Inquiétudes |PV Libre

Messages : 6 Date d'inscription : 10/07/2019

Je ne dormais plus. Chaque jour depuis plusieurs semaines désormais, je faisais d'horribles cauchemars. En fait, ils semblaient tellement réels... À chaque fois, il s'agissait d'un destin différent pour Enkidiev. Et ils étaient plus atroces les uns que les autres. Je ne comprenais pas. Dans toutes ces possibilités, je ne pouvais pas croire qu'il n'y avait pas un mince filet d'espoir pour l'humanité. C'était donc en robe de chambre courte jadoise, les cheveux en bataille et bien cernée que je me laissais bercer sur une petite balançoire dans les jardins du château. L'aube n'avait même pas commencé à se pointer le bout du nez. Tout cela était bien lourd, mais je n'étais pas capable d'en parler à personne. Ni à mon maître, ni à mes amis. En fait, je devrais en parler aux responsables de l'Ordre, mais même cela me faisait terriblement peur. Je ne voulais pas qu'on m'utilise afin de voir le futur. Car je n'étais pas capable de faire cela. Ces rêves n'étaient jamais arrivés auparavant, et j'espérais sincèrement qu'ils n'allaient pas perdurer. Nathan d'Osantalt avait bien des qualités, mais il avait d'énormes défauts également. Il utilisait les gens à sa guise pour ensuite s'en débarrasser. Mon secret devait rester secret.

Je relevai vivement la tête, tandis qu'un son se faisait entendre à ma droite. Dans la pénombre, je ne pouvais pas voir de qui il s'agissait. Aussi silencieuse qu'un chat, je dégainai ma petite dague qui était attachée à ma cheville avec un ruban de soie jaune, puis je mis mes sens en alerte. Je me dirigeai vers la source d'énergie que je ne connaissais pas, pour tomber nez à nez avec... une souris. Je poussai un soupir de découragement, avant de retourner à la petite balançoire. J'étais tellement fatiguée, que je n'étais même plus capable de reconnaître une souris. Je recommençai à me bercer lentement, mais rapidement je commençai à cogner des clous.

« Rayanne... entendis-je au loin. Rayanne réveille-toi ! »

Je sursautai vivement, tombant de la balançoire. Deux bras me retinrent, et je levai mes yeux d'amandes sur Ralph, un autre écuyer. Je ne le connaissais pas vraiment, en fait, puisqu'il s'isolait de tous, majoritairement. Il était un peu plus sociable depuis les dernières années, puisqu'il était l'écuyer de Sire Kesley et qu'il était tout de même populaire au sein de l'Ordre. Je lui souris, légèrement gênée. Je vis que le soleil commençait à peindre l'horizon. Certaines personnes avaient commencé à se lever dans le château.

« Je dormais vraiment sur une balançoire ? demandais-je, moqueuse. »

Je passai une main nerveuse dans mes cheveux, avant de me défaire de l'étreinte de Ralph. Je lui fis un petit sourire, avant de fixer ses yeux bleus, pratiquement noirs. En fait, quand j'y repensais, je ne lui avais jamais parlé. Je m'étais déjà battue contre lui, en combat amical, et j'avais probablement déjà fait des exercices avec lui lorsque nous étions élèves, mais sans plus. Je devais avoir l'air d'un cadavre en ce moment.

« Que fais-tu debout aussi tôt ce matin? »

Tout pour ne pas diriger la conversation sur moi et mon allure effroyable.

Messages : 6 Date d'inscription : 11/07/2019

Je me laissais bercer par les sons de la nuit, mon maître dormait dans la chambre attenante à la mienne avec son amant. Ma fenêtre ouverte laissait l'air frais de la nuit entrer dans ma petite chambre. Mes deux yeux étaient bien ouverts et je ne semblais simplement pas trouver le sommeil. J'aurais dû être épuisé de ma journée d'entraînements difficiles, mais rien, je ne faisais que fixer le plafond. Ma profonde solitude me faisait mal et je ne semblais pas être capable de m'ouvrir.

Je finis par pousser un soupir et bloquer mon cerveau et mon esprit à mon maître. Je passai un pantalon noir et une tunique grise foncée, avant de tirer ma porte et m'éclipser dans le château endormi. Je me mis à errer dans les corridors, surveillant les esprits endormis de mes frères et soeurs d'armes. Davina et Nora rêvait l'une à l'autre, se complétant autant dans l'éveil que dans le sommeil. Stella rêvait à sa patrie et au doux visage de Dylan. Je relevai un sourcil, mon frère était le plus beau d'entre-nous et il le savait.

Je finis par descendre dans le Hall, n'y croisant que des serviteurs et quelques servantes, mais ces derniers semblaient trop occupés pour se soucier du laideron que je suis. Je tournai dans les jardins, en masquant ma présence, car aussitôt que j'y avais pénétré, j'avais sentis l'énergie de Rayanne. Je errai parmi les plantes, avant de trouver le dôme ou ma soeur se berçait sur une balançoire. Lorsque je la vis se balancer de l'avant vers l'arrière, je me lançai vers elle.

- Rayanne, m'exclamai-je. Rayanne, réveille-toi!

Rien, mais j'étais devant elle et ma soeur d'armes se pencha vers l'avant pour atterrir dans mes bras et contre mon torse. Au même moment, Rayannne se réveilla et leva ses yeux amandes sur moi. Je serrai les dents discrètement, alors qu'elle me souriait timidement. La nuit était en train de laisser sa place au jour et le château commençait à s'activer.

- Je dormais vraiment sur une balançoire? lança ma soeur d'armes, moqueuse.

Je ne dis rien, je ne disais jamais rien. Elle passa une main dans ses longs cheveux noirs, avant de se décoller de ma personne. Bien. Un autre sourire apparut sur son visage, alors que son regard croisait le mien. Souris, Ralph. Non. Je ne savais même pas pourquoi je restais devant elle. Rayanne n'avait jamais été méchante avec moi, mais elle n'avait jamais été gentille, nous avions toujours été cordiaux l'un envers l'autre.

- Que fais-tu debout aussi tôt ce matin? demanda la Sholienne.

Je baissai mes yeux sur elle, avant de hausser les épaules. Je tendis une main, avant de me concentrer et faire apparaître une couverture chaude. Je posai l'étoffe sur ses petites épaules couvertes de soie. Je posai mes fesses sur le banc en face d'elle. Je finis par couper le contact visuel et poser mon regard sur le paysage émérien.

- Ton maître va se demander ou tu te trouve, dis-je, tout bas et doucement.

Je ne savais même pas ce que je faisais debout, alors pourquoi pas éviter la question. Je retournai mon regard sombre vers la belle Sholienne, avant de tenter un sourire timide. Cela devait être absolument horrible avec mes cicatrices... Je cessai mes efforts, avant de baisser la tête. Je n'aimais pas qu'on me regarde, je ramenai mes genoux contre mon torse, avant de les entourer de mes bras.

- Toi, pourquoi tu dormais ici? soufflai-je.

Je repensai à mon maître et son amoureux. Comme de fait, la voix d'Elros résonna dans ma tête. Il me tapait sur les nerfs à s'inquiéter pour moi, à se prendre pour mon père. ''Ralph, ou te trouve-tu?". Je rebloquai mon esprit, je ne voulais pas les voir tout de suite, je voulais être seul ou avec Rayanne.

- Comment ça se passe avec Lady Aliénor, comme maître? demandai-je.

Sire Kesley était bien, mais son amant était une vraie mère poule et je n'étais même pas leur fils. Mais mon maître laissait son amant agir comme il voulait avec moi. Et comme je n'avais pas le droit de répondre méchamment à Elros, je subissais.

Messages : 6 Date d'inscription : 10/07/2019

Aucune réponse, évidemment. Ralph ne parlait pas. Il ne parlait jamais. C'était la raison pourquoi je n'étais pas vraiment amie avec lui. Je n'aimais pas trop les silences lourds. Car oui, les silences de cet écuyer étaient lourds. Je me demandais en fait comment Sire Kesley faisait avec lui. Bon, ils n'étaient pas deux opposés, car le Bérylois n'était pas nécessairement le plus jasant, mais il restait tout de même beaucoup plus extraverti que son écuyer. Malgré tout, je continuais de sourire à Ralph. Je savais qu'il n'avait pas nécessairement eu la vie aussi facile que moi je pouvais l'avoir eue, donc j'allais m'abstenir de porter un jugement sur sa personne. Ce n'était pas digne d'un Chevalier d'Émeraude, et encore moins de Rayanne de Shola. J'étais gentille avec tous, peu importait leur attitude à mon égard. En fait, il était très rare que j'étais seule. Ce matin, c'était une exception. Habituellement, il y avait au moins un Chevalier ou un Écuyer à mes côtés, à me demander des précisions sur leur technique. J'étais devenue une personne très appréciée dans l'Ordre, chose que j'avais toujours voulue.

Je fus surprise de voir Ralph faire apparaître une couverture, pour ensuite la poser sur mes épaules légèrement musclées. Je ne lâchai jamais son regard, tandis qu'il prenait place sur le banc en avant du mien. Lui, par contre, coupa rapidement notre contact visuel, pour regarder au-delà de mon épaule. J'eus envie de soupirer, mais je ne le fis pas. Clairement, il avait besoin d'une Rayanne dans sa vie. Je ne disais pas cela pour me vanter, je disais seulement cela car j'étais excessivement positive. J'allais donc devenir son amie. Même s'il ne voulait pas de moi.

« Ton Maître va se demander où tu te trouves, murmura Ralph, d'un ton étonnamment doux. »

Je souris doucement, tandis qu'il relevait son visage vers moi. Un petit sourire timide se dessina alors sur ses lèvres, à ma plus grande surprise. Je ne l'avais jamais vu sourire... Aussitôt, cependant, il baissa les yeux, avant de ramener ses genoux contre sa poitrine. Pourquoi faisait-il cela ? Avais-je fait quelque chose de mal? L'avais-je regardé de travers sans m'en rendre compte ? Je voulus traverser la distance qui nous séparait afin de relever son visage vers le mien, mais il ne m'en laissa pas le temps.

« Toi, pourquoi tu dormais ici? demanda-t-il alors en un souffle. »

Je n'avais pas vraiment de bonne raison. Je n'avais pas envie de parler de mes rêves. Je savais qu'un jour ou l'autre, je n'aurais pas le choix, mais pour l'instant, je voulais garder ce fardeau pour moi. Les habitants d'Enkidiev n'avaient pas besoin de savoir qu'un sombre destin les attendait. J'étais très optimiste, et je savais pertinemment que l'espoir était ce qui gardait nos soldats debout. Je n'allais pas leur enlever la seule lumière dans leur vie.

« Comment ça se passe avec Lady Aliénor, comme maître ? me demanda-t-il. »

J'étais tout de même surprise qu'il me parle autant. Il était plutôt reconnu pour éviter les contacts humains. Pour une fois qu'il s'ouvrait un peu, je n'allais pas le laisser se sauver. Avec un petit sourire moqueur aux lèvres, je levai mon doigt et usant de ma lévitation, je relevai le visage de Ralph vers le mien.

« Je ne dormais pas ici, lui dis-je alors. Je ne dors plus, c'est tout... »

Je vis son expression surprise, mais je lui répondis d'un doux sourire. Qui aurait pensé que la petite Rayanne si parfaite ne dormait pas ? Personne. J'étais toujours à mon affaire, toujours en train de donner mon maximum, toujours en train de faire tout afin de plaire à tous. Et malgré mon manque de sommeil, je faisais encore cela. Je savais bien que je ne pourrai pas toujours le faire. Pour l'instant, je me nourrissais de l'énergie magique de mes compagnons afin de faire mes journées. En prenant une petite dose ici et par-là, cela ne les affaiblissait pas et moi je réussissais à garder les yeux ouverts.

« C'est quand même difficile, avec Lady Aliénor, murmurais-je alors. Elle est le premier lieutenant de Sire Nathan, et donc beaucoup de responsabilités. Je voudrais tellement être aussi parfaite qu'elle... »

C'était la vérité. J'étais obsédée par la perfection, et pour moi, Aliénor était la perfection. À mon avis, c'était elle qui devrait être à la tête des Chevaliers d'Émeraude, et non Nathan. Mais je n'allais quand même pas mettre la décision d'un roi en doute, ce n'était pas mon rôle ni ma place. Je resserrai la couverture sur mes épaules, avant de trouver une façon de détourner la conversation de moi.

« Et toi... dis-je d'un ton très doux. Tu avais l'air déçu à ton attribution... »

Messages : 6 Date d'inscription : 11/07/2019

On serait toujours surpris d'entendre le son de ma voix, parce que parler était quelque chose qui me répugnait normalement. Mais Rayanne dégageait une douceur que même les autres n'avaient pas et je sentais que je pouvais me livrer, sans avoir peur qu'on se foute de moi. Mais lorsque je lui avais souris, même moi, j'en avais été surpris. Clairement, la sholienne me faisait un effet plus que rassurant et je ne savais pas si j'aimais cela.

Ma tête fut soudainement levée, pas de mon plein gré. Je croisai le regard moqueur de ma soeur d'armes, avant de voir son petit doigt levé. Rapidement, je me fermai comme une huître.

- Je ne dormais pas ici, dit-elle de sa voix claire. Je ne dors plus, c'est tout...

Quoi? C'était impossible, un humain, même magique, avait besoin de dormir. Elle dû voir mon expression, car Raya me sourit doucement. En fait, cela faisait du sens, la Sholienne se donnait bien plus que certains d'entre-nous, que ce soit dans son entraînement ou dans ses liens amicaux avec les autres. Mais est-ce que c'était sain? Du tout.

- C'est quand même difficile, avec Lady Aliénor, souffla ma soeur d'armes. Elle est le premier lieutenant de Sire Nathan, et donc beaucoup de responsabilités. Je voudrais tellement être aussi parfaite qu'elle...

La lieutenante était une formidable Chevalière, mais elle était loin d'être parfaite. Elle était un peu comme Elros, très maternelle. Je détestais qu'on me prenne en main. Rayanne, sous sa tutelle, ferait une formidable combattante, tout de même. Je la regardai resserrer la couverture sur ses épaules, la pièce était assez fraîche.

- Et toi... dit-elle, doucement. Tu avais l'air déçu à ton attribution...

Un peu, je ne voulais pas d'un Chevalier qui serait trop "important" comme maître, car tout le monde s'attendrait à plus que ce que je pouvais donner; et c'était ce qui était arrivé. Être l'écuyer du petit frère de Nathan m'apportait une attention que je ne voulais pas. Je me mis à fixer le vide pour trouver les mots, je ne voulais pas dire que je détestais mon maître, car ce n'était pas vrai. Kesley était un Chevalier plus que puissant, mais l'attention qui venait avec lui m'étouffait.

- J'aurais voulu sire Cléo, dis-je, durement.

Oups, je venais d'échapper ces mots, ce n'était pas tout à fait faux ou vrai. Cléo était un Chevalier beaucoup plus discret, mais tout aussi fort et intelligent que mon maître. Je secouai la tête pour moi-même. Je me retournai avec un regard doux sur la jolie brune.

- Je peux surveiller ton sommeil, dis-je. Je sais marcher dans les rêves, c'est pas quelque chose d'amusant, mais je pourrais marcher dans tes rêves et te calmer quand tu dors.

Je venais de vomir cette idée, mais c'était de bon coeur. Clairement si Ray ne dormait pas, ce n'était pas par choix. Je dépliai mes jambes pour poser mes pieds au sol, avant de tapoter ma cuisse. Je la fis se coucher la tête sur ma cuisse, avant de plonger un regard sérieux dans le sien.

- Quand je vais être dans tes rêves, je ne peux pas te réveiller, tu dois le faire toi-même, dis-je. Je peux te parler et convaincre que tu rêve, rien de plus. Tu dois t'attacher à quelque chose dans le monde réel, avant de t'endormir.

Ma main prit la sienne. Ça. Ça pourrait être son ancre. Mon corps restait dans le monde réel. Elle ne savait pas les risques pour moi, mais même moi je préférais les ignorer. Mourir, ne me faisait pas peur. Surtout pas quand c'était pour aider un autre de mes compatriotes. Mes doigts se nouèrent avec les siens, je sentis un raté dans mon coeur, avant de reprendre mon calme.

- Ferme les yeux, chuchotai-je. Je veille sur toi...

Messages : 6 Date d'inscription : 10/07/2019

Je le sentais dans toutes les fibres de son être, tandis qu'il fixait le vide derrière mon épaule. Il n'aimait pas être l'écuyer de Sire Kesley. Pourtant, il était le meilleur combattant de l'Ordre. Bien des écuyers avaient voulu être sous sa tutelle. Mais Ralph n'était pas comme les autres. Ralph aimait la discrétion. Il n'aimait pas être vu ni entendu par tous. Et il fallait bien l'avouer, son Maître attirait l'attention, même s'il ne le voulait pas nécessairement. Je compatissais avec lui. Patiente, j'attendis que mon ami se livre. Après tout, c'était la première fois qu'il me parlait, et qu'il me parlait autant. Je le sentais à l'aise avec moi. Et j'appréciais ça. C'était un signe de confiance. Et la confiance était la clé dans l'Ordre d'Émeraude. Avec la confiance, il nous était possible de faire tellement de choses.

« J'aurais voulu Sire Cléo, laissa-t-il tomber d'un ton étonnamment dur. »

Je gardai le silence, sans pourtant m'offusquer de son ton. Je savais très bien qu'il n'avait pas la vie sociale la plus active, et donc qu'il pouvait s'avérer maladroit dans les conversations. J'avais entendu mon maître parler avec Nathan des difficultés entre Kesley et son écuyer. Les communications n'étaient pas toujours faciles entre les deux. Ralph secoua doucement la tête, avant de poser son regard au creux du mien, ce qui me fit sourire.

« Je peux surveiller ton sommeil, me proposa-t-il alors. Je sais marcher dans les rêves, c'est pas quelque chose d'amusant, mais je pourrais marcher dans tes rêves et te calmer quand tu dors. »

Surprise, je ne répondis rien. Je me mordis la lèvre inférieure, hésitante. Je ne voulais pas que Ralph s'épuise pour que moi je puisse me reposer. Mais c'était très invitant. J'avais besoin de dormir. Sinon, il m'était impossible de performer. Il déplia ses jambes, avant de me faire signe de me coucher contre ses cuisses. Je couchai ma tête donc contre lui, me faisant toute petite contre la balançoire. Ses yeux vinrent se nicher au creux des miens, et mon coeur eut un raté.

« Quand je vais être dans tes rêves, je ne peux pas te réveiller, tu dois le faire toi-même, m'annonça-t-il. Je peux te parler et convaincre que tu rêves, rien de plus. Tu dois t'attacher à quelque chose dans le monde réel, avant de t'endormir. »

Mon coeur accéléra encore plus lorsque sa main vint se saisir de la mienne avec une douceur infinie. Je ne lâchais pas son regard, tandis que nos doigts s'entrelaçaient.

« Ferme les yeux, me murmura Ralph. Je veille sur toi... »

Je souris doucement, avant de me relever lentement pour embrasser sa joue, puis me coucher de nouveau contre ses cuisses. Je serrai fortement sa main dans la mienne, avant de fermer mes yeux d'amande. Je devais avouer que ça me stressait, comme procédure. Je n'avais pas peur pour moi, cependant. J'avais peur pour Ralph. Mais il semblait bien calme, et bien déterminé à m'aider, ce qui me rassura instantanément.

« C'est à toi que je m'attache, lui murmurais-je tendrement. »

J'eus à peine terminé de parler, que je me sentis basculer dans le monde des rêves. Encore une fois, j'étais sur un champ de bataille. Cette fois, c'était à Zénor. Je pris une grande inspiration, avant de commencer à déambuler au travers les corps qui jonchaient le sol. Mes yeux se remplirent rapidement de larmes, tandis que je voyais les corps de mes frères et soeurs d'armes au travers les corps des insectes. Je levai mon regard vers les plateaux, pour y découvrir des milliers de corps humains. Encore une possibilité affreuse. Ma respiration s'accélérait, tandis que je cherchais Ralph. Je ne le voyais nulle part. J'étais la seule personne debout, et clairement la seule personne vivante. Je marchais au travers mes compatriotes, fermant leurs yeux. J'eus un hoquet, tandis que je voyais mon nouvel ami, un poignard dans le coeur. Et sur lui, je vis de longs cheveux de jais. Cette fille avait été pratiquement sectionnée en deux. Je la tournai doucement, et je poussai un cri d'effroi en voyant que c'était moi. C'était moi, morte par-dessus Ralph, et nous étions main dans la main.

« Rayanne... entendis-je au loin. »

Ralph. Je devais rester avec Ralph. Je me relevai, tremblante, mais deux bras solides se glissèrent sous mes aisselles pour m'aider à me relever. Je me retournai pour voir celui qui veillait sur moi. Son regard se posa alors sur nos corps.

« C'est une possibilité parmi tant d'autres... lui soufflais-je alors. Je vois ça chaque nuit. Le scénario change, mais la fin est toujours catastrophique. »

Je lui souris doucement, avant de glisser ma main dans la sienne et marcher vers la forêt. Tout semblait tellement réel, ici. Je sentais les cadavres en putréfaction. Le vent caressait mon visage. Je traînai mon ami jusqu'à une petite clairière. C'était le seul endroit où il n'y avait pas de morts. Je pris place assise dans l'herbe, attirant Ralph avec moi.

« Peu importe la fin que je vois, cette clairière reste toujours l'endroit où il n'y a aucun cadavre, avouais-je. Mais je n'arrive pas à trouver pourquoi. »

Messages : 6 Date d'inscription : 11/07/2019

Je ne savais pas ce qui me prenait. Je n'avais jamais parlé de ce pouvoir à personne, pas même mon maître et encore moins son amant, même si ce dernier devait le savoir avec sa maudite sensibilité. Rayanne rendait tout plus facile, communiquer n'était plus un fardeau avec elle, je pouvais m'ouvrir sans me sentir jugé ou haï. Et je n'avais jamais ressentis cela. C'était tellement nouveau, mais pas du tout épeurant.

Le sourire de mon amie provoqua un raté dans mes battements de coeur. Lorsqu'elle se releva, pour poser un petit baiser sur ma joue, je sentis mon coeur s'arrêter de battre pendant quelques secondes. Je ne la vis pas se recoucher sur moi, mais je sentis sa tête sur mes cuisses. Sa main agrippa la mienne, pour la serrer, alors qu'elle fermait ses yeux d'amandes. Je pris une grande inspiration, me préparant à entrer dans ses rêves.

- C'est à toi que je m'attache, murmura Ray.

Non! Trop tard, je fus aspiré dans sa tête. Je rouvris les yeux sur une plage de Zénor. Je me levai, avant de tourner sur moi-même, ma soeur d'armes n'était pas en vue. Je me mis à marcher, avant de trébucher sur quelque chose, ou... quelqu'un. Un Chevalier d'Émeraude, je le retournai pour reconnaître mon maître. Je me sentis aussi brisé, même si Kesley n'était pas mon Chevalier préféré, le voir mort me brisa le coeur. C'était des corps à perte de vue, juste de notre côté. Je finis par voir une silhouette marchant au milieu des cadavres. Rayanne! Je courus vers elle, comme mon amie poussait un cri aigu. J'arrivai derrière elle, avant de nous reconnaître, morts. Elle par-dessus moi. Sa main dans la mienne.

- Rayanne... dis-je.

Elle ne se retourna pas. Elle continuait de nous regarder en pleurant. Ce n'était pas vrai, c'était un rêve. Prémonitoire, oui, mais ces derniers n'étaient jamais sûrs. Je passai mes bras sous ses aisselles pour l'aider à se remettre sur pieds. Rayanne se retourna vers moi, alors que je nous regardais, morts. Effrayant.

- C'est une possibilité parmi tant d'autres... murmura la Sholienne. Je vois ça chaque nuit. Le scénario change, mais la fin est toujours catastrophique.

Horrifiant. Son petit sourire me rassura un peu, alors que sa main prenait la mienne et nous entraînait vers la forêt. Tout était si réel, jusqu'à l'odeur putride des cadavres et les cris de morts. Je n'avais jamais eu aussi peur, pas même lorsque j'avais eu la cicatrice que j'avais dans le visage. Nous arrivâmes dans une clairière, vide et calme. Rayanne s'assit dans l'herbe en m'attirant pour que je fasse pareil.

- Peu importe la fin que je vois, cette clairière reste toujours l'endroit où il n'y a aucun cadavre, dit-elle. Mais je n'arrive pas à trouver pourquoi.

Je regardai autour de moi, je ne sentais rien provenant de cette clairière. Elle ne ressemblait même pas à celles dans les forêts de Zénor. On aurait dit un mélange entre une clairière chez les Elfes et les fées. Je ne ressentais pas de danger, ni de tristesse.

- Que ressens-tu quand tu es ici, dans la clairière? demandai-je, doucement.

Cela ne faisait pas vraiment partie de sa vision, c'était une constante. Selon moi, c'était son fort intérieur, l'endroit où on nous encourage à aller lorsque nous méditons. L'endroit où nous pouvions refaire nos forces et réaligner nos intentions. Un havre de paix. Je pris la main de mon amie dans la mienne, avec un petit sourire.

- C'est probablement ton havre de paix, c'est ici que tu te réfugie pendant tes rêves? dis-je. Parce que je n'y ressens aucun danger ou négativité. Rayanne, ce n'est même pas une clairière des forêts connues. C'est un mélange d'une clairière de chez les Elfes et les Fées.

Je me mis à genoux, pour prendre la tête de mon amie et embrasser son front. Nous étions en sécurité ici. C'est ici qu'elle devrait apparaître lorsqu'elle rêve. Pourquoi voyait-elle les horreurs plus loin? Je levai son visage vers le mien.

- C'est ici que tu devrais être lorsque tu rêves, pas là-bas, dis-je, en pointant au loin. Tu es en sécurité ici, murmurai-je.

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Je ne savais pas ce qui clochait avec cette clairière. Mais elle semblait encore plus rassurante, avec Ralph présent avec moi. Je tournai doucement la tête sur le côté, afin de détailler son visage. Je savais qu'il n'aimait pas trop que les gens posent le regard sur lui, à cause de ses cicatrices. Mais moi, je ne les voyais pas. Elles étaient là, oui, mais je ne trouvais pas qu'elles le rendaient laid. Au contraire. Mais jamais je n'avais vraiment regardé Ralph avant aujourd'hui. Il était discret et solitaire, bien à l'inverse de moi. Cependant, je commençais à regretter de ne pas avoir commencé à lui parler avant aujourd'hui. Je lui avais déjà parlé, mais jamais comme ça. Je n'avais jamais passé du temps avec lui, et étrangement je commençais à le regretter, comme si je me rendais compte que j'avais passé à côté de quelque chose de fantastique.

« Que ressens-tu quand tu es ici, dans la clairière ? me demanda-t-il alors. »

Je pris une grande inspiration, réfléchissant. J'étais en sécurité, à mon avis. Rien ne semblait m'atteindre ici, et c'était bien. Je savais bien que cette clairière était quelque chose que je créais moi-même, qui ne faisait pas partie de mes visions. Le seul problème, c'était que je n'étais pas toujours capable de l'atteindre. La main de Ralph se glissa doucement dans la mienne, et mon coeur eut un petit raté.

« C'est probablement ton havre de paix, c'est ici que tu te réfugies pendant tes rêves ? voulut confirmer Ralph. Parce que je n'y ressens aucun danger ou négativité. Rayanne, ce n'est même pas une clairière des forêts connues. C'est un mélange de clairière de chez les Elfes et les Fées. »

Je le savais bien. J'avais fait des tonnes et des tonnes de recherches, afin de trouver des images de clairière comme la mienne. Mais même de l'autre côté des volcans, le Chevalier Wellan n'avait rien dessiné de tel. Je souris doucement, lorsque les lèvres de mon ami se posèrent contre mon front. Avec une tendresse infinie, il releva mon visage vers le sien, et je me perdis instantanément dans son regard.

« C'est ici que tu devrais être lorsque tu rêves, pas là-bas, se désola-t-il. Tu es en sécurité ici. »

Je hochai doucement la tête de haut en bas, avant de coller mon front contre son épaule. Je me laissai tomber contre son torse, avant de me blottir contre ce dernier. Mes bras encerclèrent la poitrine de mon amie et mes mains allèrent se nouer dans son dos. J'étais bien avec Ralph.

« Le problème, c'était que je ne trouve plus la clairière, la nuit, lui avouais-je. C'était la première fois que je la retrouvais depuis des mois... »

Je relevai mes amandes sur son doux visage, avant de lui faire un petit sourire timide. Je me défis doucement de son étreinte, avant de m'agenouiller devant lui. Je glissai nerveusement une mèche de mes longs cheveux de jais derrière mon oreille.

« Lorsque je médite, ce n'est pas ici que je viens, lui soufflais-je. C'est dans les forêts de Jade... »

Je fronçai les sourcils, tandis que je sentais une étrange magie commencer à prendre possession de la clairière. Un puissant vent commença alors à balayer l'endroit et je me relevai d'un bond, Ralph sur les talons. Je regardais autour de moi, mais lentement, la clairière prenait feu. Mon ami se saisit aussitôt de ma main, avant de commencer à courir loin de cet endroit. Je resserrai ma poigne sur lui, souhaitant me réveiller, mais rien ne se produisit.

« Ralph, pourquoi je me réveille pas ? lui demandais-je, paniquée. Tu es mon ancre pourtant. »

Je vis à son regard, que je n'aurais jamais dû le choisir comme ancre.

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L'énergie était étrange ici, mais rien de menaçant. Comme si cet endroit n'était pas supposé exister. Je n'étais pas censé être ici, c'était ce que je ressentais. C'était vrai, j'aurais dû être capable de me sortir d'ici, et ce sans problème. Je n'allais rien dire, je ne voulais pas alarmer Rayanne. C'était mon problème, pas le sien.

Mon amie hocha doucement la tête, pour me montrer qu'elle comprenait. Son front alla se poser contre mon épaule, alors qu'elle se pressait contre moi. Je sentis ses bras entourer ma taille, alors que ses mains se rencontraient dans mon dos. Je dus retenir un frisson, je n'étais pas habitué à ce que l'on me touche autant.

- Le problème, c'était que je ne trouve plus la clairière, la nuit, avoua la Sholienne. C'était la première fois que je la retrouvais depuis des mois...

Ses yeux amandes se levèrent vers moi, alors que je ne savais pas quoi lui dire. Ce n'était pas normal, lorsqu'on s'endort, on est supposé se retrouver dans notre fort intérieur. Un petit sourire illumina son visage fin, alors qu'elle glissait une mèche de cheveux noirs derrière son oreille.

- Lorsque je médite, ce n'est pas ici que je viens, murmura Rayanne. C'est dans les forêts de Jade...

Étrange, son fort intérieur changeait de lorsqu'elle dormait. C'était assez rare, mais cela pouvait arriver. L'énergie qui m’oppressait se fit sentir encore plus intensément, Rayanne la sentait, ses sourcils s'étaient froncés. Un fort vent se mit à souffler autour de nous, ce n'était vraiment pas normal. Mon amie sauta sur ses pieds, je fis de même, avant de porter ma main à ma ceinture. J'étais dans un rêve, donc je n'étais pas armé. Des flammes commencèrent à embraser les arbres autour de nous, c'était devenu trop dangereux, je pris donc la main de ma soeur d'armes pour l'entraîner loin du feux. Sa main se resserra sur la mienne.

- Ralph, pourquoi je me réveille pas? demanda la Sholienne. Tu es mon ancre pourtant.

Je me retournai vers elle, le regard sombre. Je m'arrêtai, avant de me retourner vers elle, avant de poser mes mains sur ses épaules.

- Et ton ancre est avec toi dans ton rêve, dis-je, paniqué. Je ne peux pas me réveiller, ni te tirer du sommeil. Tu n'aurais jamais dû t'accrocher à moi, Rayanne, on va mourir ici tous les deux.

Je lâchai l'écuyère, avant de tourner sur moi-même. Je ne savais pas quoi faire, mais je savais une chose. Je ne sortirais pas d'ici vivant. Il fallait quelqu'un de l'extérieur pour nous réveiller. Je passai une main dans mes cheveux. Je sentis une larme couler sur ma joue, je me mis à regretter d'avoir été bête avec mon maître ou mes frères et soeurs d'armes. Dos à Rayanne, je mordis ma lèvre au sang, en espérant que mon corps physique fasse de même pour qu'il se réveille sous la douleur. Rien. Je me retournai vers mon amie.

- Et on fait quoi maintenant? demandai-je.

Messages : 6 Date d'inscription : 10/07/2019

Je ne savais pas quoi faire. Je savais que j'avais gaffé maintenant en le prenant comme ancre, nous étions coincés ici. Je savais bien que ce n'était qu'une question de temps avant de nos Maîtres ne nous trouvent, mais ce n'était pas Sire Kesley qui allait pouvoir nous sortir d'ici sans ses pouvoirs. Je me maudis intérieurement. Comment avais-je pu être stupide à ce point? J'avais envie de pleurer, mais je ne devais pas perdre mon sang froid. Ce n'était pas digne d'une future Chevalière.

Ralph arrêta subitement de marcher, pour se retourner vers moi et poser ses mains contre mes épaules. Son regard paniqué ne me rassurait pas du tout.

- Et ton ancre est avec toi dans ton rêve, laissa-t-il tomber, confirmant mes peurs. Je ne peux pas me réveiller, ni te tirer du sommeil. Tu n'aurais jamais dû t'accrocher à moi Rayanne, on va mourir ici tous les deux.

Je sentis les larmes me monter aux yeux. J'allais être responsable de la mort de l'un de mes frères d'armes... Je ne pouvais pas croire que moi, j'allais causer cela. Je n'étais pas fière de moi, mais vraiment pas. Ralph me fit brusquement dos, et je laissai les larmes couler le long de mes joues. Lorsqu'il se retourna de nouveau vers moi, il s'était mordu la lèvre au sang.

- Et on fait quoi maintenant? me demanda-t-il.

- Est-ce que tu me détestes? lui demandais-je en sanglotant.

Tout cela était de ma faute. Ralph avait simplement voulu m'aider à récupérer mon sommeil, et j'avais tout gâché. J'avais envie de m'excuser à mon Maître, mais j'étais simplement incapable de communiquer avec elle. J'éclatai alors en sanglots amers, prenant probablement au dépourvu mon ami. Je ne pleurais jamais. J'étais toujours très optimiste et très positive, mais en ce moment, cela était simplement impossible. Je pris alors une grande inspiration, visant à me calmer et à me recentrer.

- Il faut trouver une façon de communiquer avec le monde extérieur, lui dis-je d'un ton que je voulais calme, même si je tremblais de tous mes membres. On ne peut pas communiquer par télépathie, mais il y a sans doute quelque chose qui nous est possible de faire.

Je fis un sourire à Ralph que je voulais brave, avant d'essuyer les larmes qui coulaient le long de mes joues.

- Les Sholiens ! m'exclamais-je alors. Je peux probablement attirer leur attention !

Messages : 6 Date d'inscription : 11/07/2019

Mourir ne me dérangeait pas. Je n'avais pas peur de la mort, en fait, je m'attendais à mourir jeune. On m'avait forcé à joindre un ordre militaire, nous allions devoir combattre des forces beaucoup plus nombreuses que les nôtres. Donc nos chances de nous en sortir n'étaient pas grandes. En plus de cela, on m'avait donné un maître qui n'était pas magique, la honte. On donnait au seul écuyer déformé, un maître complétement brisé et inutile. En fait, j'avais peur qu'on me mette la cause de notre mort sur le dos.

Je m'étais rapidement plié à mon destin, celui de mourir dans le rêve d'une de mes soeurs d'armes. C'était cela que je recevais en échange de mon aide. Ça n'aidait pas que Rayanne était maintenant en train de pleurer, comme une enfant apeurée. D'un autre côté, je pouvais la comprendre, pour quelqu'un qui était autant aimé qu'elle, mourir était effrayant.

- Est-ce que tu me déteste? demanda la belle sholienne, toujours en pleurs.

Quoi? Non? Je ne pouvais pas la détester, elle était la seule des écuyers que je ne détestais pas. Sa douceur et sa gentillesse envers tout le monde était ce qui la rendait différente des autres. Je détestais seulement le fait que j'allais mourir sans jamais me battre, ma mort ne serait pas honorable et surtout complétement inutile. J'entendis Rayanne prendre une grande inspiration pour se calmer.

- Il faut trouver une façon de communiquer avec le monde extérieur, dit-elle d'un ton presque calme. On ne peut pas communiquer par télépathie, mais il y a sans doute quelque chose qui nous est possible de faire.

Si nous sortions d'ici, Rayanne ferait une incroyable Chevalière. Mais c'était quasiment impossible, même elle le savait, je la voyais trembler de tous ses membres. Ma soeur d'armes me fit un petit sourire, avant d'essuyer ses larmes contre ses joues. Elle n'avait pas à être courageuse pour moi, je ne voyais pas de solution.

- Les Sholiens! s'exclama Rayanne. Je peux probablement attirer leur attention!

Je ne connaissais pas assez la culture de Shola, pour acquiescer. Je me contentai de hausser les épaules, avant de tourner sur moi-même. J'ouvris ma paume, pour créer une petite flamme, afin de voir si j'avais accès à ma magie, une toute petite flamme naquit au creux de ma main, je n'avais pas accès à toute mon énergie. Je me retournai vers Rayanne, avec ma petite flamme.

- Tu peux essayer, dis-je. Je ne crois pas qu'on a accès à toute notre énergie magique.

Je refermai ma main sur la flamme, avant de prendre sa main dans la mienne. J'entraînai Rayanne vers la plage de Zénor, si nous étions sur une version d'Enkidiev, la meilleure façon d'attirer l'attention de Shola, serait sur la plage. Je me retournai face à ma soeur d'armes.

- Prends mon énergie et lance le signal le plus fort possible, dis-je. N'arrête pas, même si je perds conscience. L'important, c'est que tu sorte d'ici.

Je lui lançai un petit sourire en coin, avant de lui tendre mon autre main. Ne pas revenir, ne serait pas trop grave, en mon cas. J'étais remplaçable, mais pas Rayanne. En la voyant hésiter, je pris son autre main, avant de lui transmettre le plus de mon énergie magique possible.

- N'aie pas peur pour moi, lui dis-je d'un ton rassurant.

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