Petite vie tranquille | PV Bandon

Princesse de Rubis Messages : 13 Date d'inscription : 14/04/2016

Cinq années. Cinq années depuis mon mariage avec le Prince Bandon des Elfes. Je n'avais jamais été aussi heureuse de quitter mon pays natal. Enfin, j'allais habiter dans un endroit paisible, où aucun mal n'était fait aux animaux. J'allais pouvoir peindre en toute quiétude dans la forêt. Mon nouvel époux n'allait pas hériter du royaume, simplement devenir Chef de village. Ça m'allait parfaitement. Je n'avais jamais voulu être reine. Évidemment, je l'aurais fait par devoir. Mais je me plaisais bien chez les Elfes. Nous habitions dans une petite maison circulaire, dans les branches d'un arbre. Je communiquais souvent avec mon jumeau par la pensée, mais il me manquait terriblement. Je n'étais pas habituée de ne pas l'avoir à mes côtés. Heureusement, mon frère aîné, Filipp, habitait au royaume d'Argent, tout près de la frontière des Elfes. Je pouvais donc le visiter très souvent.

J'avais un magnifique petit garçon, qui venait tout juste de fêter ses deux ans. Mon petit Alec. Bandon n'arrêtait pas de dire qu'il était heureux qu'il me ressemble autant. En effet, notre enfant avait les cheveux blonds et frisés, ses yeux étaient identiques aux miens. En fait, la seule chose qui trahissait son appartenance au royaume sylvestre, c'était le pointu de ses oreilles, qui étaient de la dimension d'oreilles humaines. Déjà, il faisait bouger les objets partout. Honnêtement, il était un véritable cauchemar, mais je l'aimais de tout mon coeur. Il me frappait souvent, ou alors il me lançait des trucs au visage. Au départ, cela avait mis mon époux hors de lui, car je me retrouvais souvent blessée. Mais je lui avais expliqué que c'était avec de la patience de notre petit comprendrait.

Je battis doucement des paupières, tandis qu'un vacarme épouvantable se faisait entendre dans la maisonnée. Je me levai d'un trait, pour voir mon fils donner des coups de cuillère contre le chaudron. Je pris une grande inspiration, avant de me lever et de m'agenouiller près de lui.

« Hey mon chéri, lui dis-je doucement. Il ne faut pas faire ça, ce n'est pas poli. D'accord mon coeur? »

Je lui fis un petit sourire, avant de tendre la main pour me saisir de la cuillère, mais il la leva pour m'asséner un puissant coup directement sous l'oeil. J'étais tellement surprise, que je portai ma main à mon visage, la bouche béante. Je sentis aussitôt du sang chaud couler le long de ma joue. Il leva de nouveau la cuillère, mais j'étais tellement sous le choc que je ne cherchai même pas à l'arrêter. Je regardai simplement l'ustensile s'abattre vers moi, mais s'arrêter aussitôt. Mon fils poussa un cri de mort, tandis que son papa venait d'arriver de la cueillette, lui tenant fermement le poignet. Je vis tous les fruits étendus au sol. Mes yeux se remplirent d'eau. Je levai mon regard sur mon époux. Je ne comprenais pas comment le fils de deux êtres aussi doux puisse être aussi violent. Au même moment, ma belle-mère arriva par l'échelle, le sourire aux lèvres. Son regard fit le tour de la maison, et elle entra brusquement. Elle prit Alec dans ses bras, malgré ses protestations et l'emmena avec elle. Tremblante, je commençai à ramasser les fruits que mon mari avait laissé tomber pour arrêter le coup de notre fils, mais sa main se posa doucement contre la mienne. J'éclatai alors en sanglots, chose que je n'avais jamais fait depuis que je connaissais Bandon.

« Je suis désolée... pleurais-je alors. »

Prince des Elfes Messages : 10 Date d'inscription : 14/04/2016

Cinq longues années avaient passé depuis ma rencontre avec la princesse Greta de Rubis, elle était mon âme soeur et bien entendue, j'avais fini par unir ma vie à la sienne. Comme elle n'hériterait pas du trône de Rubis, je fus bien content que nous ayons eu la permission de quitter le royaume de la chasse pour les forêts tranquilles des mon Royaume natal. Suite à mon mariage, on m'avait fait emménager dans une autre petite habitation, celle-ci plus grande que mon ancienne. Probablement en espérant que j'offre un fils à mon père, toujours insatisfait de moi.

Trois ans après mes noces, naquit un petit demi-elfe. Alec. Mon fils n'avait aucun de mes traits, sauf la toute petite pointe sur ses oreilles. Aujourd'hui, mon enfant était âgé de deux années et il était devenu un vrai cauchemar sur deux pattes. Il était impossible pour lui de se tenir tranquille, allant parfois jusqu'à blesser sa mère, ce qui m'avait fait exploser de colère. Mais douce comme elle était, Greta m'avait calmé en tentant de me faire comprendre qu'il fallait de la patience avec notre fils. Je restais toujours livide en voyant les bleus que mon enfant causait à sa mère.

Ce matin, je m'étais éclipsé très tôt pour la cueillette, en fait, je fuyais la crise du matin d'Alec. Passer du temps en forêt loin de mon fils était la meilleure chose pour moi, même si cela me brisait un peu le coeur. Je n'avais jamais voulu que la situation en vienne à cela. Je me bloquai à tous, en ceuillant de petits fruits et en profitant du silence de la forêt.

Lorsque je revins de ma journée, je pouvais entendre les cri de mon fils dans ma hutte, je grimpai l'échelle rapidement, avant d'échapper mon panier au sol. Alec levait rapidement un cuillère de bois, avant de l'abattre vers le visage déjà ensanglanté de sa mère. Je franchis la distance qui me séparait de mon enfant, avant d'agripper son poignet avec force, la cuillère ne toucha jamais le visage de la femme de ma vie. Alec poussa un cri, alors que Greta laissait couler ses larmes. Par chance, ma mère m'avait suivi en espérant passer du temps avec ma petite famille, son visage devint sérieux en voyant l'état de la maison, mais aussi en sentant à quel point je détestais l'enfant que je tenais, en ce moment. Elle prit Alec dans ses bras, avant de descendre, ce dernier pleurait trop fort. Greta se retourna pour commencer à ramasser les fruits au sol, son corps prit de tremblements. Je posai ma main sur la sienne, avant de l'arrêter. Ce fut le moment où ma femme éclata en sanglots.

- Je suis désolée... dit-elle, dans un sanglot.

Je m'assis en tailleur, avant d'attirer Greta contre moi et la bercer doucement. Je posai un doux baiser sur le dessus de sa tête, avant d'illuminer une paume et la glisser sur son visage, en effaçant toute trace de violence de la part d'Alec. Je ne comprenais pas comment mon enfant pouvait être aussi violent, alors qu'il venait des deux êtres les plus pacifiques d'Enkidiev. Je resserrai mon étreinte contre la femme dans mes bras.

- C'est moi qui suis désolé, murmurai-je.

Je ne savais plus quoi faire. Je n'en pouvais plus de voir mon enfant attaquer sa mère, sans le moindre regret. Je ne voyais qu'une seule solution et Greta m'en voudrait pour le reste de ses jours. Mais si cela continuait, notre fils aurait tôt fait de tuer sa mère. Et si je devais choisir entre mon enfant et sa mère, je choisirais toujours Greta, même si elle venait à me détester. Je relevai son visage vers le mien, pour croiser son regard mouillé. Du revers de ma main, j'essuyai doucement ses larmes. Je posai un petit bisous sur son front, avant d'embrasser tendrement ses lèvres.

- Ça ne peut plus continuer comme cela, dis-je, tout bas. On va envoyer Alec à Émeraude, ils vont l'aider, plus que nous. Greta, il va finir par te faire mal et je ne serai pas toujours là pour l'arrêter. Pour son bien et le tien, il doit apprendre à canaliser ses émotions et ses pouvoirs avec un Mage qui saura lui inculquer la discipline.

Je vis dans le regard de la belle rubéenne que cela lui déplaisait incroyablement. En sentant qu'elle voulait se dégager, je la retins, en la forçant à me regarder dans les yeux. Je pris sa main pour remonter sa manche et dévoiler une série de bleus, à différents stages de guérison.

- Tu es une mère extraordinaire, mais Alec a besoin d'apprendre plus vite, dis-je. Regarde ses bleus et ne me dis pas que tu n'as pas peur de ce que ton fils peut te faire. Il est violent et je ne tolère pas la violence dans ma maison. Surtout pas quand elle est dirigée vers toi.

Princesse de Rubis Messages : 13 Date d'inscription : 14/04/2016

J'avais échoué. Je le savais bien. Je n'étais pas une bonne mère. Je n'avais pas le tempérament pour être une mère, c'était aussi simple que cela. C'était de ma faute, si Alec était comme cela. S'il avait été élevé dans le château d'Esméra, il ne serait pas comme cela, c'était certain. Une seule crise, et ma mère me l'aurait enlevé. Mais ici, les choses étaient différentes. De toute façon, je faisais très attention à ce que les autres Elfes ne voient pas mes blessures. Et puis, Alec ne semblait se défouler que sur moi, donc lorsqu'il sortait en public, il était très calme. Pourtant, il n'était pas toujours comme cela. Le soir, il me faisait des câlins, et il me disait qu'il m'aimait, que j'étais sa personne préférée. Le simple fait de penser à cela ne m'aidait pas, en fait, ça ne faisait qu'accentuer mes sanglots. J'étais dépassée, épuisée, et je ne savais plus quoi faire. Et puis, avec ma belle-mère qui avait vu la scène, je savais que ce n'était qu'une question de temps avant qu'Alec ne me soit retiré. Déjà, je sentais mon coeur se briser. Pour la première fois depuis la naissance de mon garçon, je pensai que jamais je n'aurais dû avoir d'enfant.

Mon époux prit place assise à mes côtés, avant de m'attirer contre son torse. J'avais tellement mal, même sa présence ne me rassurait pas. Bandon commença alors à me bercer avec toute la tendresse que je lui connaissais, avant d'embrasser ma chevelure et de guérir ma blessure. Je tentais de rester forte, mais c'était tout simplement impossible. Cela ferait bientôt trois ans qu'Alec avait pris son premier souffle, et depuis, ma vie n'était qu'un enfer. J'avais tenté de l'adoucir, tenté de le comprendre, mais rien n'avait fait.

« C'est moi qui suis désolé, me souffla mon mari. »

J'étais incapable d'arrêter de pleurer, tandis que je voyais le visage souriant de mon enfant dans mes pensées. J'étais à court de ressources, et il était hors de question que j'envoie mon enfant à Rubis pour que ma mère l'élève. Clairement, il n'était pas à sa place chez les Elfes. Je le savais bien. Déjà, les gens du village commençaient à murmurer autour de nous. Ça me faisait mal, tellement mal, et je savais que j'étais impuissante face à cette situation. Doucement, Bandon tourna mon visage vers le sien, avant de m'embrasser avec amour.

« Ça ne peut plus continuer comme cela, me murmura mon époux, essuyant mes larmes par la même occasion. On va envoyer Alec à Émeraude, ils vont l'aider, plus que nous. Greta, il va finir par te faire mal et je ne serai pas toujours là pour l'arrêter. Pour son bien et le tien, il doit apprendre à canaliser ses émotions et ses pouvoirs avec un Mage qui saura lui inculquer la discipline. »

Émeraude... C'était une pire solution que Rubis. Je ne voulais pas qu'il fasse partie d'une armée de barbares, même si ces Chevaliers défendaient le continent. Je ne voulais pas que mon fils soit élevé dans toute cette violence. Je tentai alors de me défaire de l'emprise de mon mari, mais il me retint, m'obligeant à le regarder. Il remonta ma manche, démontrant ainsi les traces de la violence d'Alec. Je portais toujours des chandails à manches longues, afin de les cacher, et même lorsque je dormais. Je ne pensais pas que mon époux les avait remarqués... J'avalai difficilement. J'avais fait cela pour protéger mon enfant, mais ce n'était pas assez. Encore une fois, j'avais échoué.

« Tu es une mère extraordinaire, mais Alec a besoin d'apprendre plus vite, ajouta Bandon. Regarde ces bleus et ne me dis pas que tu n'as pas peur de ce que ton fils peut te faire. Il est violent et je ne tolère pas la violence dans ma maison. Surtout pas quand elle est dirigée vers toi. »

Je baissai la tête, en signe de soumission. Les larmes continuaient de couler, tombant maintenant sur le plancher bordélique. Je me défis de l'emprise de mon époux, continuant de fixer le sol, impuissante. Pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression de ne pas avoir le contrôle sur rien. En silence, je commençai à ramasser lentement les fruits que mon mari avait fait tomber en me protégeant, en les remettant dans le petit panier.

« Il est seulement différent, murmurais-je alors, la gorge serrée. »

Je me levai lentement, tremblante, emmenant le petit panier contre la table. Je commençai alors à ranger le bordel qu'avait fait mon fils, sans plus m'occuper de mon mari. Lorsque je vis que Bandon m'aidait, je cessai de ranger, pour aller me coucher en petite boule dans notre lit. Après mon échec monumental avec Alec, mon époux ne voudrait plus jamais me faire d'enfant, c'était sûr. J'éclatai alors de nouveau en sanglots, et rapidement je sentis la chaleur de Bandon contre mon dos, ses bras musclés m'encerclant.

« Je comprendrais que tu veules fournir une descendance à ta famille avec quelqu'un de ta race, couinais-je entre deux sanglots. Et ne t'inquiète pas, je vais pas m'occuper de leur éducation, clairement je suis la pire mère qu'Enkidiev n'ait jamais connue. »

Prince des Elfes Messages : 10 Date d'inscription : 14/04/2016

Je n'enverrais pas mon fils à Rubis, malgré que j'adorais ma femme, son Royaume de naissance était trop barbare. À Émeraude, il y avait une armée de magiciens et un qui enseignait justement aux jeunes enfants magiques à se contenir. C'était peut-être des préjugés provenant de mon éducation, mais je tenais à ce que mon fils aille à un endroit où on pourrait canaliser ses pouvoirs, pas le couver.

Ma femme fit quelque chose qui me renversa, c'était habituel de voir une femme baisser la tête en soumission chez les Elfes, mais Greta était humaine. Je pouvais voir ses larmes couler sur ses joues, avant de se défaire de mon étreinte et commencer à ramasser les fruits au sol. Un à un, elle les remit dans son panier.

- Il est seulement différent, le défendit-elle.

Non, il était dangereux. Elle le savait, en tant que mère, Greta défendrait toujours son fils. En tremblant, ma belle se releva pour poser le panier sur la table, avant de continuer de ramasser le désordre qu'Alec avait fait. Je me mis donc à faire de même, avant de croiser son regard. Greta finit par aller se coucher dans notre lit, avant d'éclater encore en sanglots amers. Doucement, je me glissai dans son dos, avant de la tirer contre moi.

- Je comprendrais que tu veules fournir une descendance à ta famille avec quelqu'un de ta race, pleura-t-elle. Et ne t'inquiète pas, je vais pas m'occuper de leur éducation, clairement je suis la pire mère qu'Enkidiev n'ait jamais connue.

Je poussai un soupir, un peu trop bruyant. Je retournai Greta sur le dos, avant de me relever et plonger un regard sérieux dans le sien humide. Je n'avais jamais entendu quelque chose d'aussi stupide, je me sentis bouillir, je gardai pourtant mon calme.

- Ce que tu viens de dire est la chose la plus stupide, que j'ai entendu, dis-je trop froidement.

Je fermai les yeux, déçu par mon ton, je pris une grande respiration.

- Désolé... murmurai-je.

Je replaçai une mèche blonde derrière son oreille, avant de l'embrasser avec amour. Je posai mon front contre le sien, en lui envoyant une profonde vague d'amour. Ma main se noua avec la sienne, avant que je baise le dessus.

- Tu es une magnifique mère, murmurai-je. Tu es une épouse encore plus parfaite, Greta. Je veux avoir une grande famille avec toi. Personne d'autre.

Sur ces mots, je posai mes lèvres contre les siennes avec passion. Je la grimpai sur moi, avant d'attirer son visage vers le mien et l'embrasser encore plus fiévreusement. Je pris sa main avant de la baiser doucement et embrasser chaque ecchymose.

- Je t'aime, chuchotai-je.

» Bandon- Prince bâtard des Elfes
» Gaïa- Petite élève d'Émeraude
» Amberle- Petite soeur de Tristan & Princesse d'Émeraude
» Melian- Enchanteresse et petite soeur de Kesley et Nathan
» Gwendolène D'Émeraude, Petite Soeur de Tristan, Grande Soeur d'Amberle