits de Darius et d'Ivy nous quitter. Aëlys était légèrement plus loin. Je fronçai les sourcils, avant d'embarquer sur ma monture. Je dépassai la Jadoise, avant de lui jeter un regard noir.

« Si j'ai des ailes, sifflais-je entre mes dents. C'était uniquement parce que Nathan voulait un soldat ailé. Je m'entraîne au même titre que toi. Je suis très habile avec les armes. Ce n'est pas parce que je ne suis pas la meilleure que je suis inutile. Avoir perdu Kesley ne te fait pas. Je comprends pourquoi il ne veut plus de toi... »

Ce n'était pas moi qui avait parlé. Pourtant, je l'avais dit. C'était exactement ce qu'elle méritait. Un coup de poing au visage. Je relevai la tête, luttant contre mes larmes.

« Je vais les faire enlever, ces satanées ailes, puis je vais te foutre la raclée de ta vie, grognais-je. »

Je mis Lavande au galop, obliquant dans la forêt pour me diriger vers le Royaume des Fées. Je ne les voulais plus ces ailes. Elles étaient mon dernier lien avec une famille qui ne m'avait jamais désirée. J'allais montrer à cette Jadoise que je n'étais pas un fardeau, et j'allais devenir une meilleure soldate qu'elle ne pouvait l'être. Au moins, je savais respecter les règlements. J'allais m'entraîner avec son ancien meilleur ami, puis j'allais l'égorger de mes propres mains.

Chevalier d'Émeraude Messages : 24 Date d'inscription : 08/02/2019

Je regardais mes camarades, je n’avais pas l’habitude de sortir avec les autres Écuyer, j’étais un vrai loup solitaire. Pourtant aujourd’hui, j’avais décidé de venir, ces derniers temps j’avais besoin de changement. Et puis plus tard, je me battrais à leurs côtés il fallait donc que j’apprenne à mieux les connaître.

Nous étions sur le pont-levis quand Ivy proposa qu’ on se rende à Jade dans le royaume d’Aëlys et rendre visite à sa famille.

Je n’eu pas le temps de répondre quoique ce soit que Désirée la reprit. Je levais les yeux au ciel, on était entre Écuyers, on pouvait se lâcher un peu, pas besoin que l’on nous fasse la morale.

Quand je sentis le vent s’intensifier je sus qu'Aëlys se retenait de ne pas exploser, ce n’était qu’une remarque stupide, il ne fallait pas qu’elle le prenne personnellement. Certain d’entre nous avais du mal à se détacher du règlement.

" Moi, je propose que nous restions près de la Montagne de Cristal. Il y a plusieurs villages à son pied, dit Désirée. Nous pourrions mettre nos pouvoirs au service de la population. Soigner les malades... Et puis en cette saison sèche, je suis certaine que plusieurs aimeraient recevoir un peu de pluie de la part d'Aë. "

Elle souriait innocemment, ce n’était pas forcement l’idée que je me faisais d’une petite balade, mais bon si ça pouvait faire passer Aëlys à autre chose. Ce qu’elle n’avait apparemment pas envie de faire.

" Non ! Cria-t-elle avant qu’un éclair coupa net le chemin de Lavande qui cambra et fit tomber Désirée."

Je soupirai, voilà pourquoi je passais le plus clair de mon temps seul pour éviter ce genre de puérilité. Aëlys était tellement susceptible ! Et Désirée elle était obligé de jouer les accros du règlement ? Non, il fallait toujours que ça se prenne la tête pour des bêtises.

" Aëlys ! Cria Ivy surprise. "

Désiré était suspendue dans les airs, au moins Aëlys n’avait pas complètement essayé de la tuer. Ivy me fit signe de la suivre pour que l’on aille récupérer Lavande. Nous la fîmes revenir au pas jusqu’à la fée. Je regardais la scène sans savoir trop quoi faire les deux filles se lancer des regards noirs. Voilà maintenant Désirée était aussi énervé qu'Aëlys, je me sentais mal à l’aise, je fus donc bien soulagé quand Ivy proposa que l’on continue à deux. Elle avait peut-être raison, il était plus sage de les laisser toutes les deux, de plus me connaissant, je ne pourrais qu'envenimer la situation.

" On fait la course ? Me demanda Ivy sans attendre ma réponse"

Je lui souris espiègle, puis je fis partir Ouragan au galop, je la rattrapai assez vite, mais elle me suivait de prêt, j’arrivai finalement le premier sur la grande place du village. Ivy arriva très peu de temps après moi, riant aux éclats.

" Tu m’as encore battu ! "

“ Toujours ! Dis -je moqueur. “

Je regardai autour de moi puis suivis Ivy jusqu’à l’abreuvoir.

“ Tu connais ce village ? Je dois avouer que je ne sors pas beaucoup…”

Je m'assieds sur un rebord puis regardais autour de moi, je n'étais pas trop à l’aise avec les gens, et d'ailleurs je ne faisais que très peu d’effort pour me socialiser, je trainais un peu avec les autres, mais souvent en groupe, rarement seul à seul. Je sondai le cœur d’Aëlys et Désirée elle n’avaient pas vraiment l’air de se réconcilier.

“ Tu es sûr que c’était une bonne idée de les laisser seules ? ”

Je sentis la présence de Désirée partir vers le royaume des fées, inquiet, je questionnai Ivy du regard. Il pouvait il avoir qu’une seule raison à ce qu’elle se rendre de son pays natal, ce n’était certainement pour aller voir sa famille ou pour le plaisir elle voulait sûrement se couper les ailes. Certes, ce n'était pas stupide et beaucoup de fée chevalière choisissaient ce chemin, mais ce n’était pas une décision à prendre à la légère et encore à cause d’une dispute d’adolescente.

“ Désirée part vers le royaume des fées, faudrait pas qu’elle fasse quelle que chose sous la colère qu’elle regretterai plus tard, tu es son amie, il faudrait peut-être que tu l’accompagne pour la calmer un peu, moi je m’occupe de Aëlys ”

Chevalier d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 20/04/2016

Je n'étais pas celle qui aimait se mettre entre deux personnes pendant un conflit. La plupart du temps, c'était ce que je faisais de mon temps. Désamorcer des conflits entre Aëlys et le reste du monde. Nous n'allions pas tarder à être Chevaliers et je ne voulais pas me retrouver dans la même position maternelle que Lady Aliénor. Personnellement, je n'avais aucun problème avec les autres Écuyers. Mais Aëlys avait un problème avec le reste du monde.

Je n'avais pas tant de contact avec Darius et cette course avait permis de connaître un peu l'Écuyer de sire Aden.

- Toujours! ricana mon frère d'armes.

Je connaissais ce village, mon maître aimait aller guérir les malades dans les villages. Ce dernier, où nous étions présentement, était celui où j'avais fait ma première guérison. Les gens étaient doux et ouverts. Ils étaient aussi tellement reconnaissants de l'aide des Chevaliers.

- Tu connais ce village? demanda Dar. Je dois avouer que je ne sors pas beaucoup...

Mon ami prit place sur le rebord. Il ne semblait pas aussi à l'aise que moi dans le beau milieu du village. Les gens étaient pourtant tellement ouverts ici, Darius prendrait facilement ses aises ici. Je le sentais sonder nos deux compagnes, il était facile de sentir leur agressivité l'une envers l'autre. C'était un brin lourd.

- Tu es sûre que c'était une bonne idée de les laisser seules? demanda mon ami, inquiet.

Je suivais le progrès et sentis Désirée partir vers les Fées. Le regard inquiet de Darius se tourna vers moi. Si elle quittait, c'était pour se défaire de ses ailes. Aëlys avait frappé où ça faisait mal. C'était une décision lourde, mais en même temps j'avais l'impression que cela ferait grandir les deux filles. Il fallait qu'elles apprennent à passer au travers de leur problème, si elles voulaient être de grandes Chevalières.

- Désirée part vers le Royaume des Fées, dit-il. Faudrait pas qu'elle fasse quelque chose sous la colère qu'elle regretterait plus tard, tu es son amie, il faudrait peut-être que tu l'accompagne pour la calmer un peu, moi je m'occupe de Aëlys.

Je secouai la tête. Je me tournai vers Darius, avant de poser une main calme sur l'avant-bras de mon frère d'armes. Je le retournai vers moi, mon regard sérieux. Je refusais que quelqu'un entre dans ce conflit, il fallait qu'elles deviennent matures. Désirée devait plus s'imposer et se défendre plus fort et Aëlys devait apprendre à se taire.

- Non, Dar, dis-je. Elles doivent régler leur problème toutes seules. Nous allons devenir Chevaliers très bientôt et elles doivent apprendre à être soeurs d'armes. Aëlys n'est pas mauvaise, elle ne laissera pas Dési se mettre les pieds dans les plats.

Je voyais bien que mon frère d'armes s'inquiétait. Je serrai doucement son poignet avec ma main, doucement. Je lui souris. Aëlys, dis-moi que tu vas suivre Dési, dis-je dans mon esprit. Oui, dit-elle. Je me tournai vers Dar, il devait sûrement avoir entendu.

- Je te propose de soit aller manger un morceau à l'auberge, juste là, dis-je, doucement en pointant l'auberge. Ou, on retourne au château. Je te promets que si il y a un seul signe d'ennui, nous iront voir Tristan ou Aliénor, leurs maîtres.

Je souris gentiment à Darius. Je poussai ma séance de soulagement, en lui lançant une petite vague d'apaisement. Je tenais toujours son poignet, avant de le lâcher doucement. Je me dirigeai vers l'auberge, je me retournai vers mon ami, en marchant à reculons. Je fis signe à Darius de me suivre.

- J'ai faim et elles ont besoin de grandir, dis-je. Viens!

Chevalier d'Émeraude Messages : 23 Date d'inscription : 17/04/2016

J'en avais simplement assez de tout le monde. Désirée avait toujours ce qu'elle voulait, sans vraiment travailler. Elle avait failli mourir à Zénor, parce qu'elle avait figée devant la horde d'hommes-insectes, alors qu'elle aurait dû foncer, comme le reste de l'Ordre. Si elle vivait c'était parce que l'Ordre l'avait sauvé, en retour, elle se devait s'entraîner encore plus fort pour rembourser cette dette. Kesley pouvait bien m'haïr, je disais les choses comme je les voyais et si les gens ne savaient pas comment vivre avec cela, ce n'était pas mon problème.

La fée finit par agripper les rennes de sa jument, que lui tendait Ivy. Cette dernière souffla doucement qu'elle nous attendrait au prochain village avec Dar. Rien à faire, j'allais régler le compte de cette petite victime. Désirée grimpa en scelle, un regard rempli de rage pointé vers moi, alors qu'elle me dépassait. Le pire dans tout cela, c'était que je ne détestais pas Dési, je détestais que ses ailes soient un handicap qu'elle utilisait pour éviter certains coups.

- Si j'ai des ailes, cracha Désirée. C'était uniquement parce que Nathan voulait un soldat ailé. Je m'entraîne au même titre que toi. Je suis très habile avec les armes. Ce n'est pas parce que je ne suis pas la meilleure, que je suis inutile. Avoir perdu Kesley ne te fait pas. Je comprends pourquoi il ne veut plus de toi...

Ce fut comme une claque en plein visage, donné par Kesley lui-même. Mon coeur se brisa, Kesley ne voulait plus de moi. Il n'avait jamais vraiment voulu de moi. Nous avions été associés l'un à l'autre à cause de nos pouvoirs très similaires. La fée releva fièrement la tête. Elle avait gagné. J'en avais assez.

- Je vais les faire enlever ces satanées ailes, puis je vais te foutre la raclée de ta vie, ajouta Désirée.

Horrible, elle était horrible. Sur ces mots, elle lança sa monture au galop. La fée se lançait vers les Fées. J'aurais peut-être dû me taire, mais je suivais ses pensées. Elle allait utiliser Kes contre moi. L'envie de la tuer, pour vrai se mit à bouillonner en moi. J'allais littéralement lui trancher la gorge et faire comme si quelqu'un avait tué la fée, alors que j'avais essayé de la sauver. Je lançai Crépuscule au galop derrière elle, rapidement, ma jument rejoint la sienne. Je restais à une distance respectueuse. Je frissonnai, sentant que j'étais épiée. Mais cela pouvait être simplement de simples paysans qui tentaient de se faire petits suite à notre conflit.

- Désirée, dis-je. Ralentis.

Je rejoins Lavande, sur ma jument. Je passai un bras devant la fée. Je sentais son agacement, mais je retournai un regard inquiet sur elle. J'étendis mes sens magiques, je n'arrivais pas à déterminer qui nous suivait. On est suivi, dis-je à Désirée. Reste au pas. Lentement, nous reprîmes notre route, je sentais les sens de ma soeur d'armes en action. Je ressentis un certain soulagement, que rien ne soit arrivé avant que je me sois rendu compte de la présence des gens qui suivaient Dési.

- Tu dois probablement vouloir que je te laisse, dis-je, d'un ton plus doux. Je ne peux pas... Pas avec la présence de personnes qui te suivent. Je vais te suivre jusqu'aux Fées, t'y attendre et te ramener à Émeraude. Une fois revenues au bercail, je vais m'entraîner avec toi, je ne te laisserai aucune chance et je tiens à ce que tu me donne la raclée de ma vie.

Si ce discours différait de mon premier. Son coup de poing m'avait un brin réveillé, elle n'était pas aussi faible que je pensais. Je n'avais plus envie de la tuer, elle avait au travers moi comme si j'étais un livre ouvert. Je n'étais pas aussi forte que je le pensais. Je baissai la tête, un sourire triste sur mon visage. Je détestais ce que j'étais.

- Tu as raison sur tout, dis-je. Je ne m'excuserai pas de ce que j'ai dit, mais je déteste ce que je t'ai dit. Kes me déteste parce que je suis une personne horrible. Dans tous les cas, je vais t'entraîner et je vais t'aider à devenir une des meilleures guerrière de l'Ordre, pour me faire pardonner, si tu veux bien...

HJ: Nous partons aux Fées

Chevalier d'Émeraude Messages : 24 Date d'inscription : 08/02/2019

J’aimais faire comme si rien ne me touchait, d’être une personne tranquille et détendue, mais au fond, j’étais un garçon très sensible. Je faisais beaucoup d’effort pour ne pas montrer mes sentiments, je mettais de la distance avec les gens pour ne pas avoir à souffrir, c’était comme une obsession pour moi, je pouvais même en devenir désagréable.
Ivy posa sa main sur mon avant-bras de planter son regard sérieux dans le mien.

- Non, Dar, me répondit - elle avec douceur. Elles doivent régler leur problème toutes seules. Nous allons devenir Chevaliers très bientôt et elles doivent apprendre à être sœurs d'armes. Aëlys n'est pas mauvaise, elle ne laissera pas Dési se mettre les pieds dans les plats.

Je ne supportais être témoin de chose qu’y me semblais injuste et ne pas agir, c’est pour ça que je voulais devenir chevalier. Quand il y avait des problèmes, il fallait que je les règle j’étais comme ça, c’était dans ma nature. Ivy serra légèrement mon poignet, me souriant calmement, je voyais qu’elle essayer de me calmer. J’entendis Aëlys assurer à Ivy qu’elle suivrait la fée au royaume des fées. Ivy avait peut-être raison après tout, elle devait apprendre à gérer leur problème seul.

- Je te propose de soit aller manger un morceau à l'auberge, juste là, proposa mon ami doucement en pointant l'auberge. Ou, on retourne au château. Je te promets que si il y a un seul signe d'ennui, nous iront voir Tristan ou Aliénor, leurs maîtres.

La confiance et le calme d’Ivy venait toujours au bout des problèmes. Je n'étais pas quelqu’un de facile à calmer et quand j’avais une idée en tête même mon maître avait du mal à me faire changer d’avie, pourtant elle réussi à venir à bout de mes craintes.

- J'ai faim et elles ont besoin de grandir, dit ma sœur d’arme. Viens !

Je soupirai de résignement avant de la suivre, cela nous permettrais d’apprendre à nous connaître. Ivy était différente de ce que je croyais, à cause de son calme constant, je croyais que c’était une personne plutôt timide, mais ce n’était pas le cas. Elle s'avérait être une fille sympathique et très mature plus que nous à l’évidence.

- Déjà ? Me moque-je. On vient tout juste de manger !

On pénétra dans l’auberge, il n’y avait pas grand monde sûrement était-il un peu tôt pour le repas du midi. Nous primes une table dans le fond, près d’une fenêtre.

- Tu veux prendre quoi ? Moi, je prendrais bien une bière.

Je regardais autour de moi, le serveur était occupé avec un groupe d’hommes.

- Tu veux que l’on fasse quoi après ? Tu pourrais me faire visiter le village, on soignera les personnes dans le besoin au passage non ? À part, si tu préfères rentrer.

Chevalier d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 20/04/2016

J'avais tellement vieillie depuis mon arrivée à Émeraude et mon apprentissage avec Lady Delnya, j'avais presque pris le même rôle que Lady Aliénor avec mes frères et soeurs d'armes de ma génération. Maintenant que l'adoubement approchait à grands pas, je me sentais de plus en plus seule. Tous mes frères et soeurs d'armes trouvaient leur partenaires de vie, alors que je n'étais qu'une oreille pour ces derniers, je me prévoyais un avenir seule avec moi-même.

Darius poussa un petit soupir, qui me fit sourire. Lui était le seul à ne pas profiter de mon calme et mon écoute. Il était lui-même et sans aucune intention. J'étais une bonne amie, même la personne la plus loyale ici, on l'apprenait facilement à mon contact.

- Déjà? demanda-t-il d'un ton rieur. On vient tout juste de manger!

Lui peut-être, moi, j'avais sauté mon déjeuner. Mon ventre criait famine. J'entrai rapidement dans l'auberge suivit de mon ami. Les odeurs de nourriture se mirent à me caresser les narines, cette auberge était réputée pour sa gastronomie absolument délicieuse. Je suivis Darius vers une table reculée, près d'une fenêtre.

- Tu veux prendre quoi? Moi, je prendrais bien une bière, dit Dar.

Le regard vert clair de mon frère d'arme se mit à chercher un serveur, le seul qui était présent servait d'autres gens. Je savais déjà ce que j'allais prendre, un thé, un potage et du pain. Je n'aimais pas le goût de la bière et il était trop tôt pour du vin.

- Tu veux que l'on fasse quoi après? Tu pourrais me faire visiter le village, on soignera les personnes dans le besoin au passage non? défila Darius. À part, si tu préfères rentrer.

En fait, je préférais rester ici, les gens dans le besoin savaient que je préférais utiliser cet espace pour guérir. Les grandes tables et la chaleur de l'âtre aidaient au procédé. Je souris gentiment à Darius, Sire Aden ne sortait pas beaucoup dans les villages depuis l'arrivée de sa femme à la cour. Donc mon frère n'avait pas fait cela souvent, mais il n'était pas trop tard pour commencer. Je fis un signe à l'aubergiste. Ce dernier arriva d'un pas rapide.

- Bonjour Sylvain, dis-je poliment. Voici, mon frère d'armes, Darius. Il est écuyer auprès de Sire Aden d'Émeraude. Nous sommes en balades. Je prendrais un bon thé, un bon bol de potage et une miche de pain et Darius prendra une bonne bière, ajoutai-je. Ah oui! Et si vous avez des concitoyens ayant besoin de soin, n'hésitez pas à les guider ici.

L'homme se confondit en remerciement, avant de courir vers les cuisines, en criant à sa Carole d'aller informer le village de la présence de Chevaliers d'Émeraude. Sylvain était un homme bon et malgré le fait que je lui répétais que j'étais écuyère, il s'entêtait à dire que j'étais déjà Chevalière. Je me retournai vers Dar avec un grand sourire.

- Les gens ont pour coutume de venir ici pour des soins, dis-je doucement. Nous déplacer prend de l'énergie et comme nous ne sommes pas encore tout à fait au même niveau que les Chevaliers, ils savent que nous avons besoins de toute notre énergie pour guérir les gens. C'est aussi pourquoi, je me prends un copieux repas, dis-je en riant.

J'étais toute petite et pourtant, je mangeais comme un ogre. Je pointai la fenêtre, en nommant chaque passant et ce qu'il faisait de sa vie. Je pointai chaque étalage, en nommant le propriétaire et ce qu'il vendait. Ce village était celui que je connaissais le plus et lorsque la Guerre serait finie, je viendrais m'installer ici.

- Donc le plan, dis-je. On mange, on guérit quelques personnes et on revient au château avant la nuit!

C'est exactement ce qui se passa. Bientôt, les rayons du soleil devinrent de moins en moins présents. J'avais tellement appris à connaître Darius et je ne voyais que du bon en lui. Sa valeur et sa grandeur d'âme était tellement en accord avec la mienne et avec ma personnalité. Je relevai mon visage vers Darius, ses paumes illuminées tendues au-dessus d'une jeune femme malade. Une petite lueur se mit à briller autour de lui. Je piquai un fard, avant d'éteindre mes paumes.

- Je crois que ça fera pour aujourd'hui, dis-je doucement. Nous devons retourner au château avant la nuit, nous reviendrons.

Je fis signe à mon frère d'armes, qui me suivit au chevaux.

HJ: Sujet terminé

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